22/12/2012
REVUE NOUVEAUX DÉLITS NUMÉRO 44
Janv. fév. Mars 2013
Stopper l’immonde
Si vous avez cette revue entre les mains, c’est que nous aurons, une fois de plus, raté la fin du monde. C’est plutôt une bonne et non surprenante nouvelle, mais l’humanité a besoin de se faire peur, peut-être pour comprendre où est l’essentiel. Aussi, puisque nous sommes en l’an 1 après la non-fin du monde, ce qui serait merveilleux, ce serait d’assister cette année et les années qui suivent, à la fin de l’immonde. L’immonde, pas besoin d’en dresser la liste, nous la connaissons toutes et tous même si chacun(e) y va de ses variantes, mais peut-être n’avons-nous pas encore tout à fait conscience de la façon dont nous y participons ou pas. Nos façons de penser, de vivre, de consommer, la façon dont nous entrons en relation avec l’autre et avec nous-mêmes, participent, qu’on le veuille ou non, à l’immonde. Personne ne peut, à elle, à lui tout(e) seul(e), changer ce monde, mais chacun(e) d'entre nous a la possibilité de réfléchir à sa façon d’en être et il est temps, il est urgence, de changements radicaux. Les alternatives, les solutions, elles sont là, à portée de main, de clic, de choix, qu’elles soient citoyennes, écologiques, spirituelles, ces trois termes étant étroitement liés, c’est à chacun de s’y intéresser, d’en parler, d’y participer autant que possible - autant qu’il reste encore de possibles - parce que vraiment là, il nous faut stopper l’immonde avant qu’il ne nous dévore...
CG
Nombreux sont ceux qui disent :
on ne peut pas aider tout le monde,
et n'aident personne.
Christiane Singer
AU SOMMAIRE
Délit de poésie :
Fanny Sheper ; Walter Ruhlmann ; Pascal Batard ; Jean-Michel Hatton ; Hosho Mc Creesh (Usa)
Résonance :
Le vent d’Anatolie - Zyrànna Zatèli (Grèce)
Dernières nouvelles du Sud - Luis Sepúlveda et Daniel Mordzinski
Ici comme ailleurs de Lee Seung-U (Corée du Sud)
Et quelques délits d’(in)citations tombés sur les coins de pages en flocons d’encre.
Vous buterez sur le bulletin de complicité au fond en sortant, attention, il se peut qu’il cherche à vous séduire. Si ce n’est pas déjà fait, sortez abonnés, c’est bon pour la tête, surtout en hiver.
Illustrateur :
Jean-Louis Millet
"jlmi ? Grand spécialiste en rien mais curieux de tout :
dessin, peinture, photo, écriture, édition virtuelle, chasse aux alternatives…
le tout mis en actions très concrètes dans l'animation toute virtuelle de blogs et de sites :
"Au hasard de connivences" un potlatch poético-artistique http://jlmi22.hautetfort.com/
"Evazine", une petit île d'asile poétique http://evazine.com/
"Zen-évasion", un egosite http://www.zen-evasion.com/
La croisée des "Voix dissonantes" http://jlmi.hautetfort.com/
Allez y faire un tour...
15:28 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (0)
21/12/2012
Asphodèle balance ses confettis
10 pages, 10x15 et 2 euros le confetti + le prix du timbre.
La collection entière (il y en a 9 en tout, il en manque un sur la photo) est à commander à l'éditeur :
15 euros les 9.
Quant à moi, je vous propose de découvrir le contenu d'Un vanity de vanités...
Vous pouvez le commander à l'éditeur
http://asphodele-edition.pagesperso-orange.fr/Confettis.h...
ou le réserver en m'envoyant un mail si vous le voulez dédicacé...
21:35 Publié dans CG 2012 - UN VANITY DE VANITES (Asphodèle), COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
19/12/2012
Monsanto - clip de Kolibri - faites tourner
11:32 Publié dans LE MONDE EN 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)
Consumptive Language d'Oliver Loveday
11:02 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
18/12/2012
Pollution de l'eau potable confirmée à proximité d'exploitations de gaz de schistes
Fin septembre 2012 se tenait une conférence sur les gaz de schistes "The changing outlook for U.S. energy : will shale gas transform America's future ?". Organisée par le "Howard Baker Forum" et le "Lawrence Livermore National Laboratory", cet évènement a rassemblé les principaux décideurs dans le secteur du gaz de schistes : hommes politiques, économistes, experts académiques et industriels. Les intervenants ont porté un message globalement rassurant sur la fracturation hydraulique, estimant que les pollutions qui avaient pu être liées aux exploitations de gaz de schistes étaient associées à de mauvaises pratiques ou à une insuffisante réglementation.
Au même moment, l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (United States Geological Survey - USGS) a publié les résultats de l'analyse de sources d'eau potable à Pavillion, au Wyoming[1], une région où opèrent de nombreuses exploitations de gaz de schistes. Les tests montrent la présence d'importantes concentrations de gaz comme l'éthane, le propane ou le diesel, dans une eau supposée être potable, ce qui a relancé le débat sur l'impact environnemental et sanitaire de la fracturation hydraulique.
Ces résultats viennent confirmer ceux obtenus par l'Agence de protection de l'environnement américaine (Environmental Protection Agency - EPA) lors d'une étude préliminaire publiée l'année dernière[2]. Cette étude établissait un lien entre les liquides utilisés pour la fracturation et la pollution des ressources d'eaux souterraines. Ces premiers résultats indiquaient déjà la présence de produits chimiques de synthèse, de benzène et de méthane, en concentration bien supérieures aux niveaux autorisés par la réglementation américaine ("Safe Drinking Water Act"). Ces travaux avaient été validés par une étude indépendante en avril dernier[3], mais la confirmation des résultats par l'USGS est d'autant plus importante que l'administration de l'état du Wyoming et l'industrie du gaz et du pétrole, qui avaient critiqué la méthode utilisée par l'EPA, ont cette fois-ci participé à l'élaboration du protocole.
