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06/01/2009

Hommage à Jean-Claude Koutchouk

        Père Noël d'Israël

 

Souviens-toi, aviateur d'Israël,

En ce vingt-sept décembre

Lorsque, lâchant tes bombes,

Tu massacres femmes et enfants,

Victimes innocentes de Gaza,

Gaza blessée, gaza détruite,

Souviens-toi que ton grand-père,

Ta grand-mère, ta grand tante,

il y a soixante cinq ans,

Là-bas, à Auchwitz et Tréblinka,

Furent, eux aussi, massacrés,

Réduits en cendres par milliers.

 

Souviens-toi, citoyen d'Israël,

Que des criminels furent pendus,

Jugés à Nuremberg,

Ceux-la même qui massacrèrent

Ceux de ta propre famille

Le crime a changé de camp

Petit fils de victimes innocentes

Te voici criminel à ton tour :

 

Souvenez-vous, gouvernants de France

Qui, jadis, capitulant à Munich,

Avez laissé les loups entrer dans Paris.

Aujourd'hui les loups sont dans le ciel de Gaza

Et,demain, des meutes entières y rentreront.

Réveillez-vous gens d'ici et d'ailleurs

Réveillez-vous gens de partout

Le peuple de Palestine assassiné

Vous appelle !

 

Jean-Claude Koutchouk – 28 décembre 2008

Jean-Claude Koutchouk nous a quitté hier 5 janvier 2009

Encore un poète que je découvre parce qu'il n'est plus là...

Appel aux intellectuels du monde entier

26 décembre 2007, par Mustapha Cherif

Ce que l’Occident ne veut pas admettre.
Est-il possible d’exprimer une opinion différente de celle qui domine en Occident au sujet de la situation génocidaire en Palestine ? Apparemment, cela paraît quasi impossible. Les données sont tellement manipulées que même des personnes de bonne foi sont trompées.
Tout le monde n’est pas dupe et les manifestations internationales sont encourageantes, mais les discours officiels et médiatiques deviennent des armes d’enfermement. Ils empêchent la critique. Le système occidental, malgré la diversité de parole, impose pour certaines questions une seule manière de voir. J’appelle à nous interroger sur ce que l’Occident refuse d’admettre. A Ghaza, ce n’est pas une guerre comme les autres, ni une agression banale, mais elle a trait à l’avenir du monde. Le droit régira-t-il les relations internationales ou la loi de la jungle ?
 
Tout être objectif ne peut qu’être stupéfait des réactions des autorités en Occident, qui prétendent que cette agression est « défensive » et, dans le meilleur des cas, mettent sur le même plan les parties en présence, en occultant l’injustice dont souffre le peuple palestinien depuis 60 ans. Qui reconnaîtra qu’il y a des oppresseurs et des opprimés, des colonisateurs et des colonisés, des agresseurs et des agressés ? Tout appel à la paix qui ne s’accompagne pas d’un discernement et d’une dénonciation de l’injustice ne peut être entendu. Le mythe grossier d’un encerclement d’Israël ne peut plus tenir. Après des années de tergiversations – car le monde arabe est innocent des crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale à l’égard des Juifs – en 1979, l’Egypte a signé un accord de paix. Suivie en 1996 de la Jordanie. Depuis 1991, lors de la Conférence internationale de Madrid, la volonté de paix des Arabes, basée sur le recouvrement des Territoires occupés depuis juin 1967, est évidente. En 1993, les autorités palestiniennes ont accepté le processus de paix, sans garantie d’édifier leur Etat.
 
Depuis, les Palestiniens survivent dans une prison à ciel ouvert, bantoustan qui forme à peine 8% des territoires qui leur reviennent. En 2002, à l’unanimité, les 22 pays arabes soumettent une solution diplomatique de normalisation, confirmée à chaque sommet. A tout cela, les USA et Israël ont toujours préféré le langage de la force et la diabolisation des musulmans. Cette tragique injustice s’est aggravée. A force d’exploitation des crimes commis par des groupes politico-religieux manipulés, poussés au désespoir et apparentés à l’Islam, l’Occident, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, et plus encore après le « 11 septembre 2001 », s’est inventé un nouvel ennemi et pratique l’amalgame pour faire diversion aux impasses politiques. Contrairement à ce qui est colporté, l’immense majorité des musulmans, de par le monde, rejette l’instrumentalisation de la religion et l’islamisme qui sont l’anti-Islam. De plus, en Palestine, c’est un problème de colonisation. Face à la brutalité de la répression, l’attentisme de la plupart des élites et des autorités morales et religieuses, en Occident, est inadmissible.
 
Le pape lui-même n’intervient pas, alors que trois jours avant, à l’occasion de Noël, il appelait à la paix au Moyen-Orient. La peur et la propagande rendent-elles à ce point muet, aveugle, sourd et, partant, complice ? Les islamophobes ne mettent l’accent que sur la violence épisodique des faibles et non celle, à grande échelle et permanente, des puissants. Pire, toute critique des crimes de guerre d’Israël est assimilée à de l’antisémitisme. Terrorisme d’un puissant régime doté d’armes de destruction massive, Etat pas comme les autres, aux frontières inconnues, qui agit dans l’impunité, contre une résistance légitime, lorsqu’elle défend le droit à la vie libre et vise des forces armées d’occupation. Que faire, sachant que les régimes arabes perfides sont illégitimes, inertes ou complices ? Il s’agit de dénoncer sans relâche la barbarie que le monde occidental laisse faire, sans oublier que des non-musulmans de tous les pays sont solidaires des Palestiniens. Il est urgent d’exiger des sanctions internationales contre Israël et la traduction des responsables israéliens devant une cour de justice internationale.
 
Comme il y a trois ans, suite à l’agression contre le peuple libanais, tout non-musulman doit comprendre pourquoi ces carnages sont révoltants. L’actuelle guerre totale, air, terre, mer, d’une puissance militaire fascisante, avec près de 500 tués palestiniens et plus de 3000 blessés, démontre que nous sommes dans un début de « solution finale » pour liquider le peuple palestinien et, partant, de la notion de liberté dans le monde. « On n’arrêtera que quand nous aurons fini le travail », répètent les chefs de la soldatesque sioniste. Après un long blocus, c’est la continuation du Mur de l’apartheid en Cisjordanie, des exécutions extrajudiciaires, des crimes de Chabra et Chatila, de Jenine, de Naplouse... Mener des représailles féroces, préméditées et préparées de longue date, contre des opérations dérisoires de très faibles amplitudes comme le lancement de roquettes, par des actions de guerre totale et de destruction massive, prouve que ce qui compte ce n’est pas le prétexte mais un projet de domination. Les pays européens ferment les yeux et demandent aux victimes, coupées du monde et réduites à des conditions inhumaines, de reconnaître leur bourreau. Cette politique inique est vouée à l’échec. A Ghaza, les Palestiniens unis résistent et se battent. Les soutenir, c’est défendre la dignité humaine et notre propre devenir.
 
Quelle folie que cette guerre perpétrée par Israël. Comment des sionistes peuvent-ils croire que c’est en semant la mort et la haine et en maintenant un peuple sous un déluge de feu qu’ils obtiendront la paix et la sécurité ? Le sioniste ne semble pouvoir vivre que dans le bellicisme. Ce sont les prophètes bibliques qui sont trahis, c’est le judaïsme qui est trahi. Tout comme le Prophète est trahi à chaque fois qu’un « islamiste » tue un innocent. Même si son idéologie est contestable, le problème n’est pas « Hamas », mouvement de résistance, choisi démocratiquement par les Palestiniens, qui n’a jamais commis d’attentat en dehors du territoire de l’occupant, rien ne fera plier la volonté de liberté des Palestiniens.
 
Un million de résistants renaîtront des cendres de Ghaza. Sans justice, il ne saurait y avoir de paix. L’impunité détruit l’image de l’Occident moderne et creuse la tombe de l’actuel « ordre mondial ». Que les êtres épris de justice assument leurs responsabilités. Sinon, plus rien n’aura de valeur. Quel est le refoulé de cette guerre que l’Occident ne veut pas voir ? Qui a pris le monde en otage ? Avant que l’humanité ne sombre, dites-le nous

 

"Dakar" : saloperie motorisée

----LE SIFFLET ENROUE n° 26
Paraissant au bon vouloir de son auteur,
présentement, le mardi 6 janvier 2009
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Dakar : ça commence bien !

La sécurité du « Dakar » est paraît-il désormais assurée. L’année dernière, en raison de l’assassinat de quatre touristes perpétré par des islamistes (tendance Al-Qaïda), l’État français a mis fin à l’épreuve. Ce n’était que provisoire puisqu’en février 2008 l’entreprise ASO qui organise ce type d’« événement » sportif, annonçait qu’il était déplacée dans une autre région du monde : en Argentine et au Chili. On l’aura compris, la sécurité qui prime selon ASO n’est que celle du dispositif : le matériel technique avant tout (engins motorisés et aériens, appareils de retransmission télévisuelle).

« Le Dakar a fait ses deux premiers blessés parmi les spectateurs, venus en masse (sic) suivre le célèbre rallye-raid. Vendredi [le 2 janvier 2009], c’est une femme qui a été renversée par un équipage argentin lors de la parade des concurrents à Buenos Aires. Hier [samedi] c’est un petit garçon de 8 ans qui a eu une jambe cassée et une blessure à la tête après avoir été fauché par un camion Mitsubishi, sorti de la route à Saladillo. Tous les deux ont été hospitalisés pour des blessures légères » (Le Journal du Dimanche, 4 janvier 2009, p. 25). Doit-on juger qu’une jambe cassée est une blessure légère ? Que la percussion des corps par des bolides n’est que le fruit du hasard quand on sait que depuis 1979, le Dakar a fait 50 morts ?

Les concurrents payent eux-mêmes un prix élevé pour leur passion puisque deux accidents ont déjà eu lieu pour cette édition 2009 : un coma après une chute et une évacuation par hélicoptère. En ce qui concerne la morbidité et les traumatismes physiques, la continuité est désormais assurée. Mais le mépris et l’arrogance ne sont pas non plus en reste. Et ce d’autant plus que le Dakar risque de s’installer tous les ans dans cette région du monde. Comme en Afrique, l’Amérique du Sud est prise pour un terrain de « jeu » pour riches : il s’agit d’un raid néo-colonialiste qui saccage le paysage et pollue la nature (la faune et la flore). Le mépris s’affiche aussi envers les peuples indiens des contreforts andins qui sont en lutte pour la survie de leurs communautés traditionnelles. Ils entretiennent un rapport sacré à leurs terres : cette caravane de la mort qui passe par le nord de l’Argentine puis par le désert de l’Atacama au Chili ne peut qu’être une offense à leurs égards.

Et le Dakar est toujours une débauche de moyens (humains, financiers, techno-scientifiques) pour une course absurde. Cette profusion doit être mise en rapport avec les conséquences sociales de l’application du « consensus de washington » c’est-à-dire cet accord qui fut adopté en 1990 entre le gouvernement américain, le FMI (Fond Monétaire International) et la banque mondiale. Accord qui définissait le modèle d’Etat et de politique économique applicable à l’Amérique du sud. C’est carlos Menem qui se chargea de cette application pour ce qui concerne l’Argentine. Alors que de ce fait, des enfants du nord meurent parfois de malnutrition, révélant une carence du système de santé et d’éducation, l’opulence ostentatoire de cette course est une véritable provocation. La délocalisation du Dakar ne change pas la nature de cette compétition sportive : peut importe le lieu pourvu que le rêve d’aventure soit au rendez-vous. Mais cette fantaisie dont la publicité envahit les écrans chaque début d’année, n’est que factice : reproduite industriellement, elle n’est là que pour sublimer de manière répressive les frustrations quotidiennes. Il ne s’agit que d’images d’aventures et de paysages de rêve. L’adhésion à ces images et à leurs croyances doit être une évidence selon les organisateurs : quand est-ce que cette autre provocation connaîtra son point-limite ? A ce propos, on se souviendra qu’il y a maintenant sept ans, le 20 décembre 2001, le peuple argentin retrouva sa dignité en s’insurgeant contre l’injustice qui lui était faite…

La trentième édition du Dakar démontre l’érection d’un bloc capitaliste par delà la frontière du Chili et de l’Argentine. Un bloc qui préfigure les futures voies du flux intensif de marchandises dans cette région. Le désert de l’Atacama n’a pas encore recelé tout son potentiel marchand avec ses mines de cuivre. De même l’axe Valparaiso-Mendoza qui donne accès à l’océan pacifique reste encore à exploiter pour faire de cette région du cône de l’Amérique du sud un pôle capitaliste. Ainsi la fonction de l’institution sportive dans l’horizon néo-moderne est de constituer une avant-garde du capital : elle n’est pas seulement un produit passif de la mondialisation néo-libérale. Dans le même temps, et face aux résistances à la destruction des acquis sociaux ou des communautés traditionnelles qui ne manquent pas de se manifester ici ou là, le sport fait corps avec les nouvelles formes de domination. Le Dakar est en phase avec les nouvelles réalités de la société néo-moderne du XXIème siècle. Il véhicule le message de la prédation et c’est pour cela qu’il reste une saloperie motorisée.

