Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2008

Deux rencontres, deux livres chez Zen Evasion

Deux livres édités par Zen Evasion
 
 
Keltia Cantorum
 
MOTHERGODDESS 2 petit format.jpg
 
 
Gwerz de jean-Louis Millet
et Paléoglyphes de Cathy Garcia
 
ou sur papier (sur commande à JL Millet ou Cathy Garcia- 5 euros + 1 pour le port)
 
 
 
ET
 
 
Casting pour le néant
 
14.jpg
 
Brèves de Bruno Toméra et Flous de Jean-Louis Millet
 
 
ou sur papier (sur commande 5 euros + 1 pour le port à jlmillet@free.fr )

16:06 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

L'UNICEF ne doit pas cautionner le pillage de l'Afrique !

Le 24 octobre dernier, l’UNICEF-France a signé un partenariat avec la Compagnie Fruitière, autour du slogan « 1 kilo de fruits acheté = 1 sourire pour un enfant en Afrique ». Il s’agit en effet pour cette grande entreprise de reverser, pour chaque kilogramme de fruits vendu en France, 2 centimes d’euros à l’UNICEF pour financer des actions, notamment en faveur de la scolarisation des filles au Sénégal. En échange l’UNICEF autorise la Compagnie Fruitière, grande entreprise d’importation de fruits tropicaux (bananes, mangues, ananas, etc…), à communiquer largement sur ce partenariat, en utilisant notamment le logo du Fonds des nations unies pour l’enfance.

Nous pourrions nous réjouir de ces fonds supplémentaires pour financer l’action de l’UNICEF en faveur des enfants africains. Mais le poids politique de ce partenariat doit se mesurer à la lueur des conditions sociales et environnementales de production dans les plantations de la Compagnie Fruitière ou de ses filiales comme la PHP :

• ouvriers agricoles sous-payés (exemple : 25 000 F CFA au Cameroun, soit moins de 38€/mois, jusqu’aux émeutes de février dernier)

• conditions de travail inacceptables et discipline de fer (Mgr Christian Tumi, archevêque de Douala, témoigne : « les droits fondamentaux des gens ne sont pas respectés » )

• recours à l’appareil répressif local pour étouffer les revendications de la société civile (exemple : emprisonnement du maire de Njombe Penja, au Cameroun, qui avait averti les autorités que « les sociétés [dont PHP] ne payaient pas d’impôts ni de taxes depuis trente ans » , n’acceptant pas que sa commune continue à être « une zone très riche avec des populations très pauvres » )

• pratiques agricoles au mépris de l’environnement local et de la santé des travailleurs (exemple : dans les plantations de Côte d’Ivoire, emploi d’un pesticide hautement toxique, le DBCP, interdit aux USA)

« nous ne sommes pas des esclaves ! »

Hélas les exemples ne manquent pas et il nous serait impossible de les énumérer tous ici.

Pour ces différentes raisons nous pensons que la Compagnie Fruitière porte le plus souvent une lourde responsabilité dans le fait que des enfants africains aient « perdu le sourire » . Pour mémoire, rappelons que la jeunesse camerounaise s’en est prise, lors des « émeutes de la misère » de février dernier, aux sociétés françaises dont la PHP, au cri de « nous ne sommes pas des esclaves ! » .

Le partenariat signé avec cette institution permet donc à la Compagnie Fruitière non seulement de dissimuler cette terrible réalité, mais également de délivrer une publicité quasi-mensongère à faible coût. En effet, les dons qu’elle effectue pour cette action, contrepartie à l’utilisation de la notoriété et du logo de l’UNICEF, sont fiscalement déductibles pour l’entreprise.

Nous demandons donc à l’UNICEF de renoncer urgemment à ce partenariat et de le dénoncer par voie de presse, afin de ne pas cautionner davantage ce scandale. La direction pouvait ne pas en avoir conscience lors de sa signature, mais aujourd’hui elle sait ; nous demandons donc qu’elle agisse.

Note : Pour soutenir cette action, rendez-vous sur le site Internet cyber@cteurs, pour envoyer un courrier type à l’UNICEF.

Source : Survie http://survie.org/L-UNICEF-ne-doit-pas-cautionner-le.html


16:01 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

08/12/2008

Sculptures et Peintures d’Amazonie, Asso Luz'in art

Wuarmy-Ikaro-art-chamanique.jpg

" Dans les eaux sombres et colorées des visions, explosent nos peurs

 et nos espoirs, créant un feu d’artifice de lumières où 

se dessinent les ombres des géants de la nuit éternelle. A travers

les légendes sculptées dans les racines et les troncs des

êtres essentiels à la vie, les sculpteurs racontent leurs cultures.

Dans le sang arc-en-ciel de leurs rêves éveillés, les peintres

trempent leurs pinceaux pour rendre visible ces esprits vivants dans
les bois durs des tropiques"

 

Des artistes Amazoniens : sculpteurs et peintres indigènes, ont choisi de réinvestir leur culture dans un travail de création en liaison avec les enseignements traditionnels issus des plantes sacrées. Ils ont sculpté les légendes, peint les visions et donné à voir l’invisible au profane. Leur projet artistique en cours vise à financer un soutien aux peuples d’Amazonie afin qu’ils puissent protéger leur habitat naturel tout en en tirant profit. Les artistes cherchent des musées, des salles d’expositions à Paris capables de présenter leur travail et leurs  intentions. Pour rendre visite aux sculptures à l’ancienne usine du Chemin de Vaux à Etréchy dans l’Essonne : contacter Jean-Michel de l’association Luz’in Art au 06 83 59 21 80 ou écrivez- lui jm.gassend@laposte.net Merci à vous de faire suivre l'info,

 

 Jean-Michel

arton213.jpg

 


 L’ART SACRÉ VIVANT - 1 -

AMAZONIES

 Projet Artistique et Culturel pour la préservation de la forêt 
Amazonienne et le soutien aux peuples Indiens

.