L'EPA avait obtenu des résultats similaires dès 2010 à la suite d'inquiétudes exprimées par les habitants de la région de Pavillion au sujet de la qualité de leur eau. En liaison avec le Ministère de la santé, et l'Agence des substances toxiques et des maladies (Department of Health, Agency for Toxic Substances and Disease Registry), l'EPA avait alors mis en place des recommandations pour les détenteurs de puits de Pavillion[4], les incitant à alterner leurs sources d'eau à usage domestique et à demander l'installation d'un système de ventilation dans les salles d'eau des particuliers. La société canadienne Encana, qui détient les droits d'exploitation de gaz de schistes à Pavillion, avait alors nié toute responsabilité dans une éventuelle pollution, mais s'était néanmoins engagée à prendre en charge les coûts engendrés par l'achat d'eau minérale.
Les résultats de l'USGS ne précisent pas la cause de la pollution observée au Wyoming mais ils relancent un débat en cours depuis plusieurs années aux Etats-Unis sur l'impact de la fracturation hydraulique sur la qualité de l'eau potable à proximité des zones d'exploitation. L'industrie du gaz de schiste a toujours réfuté tout lien de causalité entre le liquide de fracturation et la pollution observée. Les associations environnementales citent néanmoins plusieurs cas dans lesquels l'eau d'une région s'est trouvée fortement polluée à la suite d'exploitations de gaz de schistes (au Wyoming et en Pennsylvanie notamment .
L'EPA, qui, en application de la loi fédérale sur l'eau (Safe Drinking Water Act), est responsable de la protection de la qualité de l'eau potable, n'a pas autorité en matière d'injections hydrauliques pour l'exploitation de gaz - sauf si celles-ci comportent du diesel -, en dépit de l'exemption controversée votée par le Congrès en 2005[7]. Cette loi s'appuyait alors sur une étude de l'EPA publiée en 2004 et qui se limitait à l'étude des gisements de gaz méthane d'origine houillière ("coalbed methane"), qui concluait à l'absence d'impact sur les réserves d'eau souterraines . Depuis, l'EPA a estimé qu'il était nécessaire de mener une étude sur les impacts environnementaux de la fracturation hydraulique. Les premiers résultats sont prévus d'ici la fin de l'année et les conclusions définitives pour 2014
Le fluide utilisé lors de la fracturation hydraulique est principalement composé d'eau et d'agent de soutènement (près de 99% en volume), auxquels sont ajoutés des produits chimiques pour améliorer l'efficacité de la fracturation. Si la composition de ce fluide varie selon les exploitations et relève du secret pour les exploitants, il se compose généralement de dizaines de produits chimiques différents (solvants, émulsifiants, acides, ...), dont certains sont reconnus comme cancérigènes ou toxiques. De nombreuses recherches sont actuellement conduites pour améliorer ce fluide et le rendre plus "écologique". A titre de démonstration de l'innocuité de son produit, le PDG d'Halliburton a récemment bu en public un verre de liquide de fracturation utilisé par sa société[10].
Les risques potentiels de pollution des nappes phréatiques liés à la fracturation hydraulique sont de plusieurs ordres. Tout d'abord, le processus de fracturation requiert des quantités très importantes d'eau: de 10 000 à 15 000 mètres cubes d'eau par puits soit l'équivalent de la consommation annuelle d'une centaine de personnes. Une telle demande pourrait donc entrer en conflit avec les besoins en eau potable des habitants d'une région. Dans les régions sans réserves en eau suffisamment importante, le transport de l'eau en camions-citernes -ce qui peut nécessiter jusqu'à 4 000 allers retours de camions par puits- est une source de pollution de l'air et de nuisances pour les populations (dégradations des infrastructures routières non adaptées, nuisances sonores, poussières, ...).
Par ailleurs, la totalité du fluide de fracturation ne peut actuellement être récupérée, et une partie de l'eau contaminée se retrouve donc bloquée sous la surface. En principe, cette eau est à un niveau plus profond que celui des nappes phréatiques et les couches géologiques étanches les séparant empêchent la propagation des polluants. Quant au traitement des effluents, la question n'est guère plus simple puisqu'il faut dépolluer des quantités d'eau très importantes, pour éliminer des dizaines de produits chimiques. De plus, lors de la fracturation de la roche, des éléments radioactifs, présents dans la roche, peuvent se détacher et contribuer à la pollution de l'eau. Les stations de traitement des eaux traditionnelles ont rarement la capacité de traiter de tels produits et de telles quantités d'eau. Or, un mauvais traitement de ces eaux polluées a des conséquences dramatiques pour la qualité de l'eau en aval et donc à terme pour l'eau potable des régions avoisinantes.
D'autres risques sont également évoqués au cours du procédé de fracturation. En cas de rupture d'étanchéité du tubage réalisé dans le puits, une fuite de méthane peut survenir et remonter vers les nappes phréatiques (ce qui n'est pas répertorié dans la réglementation comme un danger direct pour la santé, mais rend l'eau très inflammable. De même, une fuite du liquide de fracturation pourrait polluer les nappes phréatiques. Si l'utilisation de ce fluide n'est selon les études actuelles, pas dangereuse, parce que libéré à une grande profondeur, une fuite ou le non-respect des précautions nécessaires au procédé de fracturation pourraient entraîner une telle fuite. Enfin, dans le cas d'un accident en surface, le liquide de fracturation peut polluer les eaux de surface et les terres avoisinantes. L'étude de l'EPA devrait permettre de comprendre plus précisément les risques et d'adopter des réglementations plus appropriées au niveau des états ou au niveau fédéral.
Source : Nature alerte
09:25 Publié dans NON AU GAZ DE SCHISTE | Lien permanent | Commentaires (0)
La Grande-Bretagne autorise l'exploration du gaz de schiste
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi la levée de l'interdiction concernant l'exploration du gaz de schiste pour contrebalancer un ralentissement de la production de gaz naturel observé depuis 2004.
La Grande-Bretagne a franchi un cap. Londres a annoncé la levée de l’interdiction de l’exploration des gaz de schiste.
Avec cette décision l’Angleterre veut devenir un leader européen pour ce type d’énergie.
« Ma décision se fonde sur des preuves. Elle intervient à l'issue d'un examen fouillé des dernières recherches scientifiques disponibles et des éléments de preuve des experts reconnus dans leur domaine », a déclaré le ministre de l'Energie et du Changement Climatique Edward Davey, lors d'une conférence de presse à Londres.
Le ministre a ajouté que l'Etat imposerait des contrôles stricts sur la technique utilisée, qui nécessite l'injection de quantités massives d'eau et de substances chimiques à très forte pression dans le sous-sol afin de libérer le gaz prisonnier.