Que se vayan todos !

Le Sifflet enroué est édité par le Grouchos

05/01/2009

Janvier 2009 : Pourquoi l’année 2009 peut devenir l’an neuf, par Yannick Yolountas

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Vers un basculement
et un changement radical de société


Dédié à mes ami-e-s athéniens qui résistent encore dans le silence médiatique


Plan :

I - Le mois de l’illusion
II - Ceux qui marchent à l’envers
III - Rester assis, c’est se mettre à genoux
IV - Notre société fonctionne comme un asile
V - Généralisation de la peur : cause, moyen, but
VI - Dynamique de résistance
VII - Le sortilège des perspectives
VIII - Le défi de La Boétie


Ante-scriptum : pour en savoir plus sur l’allusion à L’An 01 de Gébé et Doillon, cliquer ici (jeter un oeil, découvrir ou, éventuellement, se rafraîchir la mémoire).


POURQUOI L’ANNÉE 2009 PEUT DEVENIR L’AN NEUF

I - LE MOIS DE L’ILLUSION

Nous revoilà au traditionnel moment des vœux, au point de bascule du calendrier Grégorien, quelques jours après le point d’orgue de la société de consommation. Chacun y va donc de sa formule, à part quelques récalcitrants. On souhaite le meilleur à ses proches. On espère pour tous les autres. Ou bien on se tait, on hoche la tête ou on répond furtivement, de façon laconique. On proteste rarement.

Il est vrai que les vœux sont d’abord des manifestations d’amitié ou de sympathie, et sont, le cas échéant, difficiles à refuser, à critiquer, à contredire. Même si, chez certains notables, les vœux ressemblent à s’y méprendre à des rots de lendemains de fête, pour d’autres, plus modestes, ils sont simplement le prétexte pour reprendre brièvement contact avec des vieux amis. L’occasion de donner signe de vie, d’exprimer des désirs, de rêver un peu, avant de retourner grossir les rangs de ceux qui travaillent plus pour gagner moins ou de ceux, toujours plus nombreux, qui se débrouillent comme ils peuvent. Après avoir entretenu un peu partout la croyance enfantine au Père Noël, on s’octroie ainsi une variante entre adultes, cette fois complètement factice. Janvier est aux adultes ce que décembre est aux enfants : le mois de l’illusion et, à y regarder de plus près, du renoncement.

Car accepter l’ensemble des usages de cette saison n’est pas aussi négligeable qu’il y paraît. Cette concession parmi d’autres n’est pas la plus anodine. Si la période des fêtes est habituellement celle des pires épidémies de gastro-entérites, c’est peut-être parce qu’il y a de quoi vomir quand on voit tout ce qu’on veut nous faire avaler, au sens propre comme au sens figuré.

II - CEUX QUI MARCHENT À L’ENVERS

Pourtant, rares sont ceux qui refusent en arguant de l’absurde, de l’injuste, du décalé [1] et et de l’abscons, qui s’insoumettent en faisant un pas de côté à l’heure de la grande marche traditionnelle, qui résistent en diffusant un message à contre-courant. Rares sont ceux qui commettent un tel sacrilège, au milieu de la foule abrutie par le savant mélange de normes coutumières, religieuses, publicitaires et consuméristes. Rares sont ceux qui marchent à l’envers comme le jeune prisonnier de Midnight Express, dans la scène centrale durant laquelle ses compagnons de cellules tournent rituellement – en sens anti-horaire – autour du totem de la prison turque. Rares sont ceux qui prennent le risque de troubler le défilé des salamalecs, le sommeil de la raison, le requiem du corps et l’agonie de la Terre. Rares sont ceux qui mettent l’amitié au défi de la douloureuse raison et de l’insupportable vérité : celle d’être pris – et surtout de nous comporter – une fois de plus comme des imbéciles. Rares sont ceux qui reniflent le piège et restent les yeux ouverts, à l’écart des marchands de sable spirituels et matériels. Rares sont ceux qui observent depuis le bord du monde cette période qui en dit long sur notre lâcheté individuelle et sur notre folie collective. Rares sont ceux qui ne se renient pas sous la pression de la foule coutumière.

III - RESTER ASSIS, C’EST SE METTRE À GENOUX

Car, à première vue, il semble faire plus chaud au coeur du troupeau, docilement à l’écoute des bergers et de leurs chiens en uniformes qu’ils soient médiatiques, institutionnels, économiques ou policiers. De même, il paraît plus facile de contempler le monde à travers une petite fenêtre électronique, confortablement installé dans notre joli petit salon feutré rempli de bibelots collectés comme des trouvailles dans les rues marchandes, entouré de murs d’objets semblant personnaliser notre existence et la rendre unique alors qu’il ne s’agit que de lieux communs d’une ringardise avilissante, ridicule et stérile. Contempler le monde à travers son reflet brouillé ou son ombre sans nuance a toujours été le meilleur subterfuge pour ne pas le regarder en face et lui tourner le dos dans une caverne allégorique ou dans une fuite en avant. Tourner le dos à la réalité, c’est en réalité se tourner le dos. Faire face à un monde voilé, c’est se voiler la face. Rester assis, c’est se mettre à genoux.

Il n’y a d’homme que debout. Debout parmi les autres, comme un arbre parmi les arbres, lointain souvenir de la forêt originelle à l’aube préhistorique de l’humanité. Être humain, c’est porter, emporter, incarner l’arbre duquel l’évolution nous a séparé, éloigné, sevré en nous orientant dans la plaine, dans le désert de sens, dans le monde à réinventer, là où il y a tant à vivre, à faire et à être, à condition de se redresser.

IV - NOTRE SOCIÉTÉ FONCTIONNE COMME UN ASILE

Mais il n’y a pas plus grande menace pour qui veut continuer à se dresser dignement, humainement, solidairement, que l’abandon au dressage normatif qui rabaisse, avilit, asservit. Le spectacle assourdissant du monde et l’interminable répétition de ses rites d’aliénés ont exactement l’effet d’un traitement médico-psychiatrique sur la parole, l’imaginaire, la révolte et la création. Un traitement neurasthénique. Notre société fonctionne comme un asile, dans tous les sens du terme. Elle justifie sa légitimité, son intransigeance et ses rigidités non pas pour conduire à l’émancipation et au bonheur de ses membres, mais pour les protéger contre eux-mêmes en entretenant la peur. La peur de tout et de tous.

V - GÉNÉRALISATION DE LA PEUR : CAUSE, MOYEN ET BUT

Loin des belles devises du genre "Liberté - Égalité - Fraternité", notre société n’a pas d’autre fondement que la peur, pas d’autre cause que la peur, pas d’autre but que la peur, car pas d’autre moyen de conserver son pouvoir et sa forme d’existence. Elle justifie sa légitimité, son autorité et sa violence par la peur généralisée. Elle promet de protéger contre les innombrables motifs de peurs qu’elle suscite, entretient, distille et inocule comme une piqûre quotidienne aux effets inhibants. C’est ainsi que la foule de chenilles reste à l’état de chenilles dans la peur absurde et confuse du papillon et de l’oiseau. C’est ainsi que la foule de fœtus reste à l’état de fœtus dans la peur absurde et confuse de l’être humain et du risque inhérent à la vie.

Cette peur, c’est tout simplement la peur du dehors ou plutôt la peur de la potentialité, de l’être au-delà, au-dehors, c’est-à-dire la peur de la liberté. C’est ainsi qu’est bâtie notre société d’aliénés. C’est ainsi que l’asile n’a pas besoin de portes. Car les seules portes sont la parole, l’imaginaire, la révolte et la création.

VI - DYNAMIQUE DE RÉSISTANCE

Mais, tant que les piqûres seront administrées, les rébellions resteront marginales, les désobéissances illégales, les alternatives chimériques et les différences anormales. Tant que les protestations seront parcellaires, sporadiques et isolées, elles resteront inaudibles, fugaces et fragiles. Devenant plus répandues, fortes et persistantes, les différentes formes de protestations seront d’autant plus chassées, défigurées, brouillées, parodiées, mises à l’index et sévèrement punies. Mais, enfin généralisées, synergiques et permanentes, elles seront impossibles à contenir. La résistance est une danse qui devient irrésistible quand se multiplient, fusionnent et jubilent ses danseurs. Dès lors, ceux-là même qui semblaient les moins enclins à agir s’en font une joie. À condition de ne pas se rasseoir par trop d’impatience ou d’épuisement...

L’année 2009 sera peut-être l’an neuf. L’an neuf où le vieux piège sera déjoué, la piqûre refusée et l’asile déconstruit. L’an neuf où les foetus se débattront pour naître. L’an neuf où la vie sera dehors, partout et au-delà. L’an neuf où la parole, l’imaginaire, la révolte et la création seront libérés. L’an neuf où nous n’aurons plus peur.

VII - LE SORTILÈGE DES PERSPECTIVES

La peur trouble, altère, ruine l’espoir. Mais nous n’avons pas besoin d’espoir pour entreprendre, pour lutter, pour résister. Conditionner nos actes à la perspective d’un résultat, c’est s’appliquer une logique de spéculateur. C’est reproduire les cercles vicieux que suivent les cycles coutumiers des troupeaux. C’est suivre, évaluer et attendre. Attendre une initiative d’envergure. Une initiative entraînante. Toujours attendre. Encore attendre. Tel est le piège du calcul de probabilité qui conduit à l’immobilisme et à l’impuissance. Tel est le sortilège qui repousse au lendemain la multiplication des pas-de-côté. Il n’y a pas lieu d’espérer ni de désespérer, mais d’agir chacun sans attendre que le changement provienne d’ailleurs, de plus haut, de plus loin, de plus grand, de plus fort. Il n’y a rien de plus fort que la synergie des faibles en colère. Il n’y a rien de plus grand que le rassemblement des petits décidés à ne plus l’être. Il n’y a rien de plus loin que le dernier pas à accomplir, non pas en avant, mais de côté.

VIII - LE DÉFI DE LA BOÉTIE

Rien ne peut s’opposer à cette désobéissance – qu’elle soit civique, civile, économique ou financière – si les objecteurs se multiplient et se manifestent tour à tour, sans rien céder aux calculs désuets sur des perspectives insondables.

Le changement ne viendra que de nous-mêmes. L’inespéré n’adviendra que si l’on va au-delà de la pure spéculation à son sujet, si l’on se met vraiment en marche vers lui, si l’on choisit d’oser sans croire aux oiseaux – de bonnes comme – de mauvaises augures. Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre. Tous les gendarmes du monde n’y feront rien.

Le défi de La Boetie reste à accomplir. Quand nous serons résolus à ne plus servir, à ne plus nous servir, à ne plus nous asservir, nous serons libres.

Ελευθερία ή θάνατος !

Yannick Yolountas (Γίαννης Γιουλούντας)

http://www.youlountas.net/spip.php?article350

 

03/01/2009

Les voeux de Pierre Colin

L’alphabet du chaos et du roitelet

2009, l’année du rouge-gorge.

 

Vivre, à la mesure de la terre, comme une ronce sur un mur,

le verbier du printemps, le présent des amants ;

 

Créer, crier, l’urgence de la main qui se tend,

ou du poing qui se lève, noir, jaune, rouge, blanc ;

 

Lutter dans les mots du désert, pour donner vie et sens

aux voix, aux gestes de l’égalité ;

 

Rêver, non d’un monde réenchanté,

mais d’un temps plus fraternel, réel et libéré ;

 

Voter, pour tous les hommes, pour soi, l’avenir, le passé,

l’Histoire, la nuit, le jour, le bonheur, l’orient ; l’occident,

le sud et le nord, la science et la volupté ;

 

Oser l’inespéré[i], ici, là-bas,

en tout lieu et sans différer ;

 

Car le solstice d’hiver est passé, le rouge-gorge a triomphé du roitelet,

Flèche de Bran, qui a mené le monde aux portes de l’obscurité ! [ii]

 

Tous les Roitelets de Terre ont de quoi s’inquiéter :

le rouge est mis, le printemps sera chaud et beau !

 

« Poésie, feu rebelle,

  nous livrons à troupe de choc de la nuit,

  un dur combat :

  notre arme, c’est notre propre visage. »[iii]

 

Bonne année

                                                                              Pierre Colin



[i] Héraclite

[ii] Légende celte

[iii] Hans Cibulka

31/12/2008

Ciné débat Survival

Lundi 5 janvier 2009 à 20h
LE LEGS DU VENT
Un film de Martin Subira, 52 min.
En présence d'Ana Guevara et Fabien Le Bonniec, ethnologues.