   OBJECTIFS :
> Réaliser une exposition de sculptures peintes inspirées
> d’expériences spirituelles et de légendes traditionnelles.
   BUTS des associations :
> Préservation, découverte et reconnaissance de la forêt amazonienne
> à travers l’art : ses peuples, ses cultures, ses traditions et
> rites séculaires, sa biodiversité menacée.
   MOYENS :
> Exposition artistique et culturelle : sculptures, légendes, étude
> ethnographique, chants, films ...


   FINANCEMENT :
> Essentiellement privé, assuré par l’association loi de 1901
> Luz’in Art, en collaboration étroite avec l’association
> Péruvienne Amazonian Onanyati. L’association Luz’in Art se
> réserve le droit de rembourser tous ses frais sur la vente des
> produits et les subventions obtenues pour ses actions. (40% des
> bénéfices iront à des projets locaux de préservation de la nature,
> 40% aux artistes, les 20% restant seront réinvestis dans le projet «
> l’art sacré vivant n°2 : Esprits du Tibet »).


   ORGANISATION :
> L’association Luz’in Art met à la disposition de l’association
> Amazonian Onanyati son local de "l’Ancienne Usine de Vaux" en Ile de
> France (1200 m²), finance le transport des œuvres d’art du Pérou
> en France et le soutien logistique et administratif des moyens mis en
> place. Elle accorde des bourses d’études et de création artistique
> aux participants originaires du bassin amazonien, organise les
> manifestations et coordonne les actions.

peintures-amazonie.jpg



 L’EXPOSITION:

> 21 artistes sélectionnés et subventionnés (200 à 1500
> €uros par bourses)
> 62 sculptures peintes de 80 cm à 2m 50
> 45 légendes illustrées (Ethnies: Ynès, Shipibos, Ashenincas,
> Cohibos …)
> 74 Icaros chantés par 8 chamanes de trois régions
> différentes (enregistrements)
> 6 films de Jan Kounen et Pierre Urban (association Shane)
> parrains de l’exposition
> Démonstration de peintures (deux ou trois peintres)
> Démonstration de sculpture (deux ou trois sculpteurs)
> Démonstration de chants sacrés (deux ou trois chamanes en
> tenue rituelle)
> 30 à 80 plantes exotiques (à prévoir)
 
+ Eclairages, décors, transports et installations sur commande.

- Exposition proposée "brute", sans publicité, assurances, gardiennage, taxes, publications …-

 L’ART SACRÉ VIVANT- 1 -
 AMAZONIES (suite)


 

> Cette nouvelle tendance de l’art s’inscrit dans une tradition
> aussi ancienne que l’humanité, l’Art Sacré Vivant se propose de
> réinvestir la fonction artistique dans les pratiques spirituelles
> traditionnelles, souvent méprisées ou en voie d’oubli. A la
> frontière entre l’animisme et la mythologie sacrée, cet art
> atypique, part en quête de la magie de l’imagination créatrice.

> Transes, méditations profondes, rites initiatiques et plantes
> rituelles ont amené les hommes, de toutes les civilisations et de
> tous les temps, sur les chemins des mondes intérieurs peuplés
> d’esprits, de dieux et de démons. Dans les pas des mystiques, les
> artistes, des pyramides aux cathédrales, sur les pierres des temples
> et les fibres naturelles, ont façonné leurs représentations
> symboliques en les rendant visibles aux profanes. Loin des éléphants
> roses des plantes hallucinogènes que connaissent bien les
> occidentaux, les plantes psychotropes de l’Amazonie révèlent dans
> leurs séances initiatrices, les fabuleux paysages de nos forêts
> intérieures. Ces mondes engloutis, pleins de sagesse et de folies,
> nous parlent de nous. Des sorciers malfaisants aux sages guérisseurs,
> les hommes en recherche d’eux-mêmes y découvrent ces terres
> vierges et à peine explorées.

> L’école artistique de Pucallpa créée par Pablo Amaringo dans les
> années 1980 a permis un renouveau de l’expression plastique liée
> à la tradition chamanique des peuples de l’Amazonie. Dans ces
> traditions les plantes ont une part essentielle. Si la reconnaissance
> de leurs propriétés curatives est maintenant clairement établie
> pour les indiens d’Amazonie, chaque plante est avant tout un être,
> un « esprit » avec lequel il est possible de communiquer. Les
> artistes, sculpteurs et peintres indigènes, ont choisis de
> réinvestir cette culture traditionnelle dans un travail de création
> en liaison avec les visions issues des plantes sacrées. Ils ont
> sculpté les légendes, peint les visions et donné à voir
> l’invisible au profane.

> Le projet artistique en cours vise à financer ce soutien aux peuples
> d’Amazonie afin qu’ils puissent protéger leur habitat tout en en
> tirant profit. Les artistes, engagés dans leur survie et celui de
> l’or vert amérindien, offrent dans le produit de leurs ventes 40%
> des bénéfices aux projets locaux de reboisement et de sylvicultures,
> L’association loi 1901 à but non lucratif Luz’in Art s’est
> totalement impliquée aux cotés des artistes pour fournir une
> prestation de choix, une exposition riche en émotions. Nous espérons
> sensibiliser le public aux cultures étonnantes et méconnues des
> peuples dits primitifs, informer les nations occidentales, à travers
> la réalisation artistique, de l’urgence économique et écologique
> que représentent les forêts ancestrales de la planète. Nous
> comptons sur votre aide pour diffuser cette information.