La Grande-Bretagne, 1er consommateur de gaz en Europe
En 2011, La fracturation hydraulique avait été temporairement interdite chez nos voisins d'outre-Manche après l'enregistrement de secousses sismiques près d'un site de forage aux environs de Blackpool.
Mais le premier pays consommateur de gaz en Europe est revenu sur sa décision. Une résolution sans surprise dans ce pays devenu importateur de gaz naturel alors qu'il était précédemment exportateur net.
Le gouvernement britannique a annoncé ce mois-ci qu'il créerait un organe chargé de simplifier la règlementation et de proposer des avantages fiscaux pour cette production.
Source : Nature alerte
09:23 Publié dans NON AU GAZ DE SCHISTE | Lien permanent | Commentaires (0)
17/12/2012
Les Mots Allumettes lus par Jacmo
16:18 Publié dans CG 2012 - LES MOTS ALLUMETTES (Cardère) | Lien permanent | Commentaires (0)
Tom Gates, tome 2, excuses béton, Liz Pichon
Seuil Jeunesse 2012
C’est qu’il était attendu ce tome 2 des aventures de Tom Gates, et c’est avec délectation que l’on se jette sur ce nouvel opus nommé Excuses béton (et autres bons plans). On y retrouve un Tom Gates fidèle à lui-même, ainsi que ses amis (Derek Fingle, Amy Porter) et ses ennemis (Marcus Meldrou, sa sœur Délia), et bien sûr ses parents et les fossiles (ses grands-parents) et Oncle Kévin, Tante Alice et les deux cousins jumeaux qui adorent, hélas, d’horribles films d’horreur, et puis le papa de Derek qui est très sympa mais avec qui il ne faut JAMAIS entamer une discussion au sujet de la musique (à moins d’avoir plusieurs journées à y consacrer), et bien d’autres personnages que nous avions déjà rencontrés dans le Tome 1, dont le professeur Fullerman et l’hyperactif Norman Watson, dont l’extrême agitation va devenir un atout de choix pour le groupe de Tom et Derek, les Clebszombies, car Norman, à la surprise de tous, va faire un excellent batteur ! Et c’est comme ça que nous assisterons au premier VRAI concert des CLEBSZOMBIES devant une foule en délire (ou presque) à la Maison de Retraite de la Verdure.
Tom Gates n’a pas (trop) le temps de s’ennuyer entre son groupe, manger des biscuits, survivre à une TERRIBLE rage de dent et à des sorties nature et piscine, embêter sans relâche sa sœur Délia (qui le mérite bien évidemment) et toujours et encore imaginer des excuses béton pour se sortir des embrouilles qui pèsent sur son avenir : Marcus Meldrou, les horribles vêtements de secours prévus pour les sorties nature, Marcus Meldrou, les exposés de dernière minute (c’est qu’il n’a tout de même pas QUE ça à faire) et leurs conséquences imprévues, Marcus Meldrou, l’orchestre scolaire (avec des instruments fabriqués à partir par exemple de bouteilles en plastique !!! La honte pour les membres d’un groupe qui monte, tel que les CLEBSZOMBIES !). Notre Tom Gates, non content d’être doué en tout (ou presque), va même se faire justicier de l’école pour démasquer le grand escroc du tableau d’honneur des étoiles d’or (jouissif) et de regagner aux yeux de tous ses lettres (étoiles) de noblesse. C’est avec un réel plaisir que nous l’accompagnons dans ces nouvelles aventures, tout au long des pages de son nouveau journal (100 de plus que dans le tome 1 !), toujours remplies de dessins et petits croquis rigolos. Bravo Tom Gates ! Un Tome 2 qui vaut au moins TROIS ÉTOILES D’OR !
Pour lire la note à propos du Tome 1 :
http://www.lacauselitteraire.fr/tom-gates-c-est-moi-liz-p...
Cathy Garcia
Après des études de design, Liz Pichon a travaillé comme directrice artistique dans une maison de disques britannique. Depuis 2004, elle s’est lancée dans l’écriture et l’illustration de livres pour enfants.
En plus de traduire des auteurs reconnus comme John Le Carré, Natalie Zimmermann est l’auteur de nombreux livres pour la jeunesse et a traduit pour le Seuil Jeunesse toute la série du Journal d’un Dégonflé.Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/tom-gates-tome-2-excuses-...
15:27 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES JEUNESSE | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2012
Comment la finance de l'ombre menace l'économie mondiale
mardi 20 novembre 2012 à 07h58
Le "shadow banking" a atteint le niveau record de 70.000 milliards de dollars en 2011, selon le FSB. Or les activités de ce secteur, très développé en Europe, sont peu contrôlées. Explications.
Quels sont les acteurs de ce système bancaire parallèle, capable de déstabiliser l'économie mondiale? L'Europe est-elle concernée par le problème? Trends.be fait le point.
Le "shadow banking", c'est quoi?
Le "shadow banking" recouvre toutes les sortes de placements qui concurrencent les dépôts bancaires. La plupart du temps, ils sont effectués par des fonds de titrisation, des hedge funds, des banques d'affaires ou des fonds monétaires, c'est-à-dire des entités qui ne sont pas soumises à la réglementation bancaire, car elles ne reçoivent pas de dépôts. Les investissements réalisés par ce système bancaire parallèle offrent souvent des rémunérations attractives, mais ils présentent aussi des risques plus élevés pour les investisseurs.
Cela n'empêche pourtant pas leur développement. Même la crise financière ne parvient pas à stopper la tendance. Depuis 2009, les investissements réalisés par les hedge funds et autres entités non bancaires sont repartis de plus belle. Le FSB estime ainsi la taille des activités de la finance de l'ombre à environ 67.000 milliards de dollars en 2011, soit entre 5.000 à 6.000 milliards de plus qu'en 2010.
En théorie, ce développement d'une finance parallèle pose un problème de concurrence pour les banques traditionnelles. Cependant, il faut le souligner, celles-ci sont très impliquées dans le shadow banking. Nombre d'entités de l'ombre bénéficient d'un soutien implicite des banques. Celui-ci peut prendre plusieurs formes: utilisation d'une marque, d'un réseau de distribution, apport de liquidités... De fait, une partie importante du shadow banking est liée aux banques. Et c'est bien ce qui pose problème pour le régulateur.
Le shadow banking, c'est bien ou pas?