En Patagonie argentine, dans la réserve de Kamusa Aike, la petite communauté indienne des Tehuelches (qui signifie en langue mapuche 'les hommes d'ailleurs') habite depuis des temps immémoriaux dans l'une des régions les plus isolées et inhospitalières de la Patagonie du Sud. A quelques kilomètres de la réserve, les cow-boys modernes que sont les exploitants pétroliers et les grands propriétaires terriens grignotent les terres et polluent les sols occupés par les Tehuelches.

La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur et par les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.

La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65

Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

Tous les autres rendez-vous ciné-débat sont dans l'agenda de Survival:
http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

28/12/2008

pour Cathy Garcia, une poésie foulée en tam-tempo par Nina Louve

allez, go ! Cathy d'ÉLITS poéziques
Hop ! continue la gourmandise
bee-causes ...

entre la crève et la muerté,
entre ces ceças insuppossibles¸
entrons pensantes,

aux monts, à ces vils vieillisards
la vie
fait encore du good,
même si noWell
tam tam boung !

le feu fait du volcan entre deux pieux tuants
là, sous la paupière déshabillée du soleil d'hier
un rideau de cheveux
fait couler un brin de rivière éparpillante

de l'Ô,
de l'eau,
des roches frettes froides,
glissantes comme la glue
dans la bouche d'un enfant pré-adulté.

GO Cathy !

 

tisse nos secondes et tièrce-les, et quadruple-z'en !

nos rivières de vers sans pieds de pif,
fais-en encore du faire,

 

du roc du métal qui hurle au cuivre

 

 

encore des livres dear Cathy , n'arrête pas.
sur papier recyclé
ne quitte la gourmandise d'être, vraie viVifiante
pour que, afin, là, sous nos regards pas toujours polis ni gentils
les langoons
lagoonz !
fassent du language des : s'pars pas s'pars plus

vois... ... des peaux moites à l'autre siècle, une enfant dans la rue...
un viol de gambadages
et un tambour vacarmes
se font des mamourzs absurdes
couchés, debouts
sur les rues INNOMMABLES d'esclaves et de politichiens-sales
et ça, un jour ça se dégrave de la tête
et une rime se souffle comme un ballon à l'hélium

l'enfant a un hoquet violent,
un de ceux qui ne se ravale pas par la glotte
et il, le fou, ce souvenir de sang sans cesse avec des tessons sur la gorge
des canifs durs à tour de rôle
en dedans la wagonette blindée
noire de nuit
sans les flics qui patrouillent pour sauver la fillette
punk égarée dans le libre d'une nuit qui meurt trop tard.

ça débusque en à 100 km d'huiles à l'heurt,
à tire de fiel là sur la belle la si belle
rue Ste-Catherine
et
de son papier ciré de pluie
ça fait la folle abîme
quand enfin les fous de cul
ils affamés de ces restes d'enfance
la déposent
parce qu'au feu rouge elle se pense SAFE
culottes
encore pas relevées elle s'en-silence
sur le gravier du métro St-Laurent.
angle mort. elle saignait la fin de leurs jeux de lame.
la fin du croire en l'Homme, en la femme et en l'humain.

la rue peignait de vermillon et d'aubergine sa peur
la haine
le meurtre voulu
la vengence.

la filette de quinze piges
pige
tue, tuée, n'a pas fait la prison dans la tôle
mais dans sa tête,
tu devineras, Cathy Garcia.
Grâce à ça.

hum !
mais si je tue je meurs ! a-t-elle songé un tit instant de trop.
alors les chaines et les laisses sur ce cou déchiraillé.
les vits masserrent la vierge enfant,
jusqu'à ce que l'âge apparaisse avant la mort du pas sage
(rude, je sais.)

pour aller haïr !!?
l'ire de fouets hors tôles sous étoiles débordées du visage
son passé lassée aux lassos sauvages.

En décennies de souvenances,
la rue le squatt
la ruelle
le camping dans les veines
ça revit... hein.
ça grogne

faut rester inventer des cadavres dans le classeur
des livres tout crues beautés

elle aura eu 20 ans...
la main rouge des sens roux verts sans fond ,
criisTi de St-Toc !
mais ça pue la ruelle et les taudis immatriculés
chez elle

elle visage les voyages quand dans l'Est de Montréal
elle se repromène près des pétrolières, fabriques de nuages.

en squattant les paysages des smack insists, morts en souffrir ,
en frisant et l'épave et le payant du gris sur les lèvres de ses amies
elle visite la poésie
en te missivant Cathy...

là, la rue
une nue froide cuisse seule sous une jupe carellée,
nue mascara laidie
sur trottoir blanc de joues creusées par une giroflée grenat

la Main... Montréal. la revoilà la punkette
elle a perdu ses 17 ans dans l'amnésie composée de partiels sommeils.
elle regarde ...
La pute et la rue sans un mac.
une habi-tuée s'y sent vive la nuit dans le ventre des lumières jaunes
les hot-dog se mangent à la mi-haine
à la mi-haine
le parc tout près, est vide,
c'est St-Laurent interdit aux vivants,
les chiens sont sortis hurler sur les fesses d'un cendrier.
le silence est poli, car les citadins sont aigris
assis dans leurs belles boîtes-maisons-étagée à regarder la TI-VIE

un seul sourire en ville
les fait fuir de trouille, ces endormis apathiques -et- témoins
comme si on allait, nous filles de campagnes sous joug de sexe, mac pas mac,
en les saluant du regard : les manger ! les assassiner d'un trait de pupilles !


en jouant le billard dans un bar de putes toutes sur l'héro
là-bas bas bas où le vendeur de ce chanteur repenti nommé N. semblait amoureux
de mes valeurs potentielles...
j'ai vomi dans le tapis sur la noire numéro 8
la suite de son idée...

suis sortie avant esclave
avant mourrue
morue
avant salée
avant
la déconfiture, le
lassée au lasso, le
noué dans coulant réverbère sous sirènes
aboyant la fuite vers la morgue des autres belles qui avaient fait oui de la tête.

je suis allée encore enfant, dans la rue et la dollar city
sous et sur et dedans la red lights à Montréal
dans ma tête
pas pour les macsros aboyant les dents couleur sépia.
libre.
mais triste, j'avoue de voir ces dimzelles se faire battre pour un morceaux de poudre jaune.

la frite poutine , la frite et le fret-dog mou du mec mac macro
a fait gigogne entre les cuisses de la pute rêveuse, ma copine blonde en est morte.
dans tout le quartier noir on oubliait dès l'heure suivante
son passage et ses cris de jouir.
là, dans le nommé rouge zonable

là tabarnak
où ramer
c'est marcher en cachant ses fesses dans des pantalons biens ceinturés.

alors... oui. continuer. si on le fait c'est qu'une petite affaire de goût nous agace
ce goût de oui
de ce que je pense
mange mieux, les vOeux des encores favorables.



voilà pour mon hors-campagne...
ça sufit.

à 14 ans, un magazin = un vieu juif qui te tripotte dans les coulisses.
un restaurant italien = les mafieux qui te donne des pourboires faramineux
extra trop
auxquels, mon feu merci !
je n'ai point su dire cOUillles OUI !

toi, belle Cathy poète,
poète imprimant Les Délits de Poésies depuis 8 ans
tu fais de la campagne et des poésies absolument nécessaires
et moi, fiouf !
aussi
je mange des mots, des crues, des ô,
des las et
du là dézenferminant

belles avironnantes, nous femmes
nous navigons
moi en juin, entre les larves de moustiques boréales
et les vents français dont j'ignore les prénoms

toi, dans les forêts ,
cachée
sans être terrée.

merci d'être vraie, Cathy Garcia !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

bonnes bises
sois forte
je te prie
sois forte
encore plus d'une FOI
Nina LOuVE
(merci Nina !!!!!!!!!!!!!)

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23/12/2008

INVITATION AU PREMIER FESTIVAL INTERNATIONAL DE POESIE DE RESISTANCE

PREMIER MESSAGE D'INVITATION AU PREMIER FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE DE RÉSISTANCE
 
EN HOMMAGE AUX CINQ CUBAINS
 
combattants anti-terroristes actuellement emprisonnés aux États-Unis
 
Le Comité coordonnateur du Premier festival international de poésie de résistance lance le présent appel aux organisations (syndicats, associations, groupes ethnoculturels, entre autres) et aux personnes intéressées à s'unir pour célébrer la résistance face à l'injustice sous ses multiples formes. Le Comité demande à toutes les organisations de participer à ce Festival qui vise à promouvoir la justice pour les dépossédés et les sans voix, la défense de l'environnement et l'édification d'un monde de Paix et de Justice.
 
Nous lançons cet appel pour promouvoir l'opposition à une culture de guerre, de violence et de cupidité, et pour mettre fin au racisme et à la discrimination.
 
Le Festival coïncide avec le «Mois de la poésie», qui sera célébré au Canada et dans le monde entier. Il encouragera la participation populaire aux processus de création visant à exprimer la vie, les besoins et les rêves du monde ordinaire et de leurs communautés. Nous ferons en sorte que ce festival soit un lieu où les différences culturelles nous enrichiront et où nous pourrons créer sans devoir entrer en compétition.
 
Par des poèmes, des présentations sur scène, des films, des productions visuelles, des signes, des sons et de la musique, des chants cérémoniaux, des mythes, des récits, des événements publics, entre autres, nous voulons participer au mouvement mondial des peuples qui ont choisi la poésie et d'autres formes créatives d'expression comme moyen de résistance à la mondialisation. Nous invitons toutes les personnes intéressées à participer à ce rêve, à cette voix et à cette initiative collective pour bâtir un monde meilleur.
 
Nous encourageons la représentation et la participation de toutes les communautés et les personnes des différentes régions de Toronto, de la province et du pays. Chacune d'elles a un rôle à jouer dans le cadre de ce projet parce que chacune a une riche tradition de poésie en matière de résistance. En présentant des activités au cours du Festival, les communautés pourront se connaître entre elles et partager leurs objectifs communs de paix et de résistance aux injustices.
 
Déclaration de principes :
 
 
Nous, organisatrices/eurs du Festival, croyons que la solidarité internationale peut engendrer un développement culturel contribuant à bâtir un monde de paix. Nous croyons que la diversité de notre planète doit être partagée et célébrée par les peuples plutôt que d'être marginalisée ou détruite par la cupidité d'une minorité d'individus. Nous croyons que la diversité joue un rôle crucial dans le développement de l'autodétermination créative, au niveau individuel, communautaire et mondial.
 
Nous croyons que cette solidarité peut conduire au triomphe de la justice et à la libération des Cinq Cubains emprisonnés aux États-Unis. Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Ramón Labanino, René González et Fernando González sont en prison parce qu'ils ont essayé de mettre fin aux attentats terroristes organisés au sud de la Floride contre Cuba. Ils en sont maintenant à la dixième année de détention en tant que prisonniers politiques aux États-Unis. Ce Festival leur rend hommage en tant que symboles de courage, de dignité et de la lutte mondiale pour une paix accompagnée de justice.
 
Des personnalités connues, entre autres des récipiendaires du prix Nobel et des parlementaires de plusieurs pays, dont le Canada, ont déjà appuyé publiquement la pétition exigeant la libération des Cinq Cubains. Vous trouverez à la fin de cet Appel la liste de leurs noms.
 
 
Suggestions sur le mode d'inscription :
 
1) Entrez en contact avec des communautés, des organisations, des sociétés et des personnes et invitez-les à participer au Festival conformément à ses objectifs;
 
2) Présentez-leur une brève description de la forme, du contenu et de l'endroit de la présentation que vous présenterez à la Semaine de la poésie de Résistance. Informez les organisatrices/eurs du résumé de l'événement ou des événements planifié(s), et contactez:
 
- Lisa Makarchuk - courriel : lisamakarchuk@sympatico.ca Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir / Tél. : 416 603 9858; ou
 
- María Elena Mesa Mejía - courriel : m_e_mesa@yahoo.ca Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
 
3) Nous comptons publier le programme du Festival. Il contiendra des descriptions assez détaillées mais succinctes des principaux événements, des informations sur le cas des Cinq Cubains, des informations générales, de la publicité, entre autres. Ce programme serait un bon moyen de faire connaître votre groupe ou organisation au niveau local, national et international.
 
4) Nous comptons organiser des activités représentant différentes communautés et groupes dans votre ville et dans la région l'entourant. Des poètes venus de d'autres pays pourront participer à ces activités. Un jury international choisira une série de poésies présentées au Festival pour qu'elles soient publiées. Nous comptons également publier une anthologie de certains poèmes en hommage au Festival.
 