 Renseignements : Jean-Michel Gassend 06 83 59 21 80 (0033 6 83 59 21 80)

 Avec un remerciement tout spécial à Jan Kounen pour son soutien aux artistes

el-jinete-maldito-amazonie.jpg


 

Sculptures visibles sur rendez-vous à Etrechy 91580
(ligne C du RER) 01 60 80 36 60


 
Comment s'y rendre ...

> De Paris:
> Porte d'Orléans
> A6 puis A1O dir. Toulouse,
> a env 15 km de la Porte d'Orléans:
> serrer à gauche pour prendre la sortie N2O Etampes, Orléans
> a env 36 km de la Porte d'Orléans:
> sortie Auvers st Georges

> direction "Auvers Saint Georges" tout le temps,
> après le 2eme rond point, juste après être passé sous la N 20,
> tourner à droite après le panneau "Auvers Saint Georges"
> C'est la vieille usine en briques rouges!

> ...ou prendre le Chemin de Vaux sur la droite (100m apres le rond
> point), longer la rivière, passer le pont, 200 m et ...
> C'est la vieille usine en briques rouges!


> De la gare d'étrechy : (2 km env. 20 min à pied)
> Suivre la route parallele à la voie de chemin de fer vers le sud
> direction "Auvers Saint Georges" tout le temps,
> après le 3eme rond point, juste apréè être passé sous la N 20,
> prendre le Chemin de Vaux sur la droite (100m après le rond point),
> longer la rivière, passer le pont, 200 m et ..
> C'est la vieille usine en briques rouges!=




(Jean-Michel Gassend) 06 83 59 21 80
ancienne usine du chemin de vaux
91580 ETRECHY

05/12/2008

L’Institut BELRAD a besoin de vous !

"Nous vous en avions déjà parlé : Vassili Nesterenko, directeur et fondateur de l’institut BELRAD, est décédé l’été dernier, après avoir consacré son temps depuis 1990 a mesurer le taux de radioactivité interne et à distribuer de quoi traiter les populations, notamment les enfants, vivant dans les territoires contaminés par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl au Belarus. Ce malgré d’innombrables tracasseries administratives visant à entraver son action, que Vassili Nesterenko a toujours pu surmonter mais qui ont fini par avoir raison de sa santé déjà fortement affectée depuis son survol du réacteur au lendemain de l’explosion du 26 avril 1986.
Son fils Alexeï a fort heureusement repris le flambeau.
Mais l’avenir de BELRAD reste précaire, son financement n’étant assuré qu’à très court terme. Ses travaux sont pourtant fondamentaux et les résultats très concrets : des actions de prévention et d’information auprès des populations, des milliers d’enfants traités, des centaines de milliers de données ayant abouti à la réalisation d’un atlas de la contamination du vivant, qui constitue une première dans ce domaine. Ce travail ne peut se poursuivre sans l’aide des ONG européennes. L’arrêt des travaux de l’Institut BELRAD constituerait la négation des conséquences de l’accident de Tchernobyl, notamment l’effet des faibles doses de radiations internes qui affectent le santé de plusieurs millions de personnes dans les territoires contaminés, par le biais de l’alimentation. Des enfants âgés seulement de
quelques années meurent ainsi des suites de pathologies habituellement observés chez les adultes (maladies cardio-vasculaires, entre autres). Le lobby nucléaire, Agence internationale de l’énergie atomique en tête, ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé, entièrement soumise à l’AIEA dans cette affaire, continuent à nier ces effets afin de préserver leurs intérêts, interdisant ainsi l’accès aux soins à de nombreuses personnes. Vous pouvez aider l’Institut BELRAD en envoyant vos dons à « Enfants de Tchernobyl Belarus » (dont Alexeï Nesterenko est vice-président) qui est le principal soutien en France de l’Institut. Une cure de trois semaines de pectine de pomme, chélateur naturel, sans effet secondaire et peu coûteux, permet d’éliminer jusqu’à 70% du Césium radioactif incorporé. Trois cures par an reviennent à 120 euros. Par avance merci !"


Enfants de Tchernobyl Belarus
20 rue principale - 68 480 BIEDERTHAL
http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr/

10:21 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

04/12/2008

A propos de l'asso SOS éducation

Après avoir lu une lettre de Madame Isabelle Hannart, sécrétaire générale de l'asso SOS éducation, j'ai cherché des infos sur son asso

Lu sur le site subversif bien-sûr http://ecolesdifferentes.free.fr

(texte de 2003)

L' association est indépendante au plan légal, mais pas neutre au plan politique : elle se rattache à une nébuleuse parfaitement identifiée. On la retrouve sur le site Internet conscience-politique.org pour lequel elle a réalisé l'analyse d'un manuel d'histoire jugé trop complaisant sur les morts du communisme. Que trouve-t-on sur ce site ? Des références aux ultralibéraux tendance Reagan, aux mouvements antiavortement et à la mouvance des évangélistes américains, le tout nimbé d'une proximité assumée avec l'extrême droite. Et des références appuyées à Claude Reichman, seule «personnalité politique» dont le site Internet est recommandé.

Ce dernier n'est pas un inconnu, et c'est bien le mouvement qu'il tente de fédérer qui inspire directement SOS Education. Il se présente comme «ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002», à laquelle il n'a pas concouru, faute de signatures suffisantes. Reichman a néanmoins créé un «cabinet fantôme» à la mode anglaise. Avec un «ministre de l'Instruction publique et de la Civilisation» (l'universitaire Guy Millières). En matière d'éducation, le programme présente des parentés avec ceux du FN et surtout du MNR de Bruno Mégret, mais il se rattache surtout aux idées défendues par Charles Millon, ex-président de la région Rhône-Alpes élu avec les voix du FN. Un autre site assure la promotion de Claude Reichman : les4vérités.com, qui renvoie dans sa rubrique «Partenaires» aux sites de National hebdo et de Présent. Elle incite à ne pas manquer l'émission de Reichman sur Radio Courtoisie. les4vérités.com sont publiées par l'ancien journaliste Alain Dumait, qui a successivement travaillé, entre 1970 et 1979, à Valeurs actuelles, au Figaro, à France-Soir, à Antenne 2 et à l'Express avant de créer «Contribuables associés», association violemment anti-service public. L'adjoint d'Alain Dumait est François Laarman, impliqué dans des actions de lobbying pour la défense du libéralisme, des consommateurs et des contribuables.