"Shadow banking" et finance de l'ombre ont souvent une connotation négative. Ces activités permettent pourtant de financer l'économie. On a longtemps dit, par exemple, que la titrisation avait permis d'apporter énormément de liquidités sur les marchés. Cependant, il y a eu des excès. Pendant des années, les banques et les hedge funds se sont amusés à découper les crédits immobiliers en tranches et à les incorporer à d'autres produits financiers complexes, dotés d'une rentabilité supposée imbattable. Ces produits "titrisés" ont été vendus un peu partout et se sont largement diffusés sur la planète finance, mais quand leurs détenteurs se sont aperçus qu'ils étaient pourris, cela a entraîné un mouvement de panique. Tout le monde a voulu vendre, mais il n'y avait pas d'acheteur. Résultat, une perte de confiance, un assèchement brutal de la liquidité et le gel du marché interbancaire, poussé au paroxysme dans les semaines qui suivent la chute de Lehman Brothers. Cette expérience montre qu'il faut encadrer la finance de l'ombre. Aujourd'hui, l'un des enjeux est d'être sûr que dans le bilan des banques, tous les engagements sont comptabilisés. Il y a déjà du chemin de fait : le G20 a décidé d'obliger les entités qui "titrisent" à garder 5% de cette activité dans leur bilan. Mais il reste encore à faire appliquer cette mesure. Et puis d'autres mesures de contrôle seront sans doute nécessaire pour limiter, par exemple, la concentration du portefeuille d'actifs illiquides.
Le "shadow banking" est-il surtout un problème américain ?
Absolument pas. Certes, les Etats-Unis disposent toujours du système bancaire parallèle le plus important au monde, avec 23.000 milliards d'actifs en 2011 et ils sont à l'origine de la crise financière que nous traversons. Cependant, la finance de l'ombre pèse 22.000 milliards de dollars dans la zone euro et 9000 milliards de dollars rien que pour le Royaume-Uni. De fait, sur le Vieux continent, les actifs qui échappent aux régulateurs atteignent un montant supérieur à 30.000 milliards de dollars. A elle seule, l'Europe est donc à l'origine de presque la moitié (46%) du "shadow banking" mondial.
Pis: ses parts de marchés en la matière ont même tendance à augmenter, alors que celle des Etats-Unis diminuent. En 2005, la zone euro et le Royaume-Uni représentait 40% de la finance de l'ombre. Aujourd'hui, leur part est de 46%. A l'opposé, les Etats-Unis sont passés de 44% à 35% sur la même période.
Le Royaume-Uni et la Suisse sont responsables en grande partie de cette montée en puissance. Ce sont les pays industrialisés où la finance de l'ombre progresse le plus depuis la crise. Selon les travaux du FSB, elle a augmenté de 10% au Royaume-Uni sur la période 2007-2011, et de 6% en Suisse, alors qu'en France et aux Etats-Unis, l'activité déclinait sur la même période.
Aujourd'hui, la part du "shadow banking représente 370% du PIB outre Manche. Seuls Hong-Kong (520%) et les Pays-Bas (490%) font pire. On comprend mieux pourquoi le Royaume-Uni ne veut pas que le reste de l'Europe lui dicte ses règles en matière bancaire.
Par Sébastien Julian, L'Expansion
Source : http://trends.levif.be/economie/actualite/banque-et-finan...
13:25 Publié dans LE MONDE EN 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
Union bancaire : un accord incomplet et dangereux
Services
Les 27 membres de l’Union Européenne, représentés par leurs ministres des finances, viennent de signer un compromis sur l’Union Bancaire européenne, présenté (une fois n’est pas coutume !) comme un accord « historique ». Le point principal de l’accord est l’organisation d’une supervision directe des banques par la Banque centrale européenne.
A priori, un contrôle direct et unifié des banques dans l’espace européen est souhaitable, pour prévenir les crises systémiques, qui proviennent de la défaillance de banques individuelles se propageant à l’ensemble du système bancaire européen. Mais dans la réalité, cet accord est incomplet et dangereux.
Incomplet parce que la supervision unifiée prévue ne concernera que les 150 ou 200 grosses banques dont le bilan dépasse 30 milliards d’euros, alors qu’il y a 6 000 banques dans la zone euro. Or on sait que la crise bancaire espagnole a été provoquée par les Caisses d’épargne de petite taille. Ce nouvel accord ne résout donc en rien la crise bancaire espagnole qui menace la zone euro. Il été imposé par l’Allemagne qui souhaitait que ses banques régionales échappent au contrôle de la BCE, et que les mécanismes de solidarité entre pays soient réduits au mimimum (les contribuables allemands ne veulent pas payer pour les banques slovènes ou espagnoles).
Dangereux parce qu'il pose deux autres problèmes graves. En premier lieu, il n’impose aucune règle contraignante pour interdire la spéculation par les banques, à l’origine de cette crise. Ce qui laisse présager de nouvelles crises financières dans un proche avenir. En second lieu, les nouvelles responsabilités données à la Banque centrale européenne ne s’accompagnent d’aucune réforme de son statut. Or la crise a montré que la BCE est d’abord au service des intérêts des banquiers, et non pas au service de l’intérêt général et des États dont elle reste indépendante. Une fois de plus, les décisions prises à Bruxelles à l’écart des peuples tournent le dos à la démocratie.
Attac France, le 13 décembre 2012
13:22 Publié dans LE MONDE EN 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
Importations d’OGM : vers un système mondial d’autorisations ?
Il existe aujourd’hui une grande disparité entre les pays, à l’échelle mondiale, en ce qui concerne les autorisations d’OGM. L’autorisation d’un OGM dans un pays donné n’implique pas qu’il soit autorisé, en même temps, dans d’autres pays (sauf à l’échelle de l’UE, mais là encore, il y a des restrictions nationales), ni que les protocoles d’évaluation soient similaires d’un Etat à l’autre. Ces différences ont déjà été sources de conflits et pourront l’être encore à l’avenir, notamment entre pays exportateurs et importateurs si ces derniers refusent légitimement l’accès à leur marché à des produits non encore autorisés [1]. Une situation pénalisante pour les principaux pays producteurs d’OGM qui peinent à garantir l’étanchéité de leur filière et n’acceptent pas de voir leurs produits contaminés refoulés.