Comité coordonnateur :
 
 
Carlos Angulo Rivas - Klyde Broox – Sirseirupe Carvajales – Keith Ellis - Arnold Itwaru - Natasha Ksonzek - Lisa Makarchuk – María Elena Mesa Mejía – Oscar Ordonez - Charles Roach – Modaira Rubio (Venezuela) - Frank Saptel
 
Courriel : resistancepoetryfest@gmail.com Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir - Tél. : (416) 603 9858
 
 

21/12/2008

L’appel des 13 : « Pétition pour en finir avec le délit d’outrage »

La présente pétition, initiée par 13 citoyens réunis au sein du CODEDO (Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage), sera remise le 23 février 2009 au président de la République, au ministre de la Justice et au ministre de l’Intérieur. Elle a déjà été signée par 400 citoyens, dont plusieurs dizaines de personnalités politiques, syndicales, artistiques, scientifiques, littéraires, sportives, ainsi que par la Ligue des droits de l’Homme.

Pour en finir avec le délit d’outrage
Pour en finir avec le crime de lèse-majesté
Pour le respect des libertés publiques
Contre les violences policières

http://www.ldh-france.org/Petition-outrage-offense-L-appe...

 

Ces dernières années, le délit d’outrage est devenu en France un délit « en vogue ». De 17.700 faits enregistrés en 1996, on est passé à 31.731 en 2007. Cette inflation (+ 42%), qui s’inscrit clairement dans le contexte actuel du « tout-répressif », pose de vraies questions, notamment celle, récurrente, des violences policières.

Le délit d’outrage, qui consiste à porter atteinte à la dignité d’un représentant de l’autorité publique, ou à ses fonctions, est très proche du délit d’injure, qui appartient au régime des infractions de presse, très protecteur de la liberté d’expression. Ce qui n’est pas le cas de l’outrage, délit de tous les arbitraires, passible de 7.500 euros d’amende et de six mois de prison. Alors que l’injure à un citoyen « ordinaire » ne « coûte » que 45 euros.

Cette ahurissante disproportion constitue la première des 10 raisons pour lesquelles les initiateurs de cet appel demandent que ce délit arriéré, obsolète, inique, soit chassé du Code pénal, comme le furent jadis les délits d’offense à la morale religieuse, d’outrage aux bonnes mœurs, et plus récemment (1994) le délit d’outrage par la voie du livre.

- parce que l’outrage constitue une aberration de droit, l’agent constatateur étant en même temps la « victime » et que devant un tribunal, c’est parole contre parole, celle du fonctionnaire assermenté contre celle du citoyen lambda.

- parce qu’il est utilisé par les « forces de l’ordre » (police, gendarmerie, police ferroviaire) pour couvrir des violences policières de plus en plus nombreuses et insupportables, des abus d’autorité scandaleux, des gardes à vue arbitraires (+ 54% en 5 ans) qui font de chaque citoyen, quelles que soient ses origines sociales, un coupable potentiel.

- parce qu’il est utilisé à des fins mercantiles par des policiers, des gendarmes qui arrondissent leurs fins de mois en se portant partie civile.

- parce que, dans le contexte actuel de la politique de rendement imposée dès 2002 par le ministre de l’Intérieur Sarkozy, l’outrage est scandaleusement utilisé pour faire grimper le taux d’élucidation des infractions.

- parce que l’outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux en sanctionnant la parole au détriment du dialogue démocratique.

- parce que l’outrage concourt à un rétrécissement des libertés individuelles, et qu’il est utilisé par le pouvoir sarkozyste comme une arme de répression massive pour bâillonner les luttes militantes, notamment lorsque des citoyens, s’opposant à la traque des sans-papiers organisée par le ministre de l’Identité nationale, se voient traînés devant les tribunaux.

- parce que, s’il est normal que la République protège ses fonctionnaires, le fait que certains d’entre eux, notamment des policiers, des gendarmes, en profitent pour masquer leurs fautes et rattraper leurs propres insuffisances constitue un danger pour la démocratie, a fortiori dans la patrie dite « des droits de l’homme ».

- parce que le délit d’outrage, exception française, n’existe pas chez la plupart de nos voisins européens, ni aux Etats-Unis.

- enfin, parce qu’il y a dans la loi sur la presse de 1881 tout ce qu’il faut pour réparer l’outrage…

Nous demandons sa dépénalisation.

Mais le délit d’outrage n’est pas le seul en cause…

Tout récemment, et pour la première fois depuis 34 ans, un avatar de l’outrage a été remis au goût du jour : le délit d’offense au président de la République. Autrement dit, le crime de lèse-majesté. Un citoyen français a été condamné à 30 euros d’amende avec sursis pour avoir, lors du passage d’un cortège présidentiel, brandi une pancarte estimée offensante par la justice. L’affaire est d’autant plus scandaleuse (et ridicule) que cette personne ne faisait que reproduire l’injure adressée le 23 février 2008 au salon de l’Agriculture par le président de la République à un citoyen qui avait refusé de lui serrer la main. Elle est d’autant plus intolérable que nombre de nos concitoyens sont en droit de considérer ce « Casse-toi pauvre con ! » adressé à un des leurs comme une offense à la Nation tout entière, et n’hésitent plus à poser la question : « Quel respect accorder à un président de la République aussi peu respectueux de ses concitoyens ? »

Dans ces conditions, et alors que le délit d’offense à chef d’Etat étranger a été supprimé en 2004, après avoir été déclaré contraire à la Convention européenne des droits de l’homme, nous disons que le délit d’offense au chef de l’Etat français n’a plus sa place dans notre société. Et nous demandons l’abrogation pure et simple de l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881, relatif à l’offense au chef de l’Etat.

Enfin, les signataires de cet appel lancent un cri d’alarme et appellent solennellement à un débat public sur le thème des violences policières et du comportement de plus en plus brutal d’une police dont on peut se demander si elle est encore au service des citoyens et de la République, ou au service exclusif d’un pouvoir chaque jour un peu plus attiré par des dérives totalitaires. Cette menace pour la démocratie ne peut laisser aucun citoyen indifférent. Trop de personnes ne supportent plus de vivre dans la peur d’un contrôle de police. Il est temps pour les femmes et les hommes politiques de notre pays de regarder la réalité en face, avec un courage qui ne fait pas défaut aux citoyens, et de ne plus considérer les violences policières comme un sujet tabou. Il y a urgence.

- Romain Dunand (condamné à 800 € d’amende, dont 600 avec sursis pour outrage à Nicolas Sarkozy)

- Jean-Jacques Reboux (condamné à 150 € d’amende avec sursis pour outrage à policier)

- Eunice Barber (condamnée à 5.000 € d’amende pour outrage et rébellion)

- Maria Vuillet (poursuivie pour outrage au sous-préfet d’Ile-de-France, relaxée, appel en cours)

- Simone Levavasseur (poursuivie pour outrage au préfet de Haute-Saône)

- Hervé Eon (condamné à 30 € d’amende avec sursis pour offense au président de la République, appel en cours)

- Serge Szmuzskowicz (condamné à 500 € d’amende pour outrage à gendarme en civil)

- Isabelle Sylvestre (poursuivie pour outrage à policier)

- Jean-Paul Desbruères (outrageur non poursuivi), Patrick Mohr (poursuivi pour outrage à CRS)

- Jean-Claude Lenoir (poursuivi pour outrage à CRS)

- Yves Baumgarten (poursuivi pour outrage à policier)

- M’hamed Bellouti (condamné à 2.000 € d’amende pour procédure téméraire et abusive contre le fils du chef de l’Etat).

Vous voulez en savoir plus ?

- Visiter le site du Codedo http://codedo.blogspot.com/

-Pour consulter la liste des 400 premiers signataires de la pétition http://codedo.blogspot.com/2008/10/pour-en-finir-avec-le-...

12:38 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

On vend des pays

de Pascual Serrano

Le 30 novembre de cette année un reportage très complet du quotidien Público passait en revue l'offensive de plusieurs pays riches lancés dans l'achat de grandes étendues de terres agricoles dans le Tiers Monde.
 
Source: Rebelión http://www.rebelion.org/noticia.php?id=77408


Les chiffres sont éloquents ; en voici quelque exemples : une société norvégienne a acquis 38 000 hectares au Ghana, achetés à un chef tribal ; la société coréenne Daewoo loue, avec un bail de 99 ans, un million d'hectares à Madagascar et, au Laos, entre deux et trois millions de terres agricoles sont désormais la propriété de sociétés étrangères. Il n'est pas nécessaire d'avoir fait de savantes études pour comprendre que ces achats vont entraîner le contrôle encore plus grand de l'alimentation par les grandes sociétés des pays riches et rendre plus difficile encore l'accès à la nourriture dans les pays du Sud qui ne seront même plus propriétaires de leurs terres. La FAO n'hésite pas une seconde et parle d'une « nouvelle forme de colonialisme »

Durant des années, le discours politique dominant a été une ode au libre commerce et les applaudissements ont salué les investissements étrangers. Ces macrotransactions correspondent parfaitement à ces deux formules et nul ne peut douter un instant de leurs tragiques conséquences pour la communauté internationale en général et pour les populations du Tiers Monde en particulier. Laisser l'exploitation agricole des pays pauvres aux mains d'étrangers entraîne la possibilité que les récoltes qui pourraient nourrir ces pays grâce à une agriculture de subsistance même modeste finiront par être destinées à l'exportation vers les pays riches où des citoyens au pouvoir d'achat supérieur seront disposés à en payer un prix plus élevé. C'est déjà ce qui se produit avec la main d'œuvre locale obligée de se consacrer à la fabrication, dans les conditions d'une véritable exploitation, de produits destinés à l'exportation avec lesquels ces pays obtiennent des devises pour payer leur dette extérieure.

Ces impressionnantes ventes de terres agricoles du Sud à des sociétés étrangères dévoilent la face la plus insultante du marché et du modèle économique actuel. Avec ces opérations, les processus de décolonisation que nous avons connus au siècle dernier deviennent une ridicule caricature. A quoi leur sert leur indépendance politique à ces pays africains ou asiatiques si leurs terres, leurs territoires sont, au final, achetés par une entreprise européenne ?

Il est instructif de comparer la passivité consentante des gouvernements qui tolèrent ce pillage avec les politiques appliquées par d'autres gouvernements, comme par exemple celui de Cuba, pays où aucun étranger ne peut acheter ni une terre agricole ni même un bien immobilier. Aussi difficile que puisse y être l'état de l'approvisionnement alimentaire et de la production agricole, les Cubains auront toujours la possibilité d'y remédier en étendant les surfaces cultivées et en améliorant les rendements, mais c'est exactement ce que jamais ne pourront faire les habitants de Madagascar dont les champs y appartiennent désormais à une entreprise coréenne.

Cette monstruosité néocoloniale doit permettre d'anéantir définitivement ces idées reçues qui défendent le libre marché comme mécanisme de développement et de progrès et pour mettre en lumière ce bobard qui présente l'investissement étranger comme moteur de la croissance d'un pays.

Traduit par Manuel Colinas.

19/12/2008

Aliki PAPADOMICHELAKI : A la mémoire d'Alexandros Andreas Grigoropoulos

(Traduit du grec par l'auteur)

A la mémoire de Alexandros Andreas Grigoropoulos
Lycéen de 15 ans
Assassiné froidement le samedi 6 décembre 2008 à Athènes
Et en l’honneur des luttes de la jeunesse grecque
Et celles du monde entier
pour un avenir digne des aspirations et des besoins de notre époque

JEUNESSE

Torrent de bruit
Oubli de l’oubli
Démarche maladroite
Lutte droite
Jeunesse

Incendie d’amour
Source de l’humour
Alternance de sentiments
Vitesse du mouvement
Mort de la mort
Lendemain de notre sort
Jeunesse

Hermine de naïveté
Berceau de la beauté
Moment de cruauté
Négation du passé
Jeunesse

Domicile du plaisir
Promesses d’avenir
Elan de parvenir
Angoisse du devenir
Jeunesse

Richesse d’émotions
Victime de déceptions
Adepte de l’abstraction
Source de création
Règne de révolutions
Jeunesse


Aliki PAPADOMICHELAKI ,
Athènes, 12 décembre 2008

(L’auteure du poème fut matraquée et hospitalisée dans un état grve en 1963, à l’époque où la jeunesse étudiante grecque manifestait en faveur des quinze pour cent du budget national  pour l’enseignement..
Aujourd’hui, ce budget de l’enseignement en Grèce reste comme dans d’autres pays d’Europe au dessous de cinq pour cent. Les étudiants luttaient aussi pour le respect de l’article 114 (et dernier) de la Constitution qui soulignait depuis l’instauration de l’Etat i ndépendant  au 19ème siècle : « L’application de cette Constitution repose sur la mobilisation du peuple grec ». 