Or, la famille Laarman est intimement liée à SOS Education. Isabelle, 25 ans, nièce de François, était dans la délégation de SOS Education qui a été reçue au ministère. Ainsi que Vincent, son frère, qui apparaît sur la photo aux côtés de Xavier Darcos. Par ailleurs, Isabelle résidait encore fin 2002 dans le XVe arrondissement de Paris, dans le logement qui a servi de premier siège social à SOS Education. Enfin, Vincent Laarman est présenté comme un des correspondants de l'organisation américaine The Separation of School and State Alliance (Alliance pour la séparation de l'école et de l'Etat). Cette dernière ne réclame rien moins que le renvoi complet de l'éducation à la sphère privée.

Concordance. Cette offensive de lobbying venant des ultralibéraux a inquiété l'Unsa- Education. Le syndicat relève en effet une troublante concordance entre les annonces de Raffarin en matière de décentralisation ou d'autonomie des établissements et certains points du «programme» de SOS Education. Idem de la tonalité générale des discours de l'Education nationale depuis huit mois sur une école qui serait «en panne» et manquerait «d'efficacité». Pour autant, les réseaux libéraux qui s'étaient structurés voici dix ans à l'Education nationale, et dont Xavier Darcos était un des animateurs, semblent étrangers à la nébuleuse dans laquelle s'inscrit SOS Education. A ce jour, l'association, qui revendique entre 18 000 et 20 000 adhérents, n'a pas répondu à nos questions.

(1) Disposition fiscale qui n'implique aucun contrôle a priori. Cette mention n'a rien à voir avec la déclaration dite «d'utilité publique».

***

Je comprends mieux.... Le site de SOS éducation est édifiant. Je ne mets même pas le mien tiens, manquerait plus que je leur fasse de la pub.

 

Les requins de Nouvelles Tribus

"Créée en 1942 par Paul Fleming, avec un siège principal à Stanford en Floride, cette organisation existe aujourd’hui dans 17 pays sur les 4 continents. Liée au Summer Institute of Linguistics, elle serait entrée clandestinement en 1946 au Venezuela, en obtenant en 1952, sous la dictature de Marcos Pérez Jiménez (1952-58), un permis de 6 mois. Ses activités, menées auprès d’une trentaine de communautés indiennes par quelques 160 missionnaires, étaient depuis plus de trente ans dénoncées aussi bien par des associations écologiques et des ONGs vénézuéliennes de défense des droits de l’homme, que par des membres de l’Eglise catholique et des officiers des Forces armées.

D’après leurs enquêtes, celles-ci, sous prétexte d’exercer un travail d’évangélisation, servaient en réalité de façade pour l’exploitation illimitée et illégale des ressources naturelles présentes en territoires indiens. Ceci, au profit de compagnies nord-américaines comme General Dynamics et Westinghouse, elles-mêmes liées à l’industrie militaire et au constructeur automobile Ford. D’après l’ancien congressiste Alexander Luzardo, cette organisation compterait à cette fin une flotte d’aviation, une trentaine de pistes d’atterrissage dans le pays, ainsi qu’un puissant réseau de télécommunications. Plus grave, l’organisation est accusée de s’être servi de communautés entières, Yanomami entre autres, pour des expérimentations génétiques.

Contraints de survivre dans les endroits les plus reculés, certains peuples originaires du Venezuela occupent, de fait, des espaces échappant à la vigilance des pouvoirs publics. Et parmi eux, certaines des plus grandes réserves minérales et biologiques du pays. Les principaux Etats indigènes du pays (Amazonas, Bolivar et Zulia) abritent en effet des réserves considérables et stratégiques (uranium, or, charbon, métaux précieux, plantes médicinales) qui en ont fait, et continuent de faire, l’objet des velléités de groupes économiques nationaux et étrangers. Leur combat pour la reconnaissance de leurs droits sur ces espaces sera donc certainement long et dur à mener. Dans ce contexte, l’expulsion des "Nouvelles tribus" est considérée comme une première victoire sur une prédation jusqu’ici incontrôlée des espaces de survie des communautés indiennes du pays."

Leur site de merde : http://www.ntm.org/

03/12/2008

Derniers nomades ou déchets ?

NOMADISME.jpg

ÇA SE PASSE EN FRANCE... Ironie volontaire, provocation, message subliminal adressé aux nomades? Faut-il rester indifférent ou commenter cette image, détruire cette pancarte insolite, ou envoyer la photo au Canard Enchainé? Les mots "voyage"  et "accueil"  associés à " déchetterie"  ont en tout cas  interpellé l'équipe de Randomona, association de Voyage à Visage Humain. Nous n´aurions jamais imaginé  qu´un urbaniste zélé - ou une municipalité insouciante - puisse associer de façon aussi provocante l´image humaniste que nous devons cultiver des derniers peuples nomades de la planète au lieu de dépôt de nos rebuts...

      Depuis une dizaine d'années Randomona organise des voyages dans les dernières contrées du monde ou vivent des peuples nomades en totale harmonie avec leur environnement. Ces derniers ont tout conservé des valeurs humaines que les peuples sédentaires ont soigneusement détruites au cours des siècles, malgré les préconisations de Rousseau et les idées des lumières... Aujourd'hui nous pouvons considérer que les nomades sont les dépositaires légitimes de nos derniers sens humains perdus dans la tourmente de la modernité.