Depuis de nombreuses années, sont discrètement discutés les moyens de réduire ces perturbations du marché international... L’objectif immédiat est de faire accepter, par tous les États, une faible présence d’OGM non autorisé dans un produit. L’objectif à plus long terme pourrait bien être d’uniformiser à l’international les procédures d’autorisations et donc d’évaluation des risques, en demandant par exemple à ce qu’une autorisation donnée dans un pays puisse être valable partout...
L’Union européenne applique une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis des OGM non autorisés sur son territoire : un OGM ne peut être mis sur le marché à moins d’avoir été évalué et autorisé. Jusqu’à présent, cette règle était appliquée strictement sans que la législation en précise le seuil. Mais la Commission européenne a souhaité légiférer sur ce point, en commençant par l’alimentation animale. Aujourd’hui, un seuil de détection de 0,1% est établi par un règlement pour l’alimentation animale [2] : à la condition que cet OGM soit en cours d’autorisation au sein de l’UE et que l’AESA n’ait pas émis un avis négatif à son encontre, la présence de cet OGM peut être admise jusqu’à hauteur de 0,1% [3], seuil au-dessous duquel on autorise donc l’importation. Pour l’alimentation humaine, les discussions sur un règlement sont en cours [4].
Le Codex pour contourner les autorisations ?
Ainsi, que ce soit pour l’alimentation humaine ou animale, tout lot importé en Europe et qui contient des traces de plante génétiquement modifiée (PGM) non autorisée est renvoyé, sauf pour l’alimentation animale qui bénéficie donc, on l’a vu, d’une tolérance à hauteur de 0,1%. Les pays exportateurs se retrouvent donc avec des lots qui leur reviennent comme ce fut le cas avec le riz LL62 aux États-Unis [5] ou le lin en provenance du Canada [6]. Pour que cela ne se reproduise pas, l’entreprise qui commercialise la PGM incriminée doit alors déposer une demande d’autorisation commerciale complète. Mais la procédure apparaît longue et coûteuse pour ces entreprises. En 2008, le Codex alimentarius qui gère les règles sanitaires internationales avait abouti [7] à une solution intermédiaire : préconiser la mise en place d’un système d’échange d’information entre pays ayant autorisé une PGM et ceux ne l’ayant pas autorisé. Par ce canal, des informations scientifiques a minima, dont la liste est définie par le Codex, pourraient transiter et permettre aux entreprises de ne pas avoir à déposer de demande d’autorisation commerciale. Avec le gain de temps que cela représente... Le Codex propose ici une alternative pour éviter des situations de blocage entre pays. Si son contenu n’est pas obligatoire à l’échelle internationale, il peut en revanche servir de base en cas de conflit devant l’OMC. Et son contenu ne va pas vraiment dans le sens de la législation européenne sur le sujet.
Fluidifier le commerce international coûte que coûte ?
En mars 2012, treize États [8] – dont aucun de l’Union européenne - faisant référence au travail du Codex alimentarius, ont annoncé, par le biais d’une déclaration commune, avoir amorcé un travail sur les faibles taux de contaminations. Ces États estiment que le commerce international est menacé par les autorisations asynchrones et donc, par les faibles présences d’OGM non autorisés. Et ce, que ce soit dans l’alimentation humaine ou pour les semences, car ces dernières sont également sujettes à possibles contaminations des lots exportés à l’international.
Cependant la déclaration commune reste discrète sur ce que ces pays vont mettre en œuvre. En effet, s’ils annoncent se baser sur le travail du Codex, ils peuvent par exemple décider de mettre en place le système d’échange d’information et que chaque pays délivre une autorisation temporaire pour des PGM présentes à faible taux dans des lots importés. Ils pourraient aussi aller plus loin en décidant qu’une autorisation donnée pour une PGM par un État, et dont l’évaluation est considérée comme conforme aux lignes directrices du Codex alimentarius, suffit pour que les autres États acceptent cette PGM dans de faibles quantités, sans l’évaluer eux-mêmes. De là, le pas à franchir pour généraliser ce système aux autorisations commerciales de tous les pays serait plus facile à faire...
[1] Des riz transgéniques illégaux “s’invitent” à la table des Européens
[2] UE - La politique de « tolérance zéro » adoptée
[3] Règlement 619/2011 du 24 juin 2011 fixant les méthodes d’échantillonnage et d’analyse du contrôle officiel des aliments pour animaux en vue de la détection de matériel génétiquement modifié faisant l’objet d’une procédure d’autorisation ou dont l’autorisation a expiré.
[4] L’actualité OGM, vue par la Commission européenne
[5] Des riz transgéniques illégaux “s’invitent” à la table des Européens
[6] Du lin OGM contamine l’Europe
[8] Australie, Argentine, Brésil, Canada, Chili, Costa-Rica, États-Unis, Mexique, Paraguay, Philippines, Russie, Uruguay, Vietnam. http://www.fas.usda.gov/internation...
13:20 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Les drones envahissent le monde !
Source : http://www.rtflash.fr/drones-envahissent-monde/article
Vendredi, 14/12/2012 -
Noyé dans une actualité chargée, l’événement est passé inaperçu mais il a pourtant une portée considérable : le 1er décembre a eu lieu à Istres, près de Marseille, le premier vol du drone de nouvelle génération « Neuron ».
Ce drone de combat (ou VICA pour Véhicule Inhabité de Combat Aérien) possède une haute furtivité et sa signature-radar serait de l’ordre de celle d’un oiseau ! Fruit d’une dizaine d’années de recherche et de coopération entre les six pays associés dans ce projet (France, Italie, Espagne, Suède, Grèce et Suisse), cet engin du futur, dont le maître d’œuvre est Dassault Aviation, marque le basculement des systèmes d’armes dans une nouvelle ère marquée par la présence combattante massive, voire dominante, des robots et engins automatiques.
Le « Neuron » n’a plus rien à voir avec les drones frêles et encore un peu artisanaux qui volaient dans les airs il y a une dizaine d’années. D’une longueur de neuf mètres, pour douze mètres d’envergure et un poids de sept tonnes, ce redoutable engin est capable d’atteindre une vitesse maximale de près de 1000 km/h et constitue une étape-clé vers la mise en service d'un drone européen de combat ou (et) de chasse polyvalent, prévue d’ici une quinzaine d’années.