Bulletin électronique de Survival International (France)

Enews 19 décembre 2008


INDE : Une tragédie frappe une tribu des îles Adaman
Huit membres de la tribu Onge des îles Adaman sont morts et quinze autres ont été transportés à l'hôpital après avoir ingurgité un liquide contaminé.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4026

BRESIL : Victoire des Indiens de Raposa
Le 10 décembre dernier, tandis que se célébrait dans le monde entier le soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme, les Indiens de Raposa Sera do Sol (dans l'Etat amazonien du Roraima) ont accueilli comme « une grande victoire » la décision de la Cour Suprême dans une affaire sans précédent concernant leurs droits territoriaux.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4027

BOTSWANA : Le mode de vie des Bushmen : une « fantaisie archaïque »?
Deux ans après la victoire juridique sans précédent des Bushmen du Kalahari confirmant leur droit de vivre et de chasser sur leurs terres, le président du Botswana Ian Khama a signifié aux Bushmen que leur mode de vie basé sur la chasse n'était qu'une "fantaisie archaïque".
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4034
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/bushmen

CATALOGUE 2009:
Il n'est pas trop tard pour commander dans notre nouveau catalogue. Notre nouvelle collection comporte des broderies mexicaines, de magnifiques poupées du Laos, de l'artisanat des Indiens wichi d'Argentine, des bijoux touareg...  : il y a des cadeaux pour tous les âges !
Sans oublier les articles aux couleurs de Survival: T-shirt 100% bio, calendriers, agenda, cartes de voeux...
http://www.survivalfrance.org/shopping/

Toute l'équipe de Survival International (France) vous présente ses meilleurs voux pour l'année 2009!

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org

18/12/2008

une chanson qui ne vieillit pas


podcast

Et en Grèce ?

Source : http://emeutes.wordpress.com/

DECLARATION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS INSURGES D'ATHENES
Depuis le bâtiment libéré de la GSEE - mercredi 17 décembre 2008 

Nous déterminerons notre histoire nous-mêmes ou nous la laisserons être déterminée sans nous.

Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et
précaires, natifs d'ici ou immigrés, ne sommes pas des téléspectateurs
passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos samedi soir,
nous participons aux manifestations, aux affrontements avec la police,
aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons 
maintes et maintes fois dû abandonner le travail et nos obligations
quotidiennes pour prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les
autres prolétaires dans cette lutte.

NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

Pour dissiper les mythes encouragés par les médias sur l’absence
de travailleurs dans les affrontements, mythes selon lesquels la rage de ces derniers jours
ne serait que l’œuvre de quelques 500 « cagoulés » (koukoyloforon), 
«hooligans », ou autres histoires farfelues, alors que dans les
journaux télévisés les travailleurs sont présentés comme des victimes
de ces affrontements, et alors que la crise capitaliste en Grèce et
dans le monde mène à d'innombrables licenciements que les médias et
leurs dirigeants considèrent comme un « phénomène naturel ».

Pour démasquer le rôle honteux de la bureaucratie syndicale dans le
travail de sape contre l’insurrection, mais aussi son rôle honteux
en général. La Confédération Générale des Travailleurs en Grèce (GSEE)
et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui la soutient
depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie
notre force de travail contre des miettes, perpétue le système
d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi
dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des
grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref
rassemblement place Syntagma, tout en s’assurant simultanément
que les participants se disperseraient très vite, de peur que le 
le virus de l’insurrection ne les infecte.

Pour ouvrir cet espace pour la première fois, comme une
continuation de l’ouverture sociale créée par l’insurrection elle-même,
espace qui a été construit avec notre contribution mais dont nous avons
été jusqu’ici exclus. Pendant toute ces années nous avons confié notre
destin à des sauveurs de toute nature et avons fini par perdre
notre dignité. Comme travailleurs, nous devons commencer à assumer nos
responsabilités et cesser de faire reposer nos espoirs en des
leaders « sages » ou en des représentants « compétents ». Nous devons
commencer à parler de notre propre voix, nous rencontrer, discuter,
décider et agir par nous même contre les attaques généralisées que
nous endurons. La création de collectifs de résistance « de base » est
la seule solution.

Pour propager l’idée de l’auto-organisation et de la solidarité sur
les lieux de travail, de la méthode des comités de lutte et des
collectifs de base, et abolir les bureaucraties syndicales.

Pendant toutes ces années nous avons gobé la misère, la résignation et
la violence au travail. Nous nous sommes habitués à compter nos blessés
et nos morts - les soit disant « accidents du travail ». Nous nous
sommes habitués à ignorer que les immigrés - nos frères de classe -
étaient tués. Nous sommes fatigués de vivre avec l’anxiété de devoir
assurer notre salaire, de pouvoir payer nos impôts et de se garantir
une retraite qui ressemble maintenant à un rêve lointain.

De même que nous luttons pour ne pas abandonner nos vies dans les
mains des patrons et des représentants syndicaux, de même nous
n’abandonnerons pas dans les mains de l’Etat et de ses mécanismes 
juridiques les insurgés arrêtés .

LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

GREVE GENERALE

ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE Mercredi 17 décembre à 18 heures

L’assemblée générale des travailleurs insurgés
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http://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&articl...
17 DECEMBRE 2008

A PROPOS DE L'INTERRUPTION, PAR DES PROTESTATAIRES, DE LA DIFFUSION DE LA CHAINE NATIONALE GRECQUE LE 16 DEC 2008 A 15H10

Notre action est une réponse aux pressions accumulées qui ravagent nos vies, et pas simplement un enflammement sentimental lié au meutre de Alexandros Grigoropoulos par la police grecque.

Nous ne sommes qu'une des organisations spontanées qui participent à la révolte sociale en cours.

En un geste symbolique pour éviter que les médias ne nous subjuguent, nous les citoyens civils, nous interrompons la diffusion de la chaîne nationale grecque (NET). Nous pensons que les médias cultivent systématiquement un climat de peur, nous vendent de la désinformation pour de l'information, et dépeignent un soulèvement aux multiples facettes comme une flambée de violence inconsidérée.

L'explosion de troubles civils est expliquée en termes criminels plutôt que politiques. Sélectivement, des évènements cruciaux sont balayés sous le tapis. Le soulèvement est servi comme un divertissement, quelque chose à regarder avant qu'un autre feuilleton n'arrive. Les médias servent à supprimer toute pensée libre et originale dans  notre vie quotidienne. 

Organisons-nous nous-mêmes. Aucune autorité n'apportera de solution à nos problèmes. Rassemblons-nous et organisons nos espaces publics -rues, squares, parcs et écoles- en zones de libre expression et de communication. Rassemblons-nous, face à face, côté à côte, pour exprimer notre cause et le cours de notre action en une chose commune.

Surmontons notre peur, éteignons nos télés, sortons de nos maisons, continuons à faire valoir nos droits, et prenons nos vies en main.

Nous condamnons la violence policière et appelons à la libération immédiate de tous les protestataires emprisonnés.

Nous sommes pour l'émancipation, la dignité humaine et la liberté.
http://www.youtube.com/watch?v=xeWKwQ4iHsE
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Lettre ouverte des travailleurs d’Athènes à ses étudiants, dans le contexte des bouleversements sociaux qui ont suivi l’assassinat policier d’un jeune garçon.
17 decembre 2008

Notre différence d’âge et l’éloignement rendent difficile la discussion dans la rue; c’est pourquoi nous vous envoyons cette lettre.

La plupart d’entre nous ne sont pas (pour l’instant) devenus chauves ou bedonnants. Nous avons fait partie du mouvement de 1990-1991, dont vous avez dû entendre parler. A l’époque et alors que nous occupions nos écoles depuis 30/35 jours, les fascistes tuèrent un enseignant parce qu’il avait outrepassé son rôle (qui est d’être un gardien) et qu’il avait rejoint le mouvement adverse; il nous avait rejoint dans notre combat. Alors même les plus forts d’entre nous rejoignèrent la rue et ses émeutes. Pourtant, à l’époque, nous n’envisagions même pas ce que vous faites si facilement aujourd’hui : attaquer les commissariats (bien que nous chantions : “Brûlons les commissariats !”…).

Vous avez donc été plus loin que nous, comme il arrive toujours au cours de l’histoire. Bien sûr, les conditions sont différentes. Dans les années 90, ils nous firent miroiter des perspectives de succès personnel et certains d’entre nous y crûrent. Maintenant plus personne ne peut croire leurs contes de fées. Vos grands frères nous l’ont prouvé durant le mouvement étudiant 2006/2007; à votre tour, vous leur rédégueulez en pleine face leurs contes de fées.

Jusqu’ici tout va bien.

Maintenant les questions intéressantes mais difficiles vont apparaître.

Nous allons vous dire ce que nous avons appris de nos combats et de nos défaites (parce qu’aussi longtemps que ce monde ne sera pas le nôtre, nous serons toujours les vaincus) et vous pourrez vous servir comme vous le souhaitez de ce que nous avons appris :

Ne restez pas seuls; faites appel à nous ; contactez autant de personnes que possible. Nous ne savons pas comment vous pouvez le faire, mais vous y arriverez certainement. Vous avez déjà occupé vos écoles et vous nous dites que la raison la plus importante est que vous n’aimez pas vos écoles. Impeccable. Maintenant que vous les occupez, changez leur rôle. Partagez vos occupations de bâtiments avec d’autres personnes. Faites que vos écoles soient les premiers bâtiments à accueillir de nouvelles relations. Leur arme la plus puissante est de nous diviser. De la même façon que vous n’avez pas peur d’attaquer leurs commissariats parce que vous êtes ensemble, n’ayez pas peur de nous appeler pour que nous changions nos vies tous ensemble.

N’écoutez aucune organisation politique (qu’elle soit arnachiste ou n’importe quoi d’autre) Faites ce que vous avez besoin de faire. Faites confiance aux gens, pas aux idées et aux schémas abstraits. Ayez confiance en vos relations directes avec les gens. Ne les écoutez pas quand ils vous disent que votre combat n’a pas de contenu politique et qu’il devrait en avoir un. Votre combat est le contenu. Vous n’avez que votre combat et il ne tient qu’à vous seuls de conserver son avance. C’est seulement votre combat qui peut changer votre vie, à savoir vous-même et vos vraies relations avec vos camarades.

N’ayez pas peur de la nouveauté. Chacun de nous en vieillissant a des idées gravées dans le cerveau. Vous aussi, bien que vous soyez jeunes. N’oubliez pas l’importance de cela. En 1991, nous avons senti l’odeur du nouveau monde et ne l’avons pas trouvé très agréable. On nous apprenait qu’il y a des limites à ne pas dépasser. N’ayant pas peur des destructions d’infrastructures. N’ayant pas peur des vols dans les supermarchés. Nous avons produit tout cela, c’est à nous. Comme nous dans le passé, vous avez été élevés pour produire des choses qui ensuite ne vous appartiennent plus. Reprenons tout cela et partageons-le. Comme nous partageons nos amis et notre amour parmi nous.

Nous nous excusons d’écrire cette lettre rapidement, mais nous l’avons écrite sur notre lieu de travail, à l’insu de notre patron. Nous sommes prisonniers du travail comme vous l’êtes de l’école.

Nous allons maintenant mentir à notre patron et quitter notre boulot sous un faux prétexte, pour vous rejoindre à Syntagma, les pierres à la main.
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(Le texte suivant a été distribué mardi dernier aux étudiants encerclant le siège de la police, par des gens de l’Association des Immigrés Albanais.)
16 DECEMBRE 2008

Ces jours sont les nôtres, aussi.

Après l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos, nous avons connu un état d’agitation sans précédent, une explosion de colère qui semble infinie. Il semble que ce soient les étudiants qui ont été à l’origine de ce soulèvement, qui avec une passion inépuisable et une chaleureuse spontanéité ont renversé la situation dans son ensemble. Vous ne pouvez pas arrêter quelque chose que vous ne contrôlez pas, quelque chose qui s’organise spontanément et dans des conditions que vous ne comprenez pas. C’est la beauté du soulèvement. Les élèves du secondaire font l’histoire et laissent à d’autres le soin de l’écrire et de la classer idéologiquement. Les rues, les objectifs, la passion leur appartiennent.

Dans le cadre de cette mobilisation élargie, derrière les manifestations étudiantes à l’avant-garde, il y a une participation massive de la deuxième génération d’immigrés et également de nombreux réfugiés. Les réfugiés viennent à la rue en petit nombre, avec peu d’organisation, mais de la spontanéité et de l’impétuosité. À l’heure actuelle, ils sont les plus actifs parmi les étrangers vivant en Grèce. Quoi qu’il en soit, ils ont très peu à perdre.

Les enfants d’immigrés se mobilisent en masse et dynamiquement, principalement au travers des actions de l’école secondaire et de l’université ainsi que via les organismes de gauche et d’extrême gauche. Ils sont la partie la mieux intégrée de la communauté immigrée, sa partie la plus courageuse. Ils sont différents de leurs parents, qui sont arrivés ici la tête basse, comme s’ils mendiaient un morceau de pain. Ils font partie de la société grecque, puisqu’ils n’ont jamais vécu ailleurs. Ils ne mendient rien, ils demandent l’égalité avec leurs camarades grecs. Égaux en droits, dans la rue, dans leurs rêves.