      Leur pauvreté économique est souvent compensée par leur adaptabilité aux aléas climatiques et environnementaux, ainsi qu´aux changements imposés par l´introduction dans leurs propres milieux de vie de contraintes auxquelles ils savent encore et toujours répondre pour survivre: rétrécissement de leurs aires de pâturage, fermeture des frontières sur leurs territoires traditionnels de transhumance et d´échanges commerciaux, tentatives de sédentarisation forcée. Le régime communiste de la Mongolie des années 1940, pourtant le moins enclin à la tolérance, avait même fini par admettre que seul le nomadisme pourrait garantir le maintien en bonne santé d´un cheptel dont seuls les nomades connaissaient les exigences. Ce régime dictatorial avait fini par abandonner en partie ses tentatives de sédentarisation...

      Alors comment expliquer que, consciemment ou inconsciemment, comme le suggère le libellé de cette association de pancartes, une municipalité d´un pays prétendument tolérant et accueillant puisse se laisser aller a l´idée du rejet de celles et ceux qui, par leur mobilité, leur culture de l´échange et de l´accueil, leur extraordinaire capacité d´adaptation mériteraient plutôt d´être honorées? Jean-Jacques et les autres brillants inspirateurs des privcipes d'égalité et fraternité auraient de quoi méditer sur cette cause. Leurs réflexions rejondraient les idées émises ces temps-ci sur le concept d'intégration si cher  aux politiques d'aujourd'hui. 

      Déjà la locution "gens du voyage"  constituait un euphémisme que nous avons toujours jugé mal à propos.

Appelons un chat un chat: les nomades peuvent être fiers d'exister encore... Si l'ironie, comme l'aveuglement, n'ont pas de limite, craignons l'avènement prochain d'une autre méprise qui mentionnerait sur la pancarte du bas la direction d'un lieu de "recyclage" : trier pour mieux soumettre, un concept plus qu'inquiétant à l'heure de la mondialisation. Le contraire du rapprochement entre les peuples auquel nous croyons. Faisons notre le mot de de Jacques Legrand: " Le nomadisme n’est pas une anomalie, c’est l’un des modes par lesquels l’homme a colonisé et colonise la planète..." 

Jean-Marc Percier

Président de Randomona

http://www.randomona.com/new/spip/

 

02/12/2008

de 1969 dépucelage à indian nues

1969 dépucelage

free égyptiennes films vidéo

poésie sur la saison été

les sœurs siamoises guatémaltèques

sarkosi

websex

délit obstacle

la fin de la pauvreté distribution france diaz

lessives vigitox

cramées

œuvres poétiques intégrales

nouvelles politiques récentes du congo brazzaville

poésie regard bleu

toi mon semblable

akuntsu

punaise de moinillon

la fabrication du consentement

alors je bois du vin

films-sex dans le monde

edwige poret nue

indian nues

Des rafles aujourd'hui ?

Emmanuel Terray

Le quotidien français Le Monde a refusé de publier ce texte.
"A partir du moment où la police se livre à des interpellations massives opérées à l’improviste dans une certaine population, eh bien il y a rafle ! Effectivement, le terme de rafle a été utilisé dans plusieurs circonstances historiques. Au moins deux, dans l’espace de mon existence. "

Source: Afriqu'Echos Magazine
Titre original : Quand on veut interpeller des indésirables, il faut aller les chercher là où ils sont
Propos recueillis par Karl Laske.


Anthropologue, ancien directeur du Centre d’études africaines (EHESS-CNRS) entre 1984 et 1991, et membre de la Ligue des Droits de l’Homme, Emmanuel Terray est l'auteur d'un texte dont le Monde a refusé la parution « 1942-2006: réflexions sur un parallèle contesté », mais qui circule sur le net, et que l'on peut lire sur l'un des sites (http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1810
) de la ligue des droits de l'homme ou sur celui de resf.

25/09/2007

«Pendant la guerre bien entendu, l’exemple cité par le Petit Robert, c’est la rafle du Vel d’Hiv. Il y a eu aussi des rafles pendant la guerre d’Algérie, et il se trouve qu’à ce moment-là, j’ai assisté à certaines de ces rafles, en tous cas l’une d’entre elles, le 17 octobre 1961, où une manifestation pacifique, désarmée, a été proprement raflée par la police. A partir du moment où de telles opérations ont lieu, et elles ont lieu, je ne vois pas pourquoi on n’emploie pas le mot rafle. Le mot rafle s’écrit avec une minuscule, c’est nom commun. C’est par une sorte de pudeur ou de scrupule incompréhensible que ce terme n’est pas employé. » (…)

« Ce qui fait le caractère suprêmement tragique des rafles de 1942, dont je rappelle qu’elles sont effectuées pour l’essentiel par la police française, c’est qu’au terme de la rafle, la police française remet les gens qu’elle a capturé aux Allemands. Elle les remet aux nazis et à partir de ce moment-là, ils sont déportés, ils partent d’abord à Drancy, puis à Compiègne, et ils sont mis dans des trains en direction de l’Allemagne et à ce moment-là la police française se désintéresse de leur sort. C’est cette présence allemande qui fait tout le caractère unique et extraordinairement tragique de l’extermination de 1942, et bien entendu aujourd’hui, il n’y a pas extermination, et il n’y a pas Allemands. Mais en revanche si l’on regarde l’attitude de la police française, les similitudes apparaissent. »

« La première similitude, c’est le fait qu’un certain nombre d’individus qui vivent parmi nous, qui sont installés sur notre territoire, sont désignés comme des indésirables. Et ces indésirables, on décide de s’en débarrasser en les mettant dehors. La deuxième similitude est commandée par la nature des choses : à partir du moment où l’on veut interpeller des suspects collectivement désignés, il n’y a pas beaucoup le choix. Les techniques existent.