A terme, bien que les militaires restent très discrets sur la question, le Neuron deviendra un véritable "système de combat aérien du futur" (SCAF). Dans un premier temps, sans doute à l’horizon 2030, ce drone européen restera cantonné dans des missions précises d’exploration et d’éventuelles destructions d’objectifs militaires ennemis.
Il devrait remplir cette mission avec une grande efficacité, grâce à sa rapidité, sa souplesse d’utilisation, sa furtivité et sa puissance de feu.
Mais dans un deuxième temps, plus lointain mais inéluctable, ces drones de combat seront également amenés à remplir des missions de défense aérienne, même si peu de responsables politiques ou miliaires évoquent aujourd’hui cette perspective délicate. A cet égard, le Chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air a d’ailleurs récemment reconnu que « La question des rôles respectifs qui seront assignés aux avions de combat et aux drones armés est désormais posée ».
Rarement dans l’histoire militaire, une nouvelle arme aura changé aussi rapidement la donne stratégique et tactique. Il y a encore quelques jours, un haut responsable d'Al-Qaïda a été tué par un drone dans le nord-ouest du Pakistan. Il s’agit au moins du sixième dirigeant important de cette organisation terroriste, éliminé dans cette région par un drone américain depuis juin 2011.
Autre exemple de l’efficacité des drones dans la lutte difficile contre le terrorisme international : le 18 octobre dernier, l’état-major d’Al Qaïda au Yémen a été anéanti par un tir de drone américain. Depuis 2004, selon les médias américains, les drones militaires américains auraient effectué plus de 300 frappes et tué entre 2000 et 2500 personnes au Pakistan et en Afghanistan.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l’armée américaine, en accord avec ses alliés pakistanais et afghans, utilise de plus en plus massivement ses multiples drones de combat pour lutter contre le terrorisme dans cette région du monde. A l’heure actuelle, selon la revue spécialisée The Military Balance, l’armée américaine et la CIA posséderaient plus de 7 500 drones de toute catégorie, contre 11 800 avions classiques.
Quelques jours avant le vol du Neuron, les Etats-Unis réussissaient pour leur part leur premier essai de catapultage, à partir d’un porte-avions, du nouveau drone furtif X-47B. Avec ce nouvel engin, la capacité de combat des drones franchit un nouveau cap puisque le X-47B, qui possède une autonomie de vol de quatre jours, peut emporter deux tonnes de bombes à plus de 2 000 km de distance !
Ce nouveau drone pourra à terme être ravitaillé en vol et frapper, à partir de porte-avions, des objectifs situés dans le monde entier. Son utilisation devrait être généralisée à partir de 2025. L’armée américaine, confrontée à la nécessité de réduire ses coûts de fonctionnement tout en améliorant son efficacité et sa souplesse, mise clairement sur le développement de ces nouvelles générations d’engins volants de combat inhabités (C’est leur appellation officielle) qui seront progressivement amenés à remplir toutes les missions militaires, y compris la défense aérienne.
Le X-47B peut voler à 40 000 pieds et à plus de 500 miles par heure (800km/h) et, comme le souligne le contre-amiral Bill Shannon, « Nous sommes fiers de développer le premier avion à réaction sans pilote devant décoller et apponter sur un pont d'envol. »
Les Etats-Unis ont également procédé, en avril 2011, au premier vol du nouveau drone de combat de Boeing, baptisé « Pantom Ray ». Ce drone furtif mesure plus de dix mètres de long et pèse près de dix sept tonnes. Capable de voler à 1 000 km/h à plus de 12 000 mètres d’altitude, c’est un engin polyvalent qui peut effectuer de nombreux types de missions, reconnaissance, surveillance et, bien entendu, destructions ciblées d’objectifs au sol.
Fait révélateur, l’armée de l’air américaine aurait formé en 2011 trois cent cinquante opérateurs de drone contre deux cent cinquante pilotes d'avion de combat. A terme, les Etats-Unis souhaitent être en mesure d’effectuer la totalité des missions d’intervention et de combat à l’aide de robots et de drones, même si elle tient à préciser que "les êtres humains impliqués dans ces missions garderont la possibilité de modifier le degré d'autonomie approprié selon les types de missions à effectuer et le déroulement de celles-ci sur le terrain".
Cette utilisation sans cesse élargie de drones de plus en plus autonomes et destructeurs entraîne non seulement une révolution stratégique mais pose de nouveaux et complexes problèmes éthiques et politiques qui peuvent remonter au plus haut sommet de l’Etat.
C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, le Président Obama a évoqué, lors de la récente campagne pour les élections présidentielles, le débat moral que provoquent les frappes de plus en plus meurtrières des drones américains sur différents théâtres d’opération militaire dans le monde. Il a annoncé la définition prochaine d’un « code de bonne conduite » visant à encadrer les règles d'engagement militaire des drones. Le président américain a par ailleurs confirmé son intention de créer une nouvelle instance légale qui sera chargée de veiller à la bonne application sur le terrain de ces nouvelles règles juridiques et éthiques concernant l’utilisation des drones et robots de combat (Voir article).
Mais au-delà de l'enjeu militaire et stratégique, les drones représentent également, au niveau mondial, un enjeu technologique et industriel considérable. Le marché des drones atteindrait déjà près de cinq milliards d’euro en 2012 et il pourrait doubler d’ici dix ans.
Ce sont les Etats-Unis qui, sans surprise, dominent largement ce marché prometteur et l’armée américaine, qui représente plus de la moitié des commandes mondiales d’engins aériens inhabités, devrait dépenser environ 1,3 milliard d’euros en 2013 pour acquérir de nouveaux drones.
Face à cette hégémonie américaine, l’Europe peine à s’organiser. C’est pourquoi le premier vol réussi du drone européen « Neuron » constitue une étape importante vers une défense aérienne européenne intégrée qui pourrait voir le jour vers 2030. Autre avancée dans ce sens, la France et la Grande-Bretagne ont récemment signé un accord concernant le développement du mini-drone tactique Watchkeeper.
Mais à coté des drones géants de type Predator ou Neuron, un autre type de drone est en train de s’imposer sur les champs de bataille, les micro-drones. (Voir "Les micro-drones arrivent").
En 2011, la France a testé un micro-drone baptisé Spy Arrow en Afghanistan. Cet engin très compact ne pèse qu’un kilo et peut voler quelques minutes. Il entre dans le sac à dos d’un soldat et peut s’avérer très utile pour permettre à celui-ci d’observer sans risque ce qui se passe dans un rayon de quelques centaines mètres autour de lui.