Pour nous, les immigrés organisés politiquement, il s’agit d’un second Novembre 2005 Français. Nous n’avons jamais eu l’illusion que lorsque les peuples se soulèveraient de rage, nous serions en mesure de les diriger d’aucune manière. Malgré les luttes que nous avons menées toutes ces années, nous n’avons jamais réussi à atteindre un tel niveau de réponse que celui d’aujourd’hui. Maintenant il est temps à la rue de parler: Le cri assourdissant que nous entendons est pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. Ces jours sont les nôtres, aussi.

Ces journées sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été assassinés aux frontières, dans les commissariats de police et sur les lieux de travail. Ils sont pour tous ceux qui ont été assassinés par les flics et les milices. Ils sont pour tous ceux qui ont été assassinés pour avoir osé franchir la frontière et travailler jusqu’à la mort, pour n’avoir pas baissé la tête, ou pour rien. Ils sont pour GRAMOZ PALOUSI, LOUAN MPERNTELIMA, ENTISON GIAXAI, TONI ONOUXA, AMNPTOURAKIM INTRIZ, MONTASER MOXAMENT ASTRAF et tant d’autres que nous n’avons pas oubliés.

Ces jours sont pour la violence policière quotidienne qui reste impunie et sans réponse. Ils sont pour les humiliations à la frontière et aux centres de détention d’immigrés, humiliations qui continuent à ce jour. Ils sont pour l’injustice criante des tribunaux grecs, pour les immigrés et les réfugiés injustement en prison, pour la justice nous est refusée. Même aujourd’hui, dans ces jours et ces nuits de révolte, les immigrés paient un lourd tribu aux attaques de l’extrême-droite et des flics, avec des peines d’emprisonnement et d’expulsion que les tribunaux distribuent avec un amour chrétien aux infidèles que nous sommes.

Ces jours sont pour l’exploitation continue et sans relâche depuis 18 ans maintenant. Ils sont pour les luttes qui n’ont pas été oubliées: dans les faubourgs de Volos, les travaux olympiques, la ville d’Amaliada. Ils sont pour la peine et le sang de nos parents, pour le travail non déclaré, pour les horaires de travail interminables. Ils sont pour les transferts financiers et les frais d’envoi, les contributions que nous versons à la communauté et qui ne sont jamais reconnues. Ils sont pour les papiers d’identité que nous chercherons pendant le reste de notre vie, tel un billet de loterie gagnant.

Ces jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister et respirer. Ils sont pour tous les moments où nous avons serré les dents face aux insultes, face aux reniements quotidiens. Ils sont pour tous les moments où nous n’avons pas réagi quand bien même nous avions les meilleurs raisons au monde de le faire. Ils sont pour toutes les fois où nous avons réagi et où nous nous sommes retrouvés seuls parce que nos morts et notre rage ne correspondaient pas aux formes existantes admises, n’apportaient pas de votes, n’étaient pas vendeurs au prime time de l’actualité.

Ces jours-ci appartiennent à tous les marginaux, aux exclus, aux personnes affligées de noms difficilement prononçables et d’histoires incompréhensibles. Ils appartiennent à tous ceux qui meurent chaque jour dans la mer Egée et le fleuve Evros, à tous ceux assassinés à la frontière ou dans une rue du coeur d’Athènes. Ils appartiennent à la communauté rom de Zefyri, aux toxicomanes d’Eksarhia. Ces jours-ci appartiennent aux enfants de la rue Mesollogiou , aux non intégrés, aux étudiants incontrôlable. Grâce à Alexis, ces jours-ci nous appartiennent à tous.

18 ans de rage silencieuse, c’est trop.
A nos rues, pour la solidarité et la dignité!
Nous n’avons pas oublié, nous n’oublierons pas - Ces jours-ci sont les vôtres aussi
Luan, Tony, Mohamed, Alexis … 
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Alignés au mur, fils de pute ! Nous sommes arrivés pour prendre ce qui nous appartient…
14 décembre 2008 - Initiative du Comité d’Occupation de l’Ecole Athénienne d’Economie et d’Affaires

En ces jours de rage, le spectacle comme une relation de puissance, une relation qui imprime son souvenir sur les objets et les corps, est confronté à un diffus contre-pouvoir qui déterritorialise le vécu, lui permettant de s’éloigner de la tyrannie de l’image pour s’aventurer dans le domaine des sens. Les sens ont toujours été perçus comme antagonistes (ils réagissent toujours contre quelque chose), mais dans les conditions actuelles, ils se dirigent vers une polarisation de plus en plus aiguë et radicale.

Des caricatures soi-disant pacifiques des médias bourgeois ( “la violence est toujours inacceptable, partout dans le monde”), nous ne pouvons que nous gausser : leur loi, leur loi d’esprit obéissant et consentant, de dialogue et d’harmonie ne sont rien d’autre qu’un bestial plaisir bien calculé : un carnage garanti. Le régime démocratique sous son verni pacifique ne tue pas un Alex chaque jour, précisément parce qu’il tue des milliers de Ahmets, Fatimas, JorJes, Jin Tiaos et Benajirs: parce qu’il assassine systématiquement, structurellement et sans remords l’ensemble du tiers monde, qui est le prolétariat mondial. C’est de cette façon, à cause de ce quotidien massacre à froid, qu’est née l’idée de liberté : la liberté non pas comme un prétendu bienfait humain, ni comme un droit naturel pour tous, mais comme le cri de guerre des damnés, comme le principe de la guerre.

La classe bourgeoise et son histoire officielle nous lavent le cerveau avec la légende d’un progrès graduel et stable de l’humanité au sein duquel la violence n’est qu’une désolante exception découlant d’un sous-développement économique, culturel et émotionnel. Pourtant, nous tous qui avons été écrasés entre les pupitres d’école, derrière les bureaux, les usines, ne savons que trop bien que l’histoire n’est rien d’autre qu’une succession d’actes bestiaux reposant sur un système de règles mortifères. Les gardiens de la normalité déplorent que la loi ait été violée par la balle du revolver de Korkoneas le Porc (le flic tueur). Mais qui ne sait pas que la vigueur de la loi est simplement la force de la puissance ? Que c’est la loi elle-même qui permet le recours à la violence contre la violence? La loi est vide de bout en bout, elle n’a aucun sens, ni aucun autre but que celui de déguiser la force du pouvoir.

Dans le même temps, la dialectique de la gauche tente de codifier le conflit, la bataille et la guerre, avec la logique de la synthèse des contraires. De cette manière, il construit un ordre, un état pacifié au sein duquel tout a sa propre petite place. Pourtant, le destin du conflit n’est pas la synthèse - comme le destin de la guerre n’est pas la paix. L’insurrection sociale contient la condensation et l’explosion de milliers de négations, pourtant elle ne contient en aucune de ses sous-parties, ni en aucun de ses moments, sa propre négation, sa propre fin. C’est toujours avec une certitude lourde et sombre qu’arrivent les institutions de médiation et de normalisation, de la gauche promettant le droit de vote dès 16 ans, le désarmement mais le maintien des porcs, l’État-providence, etc. En d’autres termes, en voilà qui souhaitent tirer un gain politique de nos blessures. La douceur de leur compromis suinte le sang.

Ceux qui sont contre la violence sociale ne peuvent pas être tenus pour responsables de ce qu’ils n’assument pas: ils sont destructeurs de bout en bout. Si les luttes contemporaines ont quelque chose à nous apprendre, ce n’est pas leur triste consensus sur un objet (la classe, le parti, le groupe), mais leur processus systématiquement anti-dialectique: pour eux, l’acte de destruction ne contient pas nécessairement une partie créative. En d’autres termes, la destruction de l’ancien monde et la création d’un nouveau monde sont pour eux deux processus discrets mais continus. Pour nous, la question est plutôt quelles méthodes de destruction de l’existant peuvent être développées en différents lieux et moments de l’insurrection ?

Quelles méthodes peuvent non seulement maintenir le niveau et l’ampleur de l’insurrection, mais contribuer à son amélioration qualitative ? Les attaques de commissariats, les affrontements et les barrages routiers, les barricades et les batailles de rue, sont maintenant un phénomène social quotidien dans les villes et au-delà. Et ils ont contribué à une déréglementation partielle du cycle de production et de consommation. Et pourtant, ils ne sont qu’une attaque partielle de l’ennemi; il est évident que nous restons piégés dans une seule et unique dimension de l’attaque contre les relations sociales dominantes. Car le processus de production et de circulation des marchandises en lui-même, autrement dit le capital comme relation, n’est qu’indirectement touché par les mobilisations. Un spectre plane sur la ville embrasée : celui de la grève générale sauvage à durée indéterminée.

La crise capitaliste mondiale a ôté aux patrons leur réponse la plus énergique et la plus mensongère à l’insurrection: «Nous vous offrons tout et pour toujours, alors que tout ce qu’eux peuvent vous offrir n’est qu’un présent incertain”. Avec ses entreprises qui s’effondrent les unes après les autres, le capitalisme et son Etat ne sont plus en mesure d’offrir quoi que ce soit d’autre qu’un lendemain pire de jour en jour, une situation financière asphyxiante, des licenciements, la suspension des pensions de retraite, des coupes dans les budgets sociaux, la fin de la gratuité de l’enseignement. Au contraire, en seulement sept jours, les insurgés ont prouvé par la pratique ce qu’ils peuvent faire: transformer la ville en un champ de bataille, créer des enclaves de communes dans l’ensemble du tissu urbain, abandonner l’individualité et sa sécurité pathétique, rechercher la formation de leur force collective et la destruction totale de ce système meurtrier.

À ce moment historique de la crise, moment de rage et de rejet des institutions auquel nous sommes finalement parvenus, la seule chose qui peut transformer le système de déréglementation en une révolution sociale est le rejet total du travail. Quand les combats se dérouleront dans des rues assombries par la grève de la compagnie d’électricité, lorsque les affrontements auront lieu au milieu de tonnes de déchets non collectés, lorsque les tramways seront abandonnés au milieu des rues, bloquant les flics, lorsque l’enseignant en grève allumera le cocktail molotov de son élève révolté, nous serons enfin en mesure de dire: Camarade, “les jours de cette société sont comptés ; ses raisons et ses mérites ont été pesés, et trouvés légers”. Aujourd’hui, cela n’est plus un simple fantasme, mais une possibilité réelle dans la main de chacun : la possibilité d’agir concrètement sur le concret. La possibilité d’apercevoir les cieux.

Si tout cela, à savoir l’extension du conflit dans la sphère de la production-distribution, avec ses sabotages et ses grèves sauvages, semble prématuré, ce ne serait que parce que nous n’avons pas réalisé à quelle vitesse le pouvoir se décompose, à quelle vitesse les méthodes de confrontation et les formes de contre-povoir se diffusent socialement : des lycéens qui caillassent les commissariats aux employés municipaux et aux voisins qui occupent les mairies. La révolution ne se fait pas par la croyance et la foi en des conditions historiques à venir. Elle se fait en saisissant n’importe quelle occasion d’insurrection dans chaque aspect de la vie sociale, en transformant notre animosité envers les flics en une grève définitive aux pieds de ce système.

Dehors les porcs!
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“Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas” – journée d’action internationale contre les meurtres d’État le 20 décembre 2008.
13 decembre 2008

Aujourd’hui (vendredi) l’assemblée de la Polytechnique occupée d’Athène a décidé de faire un appel pour des actions de résistance en mémoire de toute la jeunesse assassinée, des migrants et de tous ceux qui doivent combattre contre les laquais de l’État en Europe et dans le monde.  Nous pensons à Carlo Giuliani, aux jeunes des banlieues françaises, à Alexandros Grigopoulos et à d’autres qui sont innombrables sur toute la planète. Nos vies n’appartiennent pas aux états et à leurs assassins ! La mémoire de nos frères et soeurs, amis et camarades assassinés reste vive grâce à nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et nos soeurs, nous ne pardonnons pas leurs meurtriers. S’il vous plaît traduisez et faites passer ce message pour une journée commune d’actions coordonnées de résistance dans le plus grand nombre d’endroits possibles !