C’est la convocation piège dans les préfectures, qui était déjà pratiquée en 1942. C’est la rafle, l’arrestation massive. C’est l’interpellation des enfants dans les écoles. On a beau me dire que les deux situations n’ont aucun rapport, c’est quand même la première fois depuis les années 1940-1945 que des enfants sont interpellés dans des écoles. C’est l’interpellation des gens à leur domicile comme ça s’est produit à Amiens, avec les conséquences tragiques que l’on connaît. Techniquement parlant quand on veut interpeller des indésirables, il faut aller les chercher là où ils sont. Le fait que la police française se soit vue fixer des objectifs chiffrés en la matière, et sur lesquels les responsables sont jugés par leur hiérarchie, a pour conséquence que cette chasse prend des formes tout à fait spectaculaires. »

« Ce qui c’est passé à deux pas de votre journal, place de la République, l’année dernière, à l’occasion des Restaurants du cœur, où la police est venu interpeller une trentaine de sans-papiers après en avoir contrôlé bien davantage, c’est une rafle. J’ai ici le rapport de la Cimade, il y a une rubrique rafles et une liste de rafles vous est indiquée : liste des rafles et nombre de personnes placées en rétention recensées par la Cimade. Ce document est dans le domaine public, chacun peut le consulter. Et la Cimade, qui est experte en la matière puisqu’elle était déjà sur ce front en 1940-42, n’hésite en aucun cas à parler de rafles, je ne vois pas pourquoi je m’abstiendrais d’en parler. »

« Les méthodes policières sont commandées par la nature des choses : c’est un problème technique. A partir du moment où vous voulez interpeller des gens qui n’ont pas commis de délit particulier, sauf celui d’être là, ou bien c’était celui d’être juif en 1942, vous allez les chercher là où ils sont, vous leur tendez des pièges pour les amener dans les préfectures, vous allez mettre des dispositifs policiers pour les interpeller dans les quartiers où ils habitent. Il faut savoir que cette année au métro Belleville, c’est pratiquement chaque semaine que les opérations de ce genre ont lieu. D’après ce que m’ont raconté les habitants du quartier, une semaine ce sont les Chinois, une autre semaine ce sont les Arabes, probablement en fonction des avions qu’il faut remplir, et ce sont des rafles qui sont ciblées sur des populations déterminées.»

« Une des conséquences de tout cela, c’est quand même le fait extrêmement grave que désormais, c’est par centaines que les enfants sont enfermés en centre de rétention. La Cimade le mentionne : les chiffres pour 2005 sont de l’ordre de 400. Et je pense qu’aujourd’hui ils ont beaucoup augmenté. Les parents sont soumis au chantage : ou bien vous les emmenez avec vous, ou bien on les met à la Ddass. C’est quand même extrêmement grave que des enfants de trois à six ans soient enfermés dans des centres de rétention. Ultime parallèle : quand la Cimade a interpellé les autorités sur ce placement des enfants en rétention, en leur disant "mais les enfants n’ont pas à être en rétention puisqu’ils ne sont pas expulsables", la réponse de l’administration a été “oui mais nous agissons dans un but humanitaire pour ne pas séparer les parents des enfants“. Eh bien, je le dit brutalement, j’appelle ça la jurisprudence Laval –Bousquet, parce que c’est exactement la réponse que Laval et Bousquet ont faite aux autorités chrétiennes quand les autorités chrétiennes leur ont demandé de ne pas interpeller les enfants juifs, Laval et Bousquet leur ont répondu qu’ils faisaient cela dans un but humanitaire pour ne pas les séparer de leurs parents. On peut penser qu’il s’agit d’une pure et simple coïncidence, n’empêche que la réponse est mot pour mot la même. »

Le monde a besoin d’alternatives et pas seulement de régulations

Source : http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008...

François Houtart

Assemblée générale des Nations Unies
Le 31 octobre dernier, notre ami le chanoine François Houtart a été invité à présenter ses vues sur la crise financière en cours à l'assemblée générale de l'ONU. Les dirigeants du monde capitaliste l'écouteront-ils ? Voici en tout cas le texte de son discours qu'il nous a communiqué...

Mesdames et Messieurs les Délégués, Chers Amis,

Le monde a besoin d’alternatives et pas seulement de régulations. Il ne suffit pas de réaménager un système, il s’agit de le transformer. C’est un devoir moral et pour le comprendre, adopter le point de vue des victimes permet à la fois de faire un constat et d’exprimer une conviction ; le constat que l’ensemble des crises, financière, alimentaire, énergétique, hydrique, climatique, sociale, relèvent d’une cause commune, et la conviction que nous pouvons transformer le cours de l’histoire.


Le constat

Quand 850 millions d’êtres humains vivent sous la barre de la pauvreté et que leur nombre augmente, quand chaque vingt quatre heure, des dizaines de milliers de gens meurent de faim, quand disparaissent jour après jour des ethnies, des modes de vie, des cultures, mettant en péril le patrimoine de l’humanité, quand le climat se détériore et que l’on se demande s’il vaut encore la peine de vivre à la Nouvelle Orléans, au Sahel, dans les Iles du Pacifique, en Asie centrale ou en bordure des océans, on ne peut se contenter seulement de parler de crise financière.