L’armée américaine expérimente également ce nouveau type d’engins automatiques portables très légers destinés à seconder les fantassins (Voir article).
Mais l’armée américaine expérimente un autre concept de science-fiction : des insectes pilotés à distance. Ces "biodrones" encore plus petits, de la taille d’un insecte, pourraient faire leur apparition sur les zones d’intervention militaire et la DARPA finance des recherches qui ont déjà permis de montrer qu’il était possible de « télécommander » de manière précise certains insectes à l’aide d’un dispositif électronique alimenté par le mouvement des ailes de l’animal ! (Voir article)
Enfin, il faut également évoquer l’arrivée des drones dans les secteurs de la sécurité et de la surveillance. Le drone-hélicoptère taïwanais à six rotors « Hatchet concept » a, par exemple, été conçu pour pouvoir récupérer et évacuer des victimes localisées après une catastrophe. A l’aide d’un système d’équipements modulables, ce drone peut être très rapidement modifié en fonction des missions à remplir.
En France, les pompiers des Landes disposent à présent d’un drone spécialisé dans la surveillance et la prévention des incendies. Développé par une entreprise locale, Fly-n-Sense, ce mini-drone de seulement deux kilos peut voler jusqu'à 150 mètres d'altitude et transmettre en temps réel de précieuses informations sur la progression des incendies dans cette immense région boisée de plus de 6 300 km2. Avantage supplémentaire, son coût d’utilisation est plus de dix fois inférieur à celui d’un hélicoptère classique !
Dans d’autres régions, plusieurs SDIS réfléchissent à l’utilisation de drones pour mieux lutter contre les incendies en zone urbaine mais également pour rechercher des personnes disparues à l’aide de capteurs thermiques.
Mais les drones peuvent également être utilisés à des fins moins consensuelles et certains journalistes n’ont pas hésité à en utiliser pour pouvoir espionner et photographier à leur insu des personnalités. La baisse très rapide du coût de ces engins et l’amélioration de leurs performances vont rendre très vite accessible au grand public ce type d’engins (il est déjà possible d’acheter un drone « Parrot » à la FNAC pour moins de 300 euros) et l’on peut malheureusement craindre que tous les futurs possesseurs de ces petits engins ne soient pas animés des meilleurs intentions….
Face à cette évolution fulgurante de la technologie et à l’arrivée, dans tous les domaines d’activités, de drones de plus en petits et difficiles à repérer, nous devons, comme l’a fait avec courage le Président Obama, lancer un vaste débat démocratique pour mieux définir et encadrer l’utilisation de ces engins fascinants qui peuvent représenter un réel progrès, s’ils sont utilisés avec discernement et sous le contrôle de la Loi, mais peuvent également devenir des instruments redoutables dans de mauvaises mains ou, plus simplement, porter atteinte de manière intolérable à la vie privée de nos concitoyens.
René TRÉGOUËT
Sénateur Honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
13:16 Publié dans LE MONDE EN 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2012
Sophie Scholl les derniers jours
Au début de l’année 1943, un groupe d’étudiants d’obédience pacifiste fonde à Munich un mouvement de résistance appelé La Rose Blanche. Alors que les combats s’enlisent sur le front Est, Sophie Scholl, son frère Hans et leurs compagnons couvrent la ville de slogans dénonçant la folie meurtrière d’Hitler. Sophie et Hans, à peine âgés d’une vingtaine d’années, sont arrêtés alors qu’ils jettent des paquets de tracts à l’université. Interrogée pendant plusieurs jours par Robert Mohr, un agent de la Gestapo, Sophie Scholl fait preuve d’un courage inaltérable, refusant de livrer ses compagnons ou de renier ses idéaux. Elle est exécutée, ainsi que son frère et leur ami Christoph Probst, au terme d’un procès expéditif et caricatural.
Une héroïne très discrète
Couverte de récompenses dans les festivals internationaux, cette reconstitution des six derniers jours de la courte vie de la jeune Sophie Scholl, figure lumineuse de la résistance allemande au nazisme, a rencontré un grand succès auprès du public, notamment outre-Rhin. Construit autour de la confrontation entre la jeune fille et l’agent de la Gestapo chargé de conduire son interrogatoire, ce film à la mise en scène sobre et épurée prend peu à peu la forme d’un huis clos glaçant, grâce à son scénariste Fred Breinersdorfer, qui a pu s’appuyer sur des notes précises comprenant les procès-verbaux des interrogatoires menés par la Gestapo, conservées dans les archives ouvertes au public après la chute du Mur. Outre cette approche très documentée, le film bénéficie de l’interprétation poignante de l’actrice Julia Jentsch, vue auparavant dans The edukators de Hans Weingartner. Elle incarne avec douceur et conviction une jeune fille qui, par son courage et sa droiture, apparaît, aujourd’hui encore, comme une figure de l’héroïsme.
(Source du texte : Arte)
15:10 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Faire-part de naissance d'une nouvelle revue consacrée à la littérature de voyage
Kahel, revue de littérature de voyage, accueillera des textes aboutis en vers et en prose.
Le blog de la revue où vous trouverez des infos: http://kahelrevue.overblog.com/
10:16 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
11/12/2012
Viol, elles se manifestent
11:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vivre sans toit, un documentaire de Stéphan Moszkowicz
Merci à Jean-Louis Millet : http://jlmi.hautetfort.com/archive/2012/11/30/vivre-sans-...
11:36 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
10/12/2012
Un amour de beatnik. Lettres à Lula-Nash 1963-1964, de Claude Pélieu, par Jean Azarel
Ma Lu (tu sais quand je dis « ma Lu » c'est tout sauf possessif), toi la meilleure des p'tites Lu dont l'histoire est si incroyable que j'ai envie de te proposer de la raconter un jour, tu y es enfin arrivée à faire publier ces lettres de Claude, incandescentes, uniques, reflet d'une poésie brute et pourtant si tendre derrière le torrent de mots. C'est beau de voir s'épanouir peu à peu dans ce livre sa voix singulière, au fil des voyages, des espoirs et des dérives. Je voulais te dire que j'ai tremblé en lisant, que j'avais les yeux pas très secs par moments, parce que votre histoire, c'est un peu la mienne, la nôtre, avec sa part de rêve et sa part de désastre. L'histoire d'une lutte personnelle et collective pour changer sinon la vie, du moins la façon de la voir et de la transmettre. Du Libertaire à la guerre d'Algérie, de Paris à l'Amérique, des vadrouilles erratiques aux chambres d'hôtel sans étoiles (mais elles étaient dans vos yeux), un régal d'écriture nous donne à voir les fragments de la Vérité toute nue.