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Nous sommes ici / Nous sommes partout / Nous sommes une image du futur
13 decembre 2008

Si je ne brûle pas
Si tu ne brûles pas
Si nous ne brûlons pas
Comment les ténèbres viendront à la lumière ?
(Nazim Hikmet, “Kerem Gibi”)

C’est en serrant les dents de peur que les chiens grognent : Retour à la normalité – le festin est terminé ! Les philologues de l’assimilation ont déjà commencé à affûter leurs caresses les plus tranchantes : “Nous sommes prêts à oublier, à comprendre, à excuser la promiscuité des derniers jours, mais maintenant tenez vous bien ou alors nous emmèneront nos sociologues, nos anthropologues, nos psychiatres ! Comme de bons pères nous avons toléré avec retenue vos éruptions émotionnelles – maintenant regardez comment les comptoirs, les bureaux et les magasins sont vides ! Le temps est venu d’en revenir, et qui que ce soit qui refuse cette tâche sacrée sera durement frappé, sociologisé, psychiatrisé. Une injonction plane sur la ville : “Es-tu à ton poste ?” La démocratie, l’harmonie sociale, l’unité nationale et tous les autres grands coeurs puant la mort ont déjà tendus leurs bras morbides.

Le pouvoir (depuis le gouvernement jusqu’à la famille) vise non seulement à réprimer la généralisation de l’insurrection, mais à produire une relation d’assujettissement. Une relation qui définit la vie politique comme une sphère de coopération, de compromis et de consensus. “La politique à suivre est une politique du consensus; le reste nous mènerait à la guerre, aux émeutes et au chaos”. La vraie traduction de ce qu’ils nous disent, de l’effort qu’ils mettent à nier le cœur de notre action, à nous séparer et à nous isoler de ce que nous pouvons faire : non pas d’unir les deux dans l’un, mais bien de rompre sans cesse l’un en deux. Leurs appels répétés à l’harmonie, à la paix et à la tranquillité, à la loi et à l’ordre, nous demandent de développer une dialectique. Leurs vieux trucs sont désespérément transparents et leur misère est visible dans les gros ventres des patrons syndicaux, dans les yeux délavés des intermédiaires qui sont comme ceux des charognards qui tournent autour des conflits pour manger le cadavre de toutes passions pour le réel. Nous les avons vu en Mai, nous les avons vu à Los Angeles et à Brixton, et nous les voyons faire lorsqu’ils grugent les os de la Polytechnique en 1973. Nous les avons encore vu hier lorsque, plutôt que d’appeler à une grève générale permanente, ils se sont mis à genoux devant la légalité en annulant la manifestation de grévistes. Ils savent très bien que la route pour la généralisation d’une insurrection passe par le champ de la production – à travers l’occupation des moyens de production de ce monde qui nous écrase.

Demain est encore un jour où rien n’est certain. Et qu’est-ce qui pourrait être plus libérateur que cela après tellement de longues années de certitude ? Une balle a été capable d’interrompre la séquence brutale de tous ces jours identiques. L’assassinat d’un garçon de 15 ans a été le moment d’un déplacement suffisamment fort pour renverser le monde. Et ce qui semblait si difficile s’est avéré être si simple.

C’est ce qui est arrivé, c’est tout ce que nous avons. Si quelque chose nous fait peur c’est bien de revenir à la normalité. Parce que dans la destruction et le pillage des rues de nos villes de lumières nous ne voyons pas seulement les résultats de notre rage, mais aussi la possibilité de commencer à vivre. Nous n’avons plus rien d’autre à faire que de nous installer dans cette possibilité pour la transformer dans une expérience vécue : en nous basant sur le plan de la vie quotidienne, notre créativité, notre pouvoir de matérialiser nos désirs, notre pouvoir non pas de contempler mais de construire le réel. Ceci est notre espace vital. Tout le reste est mort.

Ceux qui veulent comprendre comprendront. Il est maintenant temps de briser les chaînes invisibles qui nous maintenait tous et chacun dans notre petite vie pathétique. Cela ne demande pas seulement ou nécessairement d’attaquer une station de police ou de brûler des commerces ou des banques. Le temps où quelqu’un s’extirpe de son sommeil et de la contemplation passive de sa vie, de sortir dans la rue pour parler et écouter, en laissant derrière lui ou elle tout ce qui est privé, suppose au plan de la sphère sociale la force déstabilisante d’une bombe nucléaire. Notre séparation alimente le monde capitaliste. Voilà le dilemme : avec les insurgés ou bien seuls, chacun de notre côté. Et c’est maintenant l’un des très rares moments où un tel dilemme peut prendre corps de manière si absolue et si réelle.
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“Nous sommes dans une guerre civile: Contre les fascistes, les banquiers, l’état et les médias qui veulent une société obéissante”
12 decembre 2008 

Si vous croyez que la citation qui apparait dans le titre de cet article était prononcé par des anarchistes, hé bien, vous vous trompez. C’est un extrait de la déclaration publiée par l’association des employéEs de la banlieue d’Agios Dimitrios à Athènes. Voici une traduction rapide de la déclaration, tel que promis. Sachez que, selon quelques camarades membres de l’association, ils ont tenté de maintenir la forme du texte aussi sobre que possible dans le but d’inspirer autant de gens que possible de descendre dans les rues avec eux.

LA DÉCLARATION

Samedi dernier, la police grecque a assassiné un étudiant de 15 ans.
Son assassinat était la goutte qui a fait déborder le vase.

C’était le prolongement d’une action coordonnée par l’état terroriste et l’Aube Dorée qui vise les étudiantEs de niveau universitaire et secondaire, les migrantEs qui sont persécutéEs pour avoir été néEs avec la “mauvaise” couleur de peau et les employéEs qui se tuent au boulot sans aucune compensation.

Les dissimulations du gouvernement, ayant brûlé les forêts l’été dernier, est maintenant responsable pour les feux qui brûle dans les grandes villes. Le gouvernement protège les criminels financier, tous ceux impliqués dans le scandale des interceptions téléphoniques d’appareils portables, les pilleurs des fonds d’assurances ouvrières, ceux qui sont responsable des enlèvements de migrantEs et ceux qui protègent les banques et monastères qui volent les biens du peuple.

Nous sommes dans une guerre civile: Contre les fascistes, les banquiers, l’état et les médias qui veulent une société obéissante.

Il n’y a pas d’excuses possible mais ils tentent encore une fois de se servir de théories de conspiration pour calmer les gens.
Il fallait exprimer cette rage grandissante et ceci ne doit pas prendre fin.
La couverture médiatique est mondiale. Il était temps que le peuple se soulève.

La génération des pauvres, des sans-emploi, des employéEs précaires, des sans-abris, des migrantEs et des jeunes est la génération qui va casser toutes les vitrines et qui réveillera de leur sommeil, rempli de ce rêve américain éphémère, les citoyenNEs obéissantEs .

Ne suivez pas les nouvelles. La conscientisation est née dans la rue.
Lorsque la jeunesse est assassinée, les aînéEs ne doivent pas demeurer endormis.
Au revoir Alexandros, que ton sang soit le dernier sang innocent à couler.
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* http://www.youtube.com/watch?v=oZgTekSb-0I
* http://www.boston.com/bigpicture/2008/12/2008_greek_riots...
* http://emeutes.wordpress.com/
* http://www.non-fides.fr/spip.php?article132

Cyberacteurs : les vidéos

http://www.cyberacteurs.org/video/

Cyberaction 292 : Non au projet d’absorption de l’Afsset


http://www.cyberacteurs.org/actions/action.php?id=360

Dix associations, regrettant l'inaction des pouvoirs publics, sont 
reparties en guerre contre l'usage du téléphone portable pour les 
enfants et la promotion qui en est faite à l'occasion des fêtes de 
fin d'année, avec une campagne intitulée "TcherMobile".

L'an dernier à pareille époque, les associations Agir pour 
l'environnement, chef de file de cette nouvelle campagne, et Priartem 
avaient déjà vigoureusement protesté contre la commercialisation pour 
les fêtes d'un nouveau modèle de téléphone pour enfants, alors même 
que l'Agence française de sécurité sanitaire Afsset préconisait de 
"limiter l'exposition des enfants au niveau le plus bas possible".

Or depuis le mois de juin dernier l’Agence française de sécurité 
sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) est menacée de 
disparition.
André ASCHIERI, qui en est le vice-président et créateur, et les 
organismes suivants : FNE, FNATH, UNAF, AMF, ANDEVA, CFDT, CGT, CGC, 
INDECOSA-CGT, FO, ainsi que les personnels de l’Agence, s’élèvent 
contre le projet d’absorption de l’Afsset par l’Afssa évoqué par le 
ministère de la Santé dans le cadre de la révision générale des 
politiques publiques.

Depuis son installation, en 2002, l’Afsset est l’objet de tentatives 
d’élimination récurrentes. Sa mission, organiser et publier des 
études relatives aux conséquences de la dégradation des milieux sur 
la santé humaine, en fait la cible privilégiée de nombreux groupes 
d’intérêts.
Les signataires  en appellent à la ministre de l’écologie, pour que 
soit mis un terme définitif aux velléités de ceux qui souhaitent la 
disparition de l’Afsset.

Au moment où se conclut le Grenelle de l’environnement, la 
marginalisation de la sécurité sanitaire environnementale serait un 
signal négatif émis quant à la volonté des pouvoirs publics 
d’impulser une politique nouvelle à la mesure des défis 
environnementaux qui nous assaillent. Toutes les études sérieuses, et 
la dernière en date, transcrite dans le rapport de l’Office 
parlementaire des choix scientifiques et technologiques, invitent au 
renforcement et au développement de l’Afsset. Il serait pour le moins 
paradoxal que l’on choisisse ce moment pour la réduire à un appendice 
sans moyens d’un organisme qui a d’autres priorités.


Guy Marimot association Vert l'avenir
Alain Uguen Association Cyber @cteurs

COMMENT AGIR ?

Sur le site
Cette cyber @ction est signable en ligne
http://www.cyberacteurs.org/actions/lettre_dep.php?id=360

Par courrier électronique
C'EST FACILE : A VOUS DE SUIVRE LES 6 ETAPES SUIVANTES :

1- Copiez LE TEXTE À ENVOYER ci-dessous entre les ############
2- Ouvrez un nouveau message et collez le texte
3- Signez le : prénom, nom, adresse, ville
4- Rajouter l'objet de votre  choix : non à l'absorption de l'AFSSET
5- Adressez votre message aux  adresses suivantes :
petitions1@www.elysee.fr
nathalie.kosciusko-morizet@developpement-durable.gouv.fr
cyberacteurs@wanadoo.fr

Cliquer ici :
<mailto:cyberacteurs@wanadoo.fr;petitions1@www.elysee.fr>

<mailto:cyberacteurs@wanadoo.fr,petitions1@www.elysee.fr>

Vérifiez que les 2 adresses apparaissent bien

6- Envoyez le message

Cette cyber @ction est aussi signable en ligne
http://www.cyberacteurs.org


Par cette action, vous ferez connaître votre opinion au Président de 
la République, à la Secrétaire d'Etat  à l'Ecologie et à Cyber 
@cteurs pour nous permettre d'évaluer l'impact de cette action.

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Prénom NOM
profession
adresse
code postal ville

Monsieur le Président de la République
Madame la Secrétaire d'Etat

Nous en appelons à vous pour que soit mis un terme définitif aux 
velléités de ceux qui souhaitent la disparition de l’Afsset.

Au moment où Dix associations, regrettant l'inaction des pouvoirs 
publics, sont reparties en guerre contre l'usage du téléphone 
portable pour les enfants (Tchermobile) alors même que l'Agence 
française de sécurité sanitaire Afsset préconisait de "limiter 
l'exposition des enfants au niveau le plus bas possible".

Au moment où se conclut le Grenelle de l’environnement, la 
marginalisation de la sécurité sanitaire environnementale serait un 
signal négatif émis quant à la volonté des pouvoirs publics 
d’impulser une politique nouvelle à la mesure des défis 
environnementaux qui nous assaillent. Toutes les études sérieuses, et 
la dernière en date, transcrite dans le rapport de l’Office 
parlementaire des choix scientifiques et technologiques, invitent au 
renforcement et au développement de l’Afsset. Il serait pour le moins 
paradoxal que l’on choisisse ce moment pour la réduire à un appendice 
sans moyens d’un organisme qui a d’autres priorités.

Veuillez croire, Monsieur le Président, Madame la Secrétaire d'Etat à 
notre mobilisation citoyenne.

09:53 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Soutenir Muntadar al-Zeidi

Muntadar al-Zeidi, le correspondant irakien de la chaîne de télévision Al-Baghdadiya, a jeté ses chaussures à la tête de George W. Bush lors d'une conférence de presse qui a eu lieu à Bagdad pour célébrer l'adoption d'un Accord sur le Statut des Forces US-Irak. Zeidi a crié : "C'est un baiser d'adieu, espèce de chien. De la part des veuves, des orphelins et de tout ceux qui ont été tués en Irak."
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Balancer ses chaussures à la face de Bush, qui n'en a pas rêvé, Muntadar al-Zeidi l'a fait.
Mais il faut savoir que pour son geste, Muntadar al-Zeidi a été tabassé et est menacé de sept années de prison par le "gouvernement" irakien et sa famille est également en danger.
 