Déjà les conséquences sociales de cette dernière sont ressenties bien au delà des frontières de sa propre origine : chômage, chèreté de la vie, exclusion des plus pauvres, vulnérabilité des classes moyennes et allongement dans le temps de la liste des victimes. Soyons clairs, il ne s’agit pas seulement d’un accident de parcours ou d’abus commis par quelques acteurs économiques qu’il faudra sanctionner, nous sommes confrontés à une logique qui parcourt toute l’histoire économique des deux derniers siècles. De crises en régulations, de dérégulations en crises, le déroulement des faits répond toujours à la pression des taux de profit : en hausse on dérégule, en baisse on régule, mais toujours en faveur de l’accumulation du capital, elle-même définie comme le moteur de la croissance. Ce que l’on vit aujourd’hui n’est donc pas nouveau. Ce n’est pas la première crise du système financier et certains disent que ce ne sera pas la dernière.

Cependant, la bulle financière créée au cours des dernières décennies, grâce, entre autres, au développement des nouvelles technologies de l’information et des communications, a surdimensionné toutes les données du problème. L’économie est devenue de plus en plus virtuelle et les différences de revenus ont explosé. Pour accélérer les taux de profits, une architecture complexe de produits dérivés fut mise en place et la spéculation s’est installée comme un mode opératoire du système économique. Cependant, ce qui est nouveau, c’est la convergence de logique entre les dérèglements que connaît aujourd’hui la situation mondiale.

La crise alimentaire en est un exemple. L’augmentation des prix ne fut pas d’abord le fruit d’une moindre production, mais bien le résultat combiné de la diminution des stocks, de manœuvres spéculatives et de l’extension de la production d’agrocarburants. La vie des personnes humaines a donc été soumise à la prise de bénéfices. Les chiffres de la bourse de Chicago en sont l’illustration.

La crise énergétique, quant à elle, va bien au delà de l’explosion conjoncturelle des prix du pétrole. Elle marque la fin du cycle de l’énergie fossile à bon marché (pétrole et gaz) dont le maintien à un prix inférieur provoqua une utilisation inconsidérée de l’énergie, favorable à un mode de croissance accéléré, qui permit une rapide accumulation du capital à court et moyen terme. La surexploitation des ressources naturelles et la libéralisation des échanges, surtout depuis les années 1970, multiplia le transport des marchandises et encouragea les moyens de déplacement individuels, sans considération des conséquences climatiques et sociales. L’utilisation de dérivés du pétrole comme fertilisants et pesticides se généralisa dans une agriculture productiviste. Le mode de vie des classes sociales supérieures et moyennes se construisit sur le gaspillage énergétique. Dans ce domaine aussi, la valeur d’échange prit le pas sur la valeur d’usage.

Aujourd’hui, cette crise risquant de nuire gravement à l’accumulation du capital, on découvre l’urgence de trouver des solutions. Elles doivent cependant, dans une telle perspective, respecter la logique de base : maintenir le niveau des taux de profit, sans prendre en compte les externalités, c’est à dire ce qui n’entre pas dans le calcul comptable du capital et dont le coût doit être supporté par les collectivités ou les individus. C’est le cas des agrocarburants et de leurs conséquences écologiques : destruction par la monoculture, de la biodiversité, des sols et des eaux souterraines, et sociales : expulsion de millions de petits paysans qui vont peupler les bidonvilles et aggraver la pression migratoire.

La crise climatique, dont l’opinion publique mondiale n’a pas encore pris conscience de toute la gravité, est, selon les experts du GIEC (Groupe international des experts du climat) le résultat de l’activité humaine. Nicolas Stern, ancien collaborateur de la Banque mondiale, n’hésite pas à dire que “les changements climatiques sont le plus grand échec de l’histoire de l’économie de marché.” En effet, ici comme précédemment, la logique du capital ne connaît pas les “externalités”, sauf quand elles commencent à réduire les taux de profit.

L’ère néolibérale qui fit croître ces derniers, coïncide également avec une accélération des émissions de gaz à effet de serre et du réchauffement climatique. L’accroissement de l’utilisation des matières premières et celui des transports, tout comme la dérégulation des mesures de protection de la nature, augmentèrent les dévastations climatiques et diminuèrent les capacités de régénération de la nature. Si rien n’est fait dans un proche avenir, de 20 % à 30% de toutes les espèces vivantes pourraient disparaître d’ici un quart de siècle. Le niveau et l’acidité des mers augmentera dangereusement et l’on pourrait compter entre 150 et 200 millions de réfugiés climatiques dès la moitié du 21° siècle.

C’est dans ce contexte que se situe la crise sociale. Développer spectaculairement 20 % de la population mondiale, capable de consommer des biens et des services à haute valeur ajoutée, est plus intéressant pour l’accumulation privée à court et moyen terme, que répondre aux besoins de base de ceux qui n’ont qu’un pouvoir d’achat réduit ou nul. En effet, incapables de produire de la valeur ajoutée et n’ayant qu’une faible capacité de consommation, ils ne sont plus qu’une foule inutile, tout au plus susceptible d’être l’objet de politiques assistentielles. Le phénomène s’est accentué avec la prédominance du capital financier. Une fois de plus la logique de l’accumulation a prévalu sur les besoins des êtres humains.

Tout cet ensemble de dysfonctionnements débouche sur une véritable crise de civilisation caractérisée par le risque d’un épuisement de la planète et d’ une extinction du vivant, ce qui signifie une véritable crise de sens. Alors, des régulations ? Oui, si elles constituent les étapes d’une transformation radicale et permettent une sortie de crise qui ne soit pas la guerre, non, si elles ne font que prolonger une logique destructrice de la vie. Une humanité qui renonce à la raison et délaisse l’éthique, perd le droit à l’existence.