Et elle est bien craquante à poil comme ça la Dame de petite et grande vertu !
Poète beat maudit Claude, poète oublié de la bien-pensance littéraire française, je me marre, and hardly fuck the pigs, whatever they think. Ce livre atteint son but, ton but, celui de Benoît Delaune, d'Alain Jégou, de tous ceux qui ont bossé à tes côtés pour qu'il naisse : faire œuvre de mémoire et rappeler à tous que « le génie d'écriture de Claude Pélieu, lié à cet amour brûlant et absolu — pour toi — transcende le seul témoignage pour nous donner une œuvre littéraire d'une qualité exceptionnelle dont on trouve peu d'écho dans la littérature pourtant riche du XXe siècle ».
Un amour de beatnik, collection Lettres ouvertes, Éd. Non Lieu, 2012
Source : http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html
18:44 Publié dans LIVRES A LIRE ET A RELIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
A la Boutique des Artistes à Cajarc et Souillac
Dix de mes gribouglyphes vous y attendent.
Une rencontre conviviale entre des artistes, des œuvres, des publics. Concoctés par des artistes de la région, et d'ailleurs, ce sont autant de petits trésors à offrir pour les fêtes... Dans cette caverne d'Ali Baba éphémère, il y en a pour tous les goûts. Objets, photographies, petits formats, bijoux, peintures, livres d'artistes, sculptures... témoignent d'une créativité foisonnante, curieuse et multiforme. Les petits prix et la diversité des œuvres contribuent pour une grande part à l'accessibilité de tous à l'art d'aujourd'hui.
avec
Yolande Agullo, Anaïs Aillet, Jean-Baptiste Alazard, Martine Bachman, Nicolas Benedetti, Raphaël Boccanfuso, Sabine Bourdet, Igor Boyer, Marion Brusley, Marie-Odile Candas-Salmon, Odile Cariteau, Martine Castel, Emmanuelle Castellan, Collectif f de phosphène, Guillaume Constantin, Flavie Cournil, Catherine Doll-Marchais, Gilles Faltrept, Cathy Garcia, Aurélie Garon, Valérie Gendre, Antoine Giroux, Jean-Luc Gosse, Véronique Grandjacques, Eunwan Han-Oehl, Catherine Henrye, Delphine Iskandar, Michel Julliard, Patrick Kerstein, Luc Laumet, Gérard Marty, Sophie Nuncie, Didier Perthuison, Mathieu Provansal, Anne Quintin, Sophie Rigal, Aline Robin, Muriel Rodolosse, Alexandra Sà, Nadja Sacco, Salvador Sanches, Anne Santini, Nataly Sogne, Imprimerie Trace, Françoise Utrel, Gaëlle Villedary, Christophe Vixouze.
15:32 Publié dans CG - QUOI DE NEUF? QUE FOUS-JE ? | Lien permanent | Commentaires (0)
Je fabrique mes livres, Nadine Palmaerts et Marie Paruit
Casterman, septembre 2012. 78 p. 14,50 €.
Voilà un excellent manuel d’activités pour les enfants. Coloré, ludique, simple et précis, ce livre est une mine d’idées ! Il permet aux enfants de comprendre dans un premier temps l’objet livre. Comment s’appelle chacune de ses parties, comment il est fabriqué et comment on peut les fabriquer soi-même. Grâce à des croquis, des tableaux, des bulles, les explications sont très faciles à suivre, même pour les plus jeunes et des petits animaux rigolos agrémentent les pages en participant à l’aventure. Pas à pas, très vite l’objet n’a plus de secret. Une double-page consacrée à la reliure, puis à la couverture, puis aux pages de garde, avec des suggestions qui permettent à l’enfant de trouver ses propres idées et libérer ainsi sa créativité. Ensuite sont proposés toutes sortes de livres à créer, que ce soit dans le thème : le livre de ma semaine, le livre d’une couleur, le livre « j’aime », le livre à offrir, le livre « ce jour-là, à cet endroit », le livre à histoires, ou bien dans la forme : le livre à rabats surprise, les pages en volume, le livre accordéon, le livre éventail, le livre pop-up, le livre en forme de… Une partie technique et une partie qui donne quelques pistes aux enfants, pour qu’ils puissent ensuite laisser aller leur imagination et inventer toutes sortes d’autres livres.
Une grande place est laissée à l’inventivité, l’originalité de chacun, des conseils judicieux qui vont plus loin qu’un simple guide d’activité, car ils encouragent les enfants à fermer les yeux, à sentir, à respirer, pour être inspirés. Il est d’ailleurs indiqué en première page que si les adultes peuvent aider si besoin sur des petits problèmes techniques, il est important qu’ils laissent les enfants imaginer, dessiner, coller… librement. Large place faite donc à l’expression artistique, dessin, peinture et aussi aux collages. Une double-page leur est entièrement consacrée : des collages à gogo. Un manuel idéal pour donner aux enfants le goût de l’écriture, de la lecture et leur faire lâcher un peu les écrans. Il peut servir de base à des projets pédagogiques dans les écoles, les centres de loisirs mais donner également des envies, pourquoi pas, aux parents. Soirée ou week-end création de livres en famille ? Et pourquoi pas !
Cathy Garcia
Nadine Palmaerts anime des ateliers d’écriture depuis 2004. Parallèlement, elle publie depuis 2004 des écrits pour a jeunesse dans diverses revues pour les enfants.
Marie Paruit, diplômée en illustration et communication visuelle, est illustratrice pour la jeunesse. Elle a notamment écrit et illustré Le voleur de chaussettes (Didier Jeunesse 2010) et illustré chez Casterman l’Arbre sorcier de Marie Sabine Roger et L’araignée Gipsy de Hubert Ben Kemoun.
Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/je-fabrique-mes-livres-na...
15:10 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES JEUNESSE | Lien permanent | Commentaires (0)
08/12/2012
La raison du plus faible, de Lucas Belvaux (2006)
12:36 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)