Pour le soutenir, vous pouvez signer à :

09:18 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

16/12/2008

Expo-vente les 19,20 et 21 décembre, Garage Donadieu à Cahors

 

 

Le Garage Donadieu

arts visuels - arts vivants




Petites Oeuvres d'Artistes

Le Garage Donadieu réunit tous les ans, au mois de décembre, trois artistes à l'occasion de l'exposition-vente "Petites Oeuvres d'Artistes" .

Cette manifestation permet à des artistes de pouvoir vendre facilement leurs oeuvres puisque les prix ne dépassent pas 150 euros et aux visiteurs d'acquérir des pièces originales uniques dans des conditions financières avantageuses.

Cette année, le Garage Donadieu accueille :
Cathy GARCIA, poète et illustratrice - Pascale BAS, plasticienne - Françoise UTREL, peintre
.

Petites Oeuvres d'Artistes est l'occasion de se faire plaisir ou d'offrir pour le plaisir.

Exposition-vente ouverte du vendredi 19 au dimanche 21 décembre 2008
Horaires : vendredi : 14h-19h - samedi et dimanche : 10h-12h et 14h-19h

 


Lieu : Garage Donadieu - 15 rue Donadieu - 46000 Cahors - 05 65 21 14 47
Infos sur : http://www.quinze-donadieu.org/ipetitesoeuvres08.html
Venir : http://www.quinze-donadieu.org/garage-venir.jpg



Cathy GARCIA , poète et illustratrice .

En plus de ses recueils et de Nouveaux Délits, sa revue de poésie vive, elle présente aujourd'hui pour la toute première fois ses dérivés : un travail qui tient de l'art brut en totale spontanéité, ici pas de technique, simplement le plaisir de faire en toute liberté et de retourner la poésie pour voir quelles images sont reproduites à l'envers de sa peau. Mélange des genres, des techniques (encre, peinture, pastel, collages et informatique), elle appelle ça, gribouglyhes, grafficoloriages et peinture pariétale sur écran.

Pascale BAS , plasticienne.

Elle provoque des émotions visuelles en créant des univers par association de matériaux et notamment en inventant des graines imaginaires et en dessinant les plantes auxquelles elles peuvent donner naissance.

Françoise UTREL, peintre.

Après le foisonnement des investigations picturales de la série "Carrés de jardins", elle raréfie la matière de son écriture à une forme visuelle simple s'apparentant à une mandorle. Il ne s'agit, chez elle d'aucun effet de style mais du résultat d'un long travail de simplification de la forme sans qu'y soit apparu la moindre sécheresse d'expression. C'est une nouvelle et passionnante aventure artistique qu'elle nous propose aujourd'hui.

10/12/2008

Argentine : les Desaparecidos réapparaissent...

Desaparecidos: Découverte macabre en

Argentine, des milliers de fragments d'os

humains mis à jour


10 Décembre 00:08


BUENOS AIRES - Un mur utilisé pour fusiller les prisonniers ainsi que plus de 10 000 os humains calcinés.

La découverte, 25 ans après la fin de la dernière dictature, a été faite par un groupe de médecins argentins dans l’un des centres  de torture par des militaires dans la province de Buenos Aires.

« C’est la première fois que des fragments d'os des "desaparecidos" viennent d’être retrouvés dans un lieu de torture », déclaration faite par  la secrétaire aux Droits de l'Homme à Buenos Aires, Sarah Derotier De Cobacho. (AGR)

 (source : Corriere della sera – traduction non officielle)

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 RAPPEL

Le coup d’État d’Argentine, le 24 mars 1976 fut la porte pour le génocide commis avec la somme du Pouvoir. Ce fut un produit de l’Operación Cóndor, qu’ont planifié les USA pour l’Amérique Latine.

Il est habituel d’écouter parler dans le monde, du génocide chilien Augusto Pinochet, qui a massacré 10.000 vies.

Tout de même, il se parle très peu du génocide de l’Argentine.
On ne peut comparer « Dracula » et « Frankenstein », ni donner un avis selon le nombre des victimes. Il faut dire que l’action des militaires argentins –des vrais terroristes à la somme du Pouvoir— a fait « disparaître » 30.000 personnes, voire des enfants.
Lisez, s.v.p. :

Lorsqu’il m'a accompagnée jusqu'à l'ascenseur, je lui ai demandé :
- Docteur, que sentiez- vous lorsque vous saviez que dans les prisons clandestines du génocide en Argentine la radio s’amplifiait de tout volume, pour que les cris des personnes torturées ne s'entendent pas ?
(Le ministre de l'économie du génocide en Argentine a baissé la tête).
- Docteur, ils ont mis des rats dans les vagins de beaucoup de femmes et ils leur ont « cousues » ; nos mers et fleuves logent cadavres d’enfants et d’adultes et...
(Martínez de Hoz a baissé plus la tête).
- Docteur : Que signifie le respect à la sacralité de la vie ?
- Voici l’ascenseur, Mademoiselle....
Il a ouvert la porte et a respiré, soulagé de mon départ.

Voici un tout petit extrait d’une interview que j’ai fait à José Martínez de Hoz, premier ministre de la dictature génocide en Argentine.
Pour lire la suite de l’article :
http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/article-20240370.html
Et /ou :
http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/article-20152863.html 

Cristina Castello

 

09/12/2008

La conférence de la honte n'a pas eu lieu

     
LA CONFERENCE DE DOMINGO CAVALLO


A L’UNIVERSITE DE PARIS I


SUSCITA UNE VIVE CONTESTATION


8 décembre 2008




Invité par la Chaîre des Amériques de l’Université de Paris I – La Sorbonne,
l’ex-Ministre de l’Economie de l’Argentine, Domingo Cavallo,
devait prononcer une conférence sur un thème de sa spécialité :
les recettes monétaristes qui ont ruiné les économies des pays émergents.
Plus de 50 personnes attendaient dans la salle l’arrivée de Cavallo.
La conférence était publique et avait été diffusée par mail
  et annoncée dans le site internet de la Chaîre des Amériques :  

http://chairedesameriques.univ-paris1.fr



Dans la salle des conférences du 6ème étage de la Maison
 des Sciences Economiques  de l’Université de Paris I  
 (102, boulevard de l’Hôpital,  Paris, 13ème arrondissement),   
 se trouvaient les étudiants du Master en Economie  
 et Relations Internationales ainsi que des étudiants,  
 enseignants et chercheurs d’autres universités  
 françaises concernés par les thèmes argentins.  

 

Avant l’arrivée du conférencier, une association de droit français, le Collectif Argentin pour la Mémoire, commence à distribuer des articles de presse et des résumés sur le parcours intellectuel et politique de celui que la société argentine avait démissionné de son poste de Ministre avec des célèbres concerts des casseroles, le 19 et 20 décembre 2001. Pendant le temps d’attente, le public s’appliquait à lire attentivement cette documentation. Le conférencier, arrivé en retard, fut présenté par le responsable de la Chaire. Avant de commencer sa conférence Cavallo demande au public s’il doit s’exprimer en Espagnol ou en Anglais. La réponse du fond de la salle fut nette, d’une acoustique que l’ex-Ministre de l’Economie n’arrivera pas à effacer de sa mémoire : un concert des casseroles.

 

Des casseroles pour exprimer l’indignation et la honte. Un concert des casseroles pour dire « ça suffit » et demander qu’il s’en aille de l’Université publique. Pour clamer la honte de voir un homme recherché par la justice argentine vouloir enseigner en France la doctrine qui a amené l’Argentine à la débâcle.

 

Domingo Cavallo ne peut supporter l’humiliation. Il se met alors à hurler, à agiter les bras et à crier de toutes ses forces contre ces « gauchistes » ; puis il rectifie, mélangeant les étiquettes, il hurle contre ces « fascistes » qui ne le laissent pas parler et qui exigent que la conférence soit annulée.

 

Les casseroles laissent la place à un échange musclé entre l’ex-ministre et un nombre important des personnes du public. Les arguments des uns et des autres sont de plus en plus audibles, l’expérience de la faillite argentine ne laisse personne dans l’indifférence. L’ex-Ministre devient rouge de colère. Cela dure exactement 60 minutes. Les responsables de la Chaire demandent alors le secours du personnel de sécurité de l’Université. C’est une femme qui arrive et qui fait irruption dans la salle agitant un grand trousseau de clés. Un concert de clés en soutien au concert des casseroles ? Non, la dame est une gardienne de l’Université. Très fâchée elle exige d’abord que dans l’Université française l’on s’exprime en Français. Des étudiants de l’Université commencent à lui expliquer la situation. D’autres ajoutent que l’Université vient d’inviter un délinquant recherché par la justice argentine. Elle conclut alors, avec tout le poids de son autorité, que les professeurs-organisateurs ont mal conçue la conférence  et qu’il faut alors l’annuler. En criant « dehors tout le monde », elle fait évacuer la salle, éteint la lumière et ferme la porte à clé.  L’expression pathétique des organisateurs de la conférence, trois économistes, professeurs à la Sorbonne de surcroît, indique qu’ils n’ont toujours pas compris les enjeux de la crise argentine. Il faudra pourtant que ces professeurs comprennent l’ampleur de la catastrophe économique dont Cavallo est responsable. Il faudra aussi qu’ils puissent tirer les conclusions de la gravité de leur geste : avoir invité à l’Université de Paris l’artisan d’un modèle économique désastreux. On ne peut pas impunément ignorer les conséquences des actes intellectuels et des partis pris en faveur de politiques économiques meurtrières.

 

  

 

 

Domingo Cavallo

 C’est sous la dictature militaire (1976-1983) - qui a fait assassiner plus de 30 000 personnes - que la dette publique extérieure a bondi de 8 à 43 milliards de dollars, jetant le pays dans une spirale infernale. Durant cette période, la doctrine de sécurité nationale impose la phase préparatoire au plan d’ajustement. Le général-président Jorge Videla, le ministre de l’Économie Martinez de la Hoz, un cadre du fonds monétaire international au service du régime, M. Dante Simone, ainsi que le président de la Banque centrale, un certain… Domingo Cavallo occupent les rôles principaux.

C’est au même Domingo Cavallo que le gouvernement du péroniste Carlos Menem demande, en 1991, de terrasser l’hyperinflation. Béni par la communauté financière internationale, artisan d’une « révolution économique » dont les réformes figurent parmi les plus radicales du continent, celui-ci applique rigoureusement les lettres d’intention des experts de Washington : démantèlement du secteur public à travers le licenciement de dizaines de milliers de fonctionnaires, privatisations, libéralisation de l’économie et des échanges extérieurs, hausse des taux d’intérêt. M. Cavallo invente le système de convertibilité, une parité fixe entre le dollar et le peso - qui deviendra un carcan pour les exportations.

Lorsque le président de centre Fernando de la Rúa est élu, le 24 octobre 1999, la démocratie n’est plus que la façade élégante du meilleur élève du néolibéralisme, géré par une administration corrompue au-delà de l’imaginable (2). Rappelé aux affaires le 20 mars 2001, l’artisan du « miracle » des années 1990, M. Domingo Cavallo, obtient du Parlement des pouvoirs spéciaux et fait passer, le 30 juillet, la « loi du déficit zéro ». Entre autres mesures, les traitements des fonctionnaires et certaines pensions de retraite sont réduits de 13 % en juillet. Le projet de budget 2002 prévoit une diminution des dépenses de 18,6 % - 9,2 milliards de dollars - par rapport à celui de 2001.

Depuis le début des années 1970, la dette extérieure est passée de 7,6 à 132 milliards de dollars (certaines estimations la chiffrent à 155 milliards de dollars), sans parler des 40 milliards de dollars encaissés par l’Etat en raison des privatisations et évaporés…. Entre-temps, le chômage est passé de 3 % à 20 % ; l’extrême pauvreté de 200 000 personnes à 5 millions ; la simple pauvreté de 1 million de personnes à 14 millions ; l’analphabétisme de 2 % à 12 %, et l’analphabétisme fonctionnel de 5 % à 32 %…

Mais la fortune placée à l’étranger des dirigeants politiques, syndicaux et du patronat atteint 150 milliards de dollars. L’« élève modèle » du néolibéralisme aura constitué un cas d’école en tout : dans le larcin et dans ses désastreux effets sociaux. « Le Monde »affirme que “le principal allié ” des nombreux banquiers qui ont sorti leur argent du pays a été Domingo Cavallo, le superministre de l’Économie des années 1990, qui détenait ce portefeuille en décembre 2001 et qui a inventé « le corralito « : « Cavallo a attendu que les banquiers exportent leurs dollars avant de freiner la fuite des capitaux, quand il ne restait plus que les dépôts bancaires des petits épargnants. »

COLLECTIF  ARGENTIN  POUR  LA  MEMOIRE

PARIS, 8 décembre 2008