Une conviction

Certes, le langage apocalyptique n’est pas porteur d’action. Par contre, un constat de la réalité peut conduire à réagir. La recherche et la mise en œuvre d’alternatives sont possibles, mais pas sans conditions. Elles supposent d’abord une vision à long terme, l’utopie nécessaire ; ensuite des mesures concrètes échelonnées dans le temps et enfin des acteurs sociaux porteurs des projets, au sein d’un combat dont la dureté sera proportionnelle au refus du changement.

La vision de long terme peut s’articuler autour de quelques axes majeurs. En premier lieu, un usage renouvelable et rationnel des ressources naturelles, ce qui suppose une autre philosophie du rapport à la nature : non plus l’exploitation sans limite d’une matière, en l’occurrence objet de profit, mais le respect de ce qui forme la source de la vie. Les sociétés du socialisme dit réel, n’avaient guère innové dans ce domaine.

Ensuite, privilégier la valeur d’usage sur la valeur d’échange, ce qui signifie une autre définition de l’économie :non plus la production d’une valeur ajoutée, source d’accumulation privée, mais l’activité qui assure les bases de la vie, matérielle, culturelle et spirituelle de tous les êtres humains à travers le monde. Les conséquences logiques en sont considérables. A partir de ce moment, le marché sert de régulateur entre l’offre et la demande au lieu d’accroître le taux de profit d’une minorité. Le gaspillage des matières premières et de l’énergie, la destruction de la biodiversité et de l’atmosphère, sont combattus, par une prise en compte des “externalités” écologiques et sociales. Les priorités dans la production de biens et de services changent de logique.

Un troisième axe est constitué par une généralisation de la démocratie, pas seulement appliquée au secteur politique, par une démocratie participative, mais aussi au sein du système économique, dans toutes les institutions et entre les hommes et les femmes. Une conception participative de l’Etat en découle nécessairement, de même qu’une revendication des droits humains dans toutes leurs dimensions, individuelles et collectives. La subjectivité retrouve une place.

Enfin, le principe de la multiculturalité vient compléter les trois autres. Il s’agit de permettre à tous les savoirs, même traditionnels, de participer à la construction des alternatives, à toutes les philosophies et les cultures, en brisant le monopole de l’occidentalisation, à toutes les forces morales et spirituelles capables de promouvoir l’éthique nécessaire. Parmi les religions, la sagesse de l’hindouisme dans le rapport à la nature, la compassion du bouddhisme dans les relations humaines, la quête permanente de l’utopie du judaïsme, la soif de justice dans le courant prophétique de l’islam, les forces émancipatrices d’une théologie de la libération dans le christianisme, le respect des sources de la vie dans le concept de la terre-mère des peuples autochtones de l’Amérique latine, le sens de la solidarité exprimé dans les religions de l’Afrique, sont des apports potentiels importants, dans le cadre évidemment d’une tolérance mutuelle garantie par l’impartialité de la société politique.

Utopies que tout cela ! Mais le monde a besoin d’utopies, à condition qu’elles se traduisent dans la pratique. Chacun des principes évoqués est susceptible d’applications concrètes, qui ont déjà fait l’objet de propositions de la part de nombreux mouvements sociaux et d’organisations politiques. Le nouveau rapport à la nature signifie, entre autres, la récupération par les Etats de la souveraineté sur les ressources naturelles et leur non appropriation privée ; l’arrêt des monocultures et la remise en valeur de l’agriculture paysanne, la ratification, l’approfondissement des mesures de Kyoto et de Bali sur le climat

Privilégier la valeur d’usage entraine la non-marchandisation des éléments indispensables à la vie : les semences, l’eau, la santé, l’éducation ; le rétablissement des services publics ; l’abolition des paradis fiscaux ; la suppression du secret bancaire ; l’annulation des dettes odieuses des Etats du Sud ; l’établissement d’alliances régionales, sur base non de compétitivité, mais de complémentarité et de solidarité ; la création de monnaies régionales, l’établissement de multipolarités et bien d’autres mesures encore. La crise financière constitue l’occasion unique de mettre ces mesures en application.

Démocratiser les sociétés passe par l’organisation de la participation locale, y compris dans la gestion de matières économiques et va jusqu’à la réforme des Nations unies. La multiculturalité s’exprime par l’abolition des brevets sur le savoir, par la libération de la science de l’emprise des pouvoirs économiques, par la suppression des monopoles de l’information, par l’établissement de la liberté religieuse.

Mais qui sera porteur de ce projet ? Il est vrai que le génie du capitalisme est de transformer ses propres contradictions en opportunités. How global warming can make you wealthy ?, (Comment le réchauffement terrestre peut vous enrichir ?) lisait-on dans une publicité de US Today du début 2007. Le capitalisme pourra-t-il aller jusqu’à renoncer à ses propres principes ? Évidemment non. Seul un nouveau rapport de pouvoir y parviendra, ce qui n’exclut pas le ralliement de certains acteurs économiques contemporains. Mais une chose est claire : le nouvel acteur historique porteur des projets alternatifs est aujourd’hui pluriel. Ce sont les ouvriers, les paysans sans terre, les peuples indigènes, les femmes premières victimes des privatisations, les pauvres des villes, les militants écologistes, les migrants, les intellectuels liés aux mouvements sociaux. Leur conscience d’acteur collectif commence à émerger. La convergence de leurs organisations en est seulement à ses débuts et manque encore souvent de relais politiques. Certains Etats, notamment en Amérique latine, ont déjà créé des conditions pour que les alternatives voient le jour. La durée et l’intensité des luttes de ces acteurs sociaux dépendront de la rigidité du système en place et de l’intransigeance de ses protagonistes.

Offrez-leur donc au sein de l’Organisation des Nations unies un espace pour qu’ils puissent s’exprimer et présenter leurs alternatives. Ce sera votre contribution au renversement du cours de l’histoire, indispensable pour que le genre humain retrouve un espace de vie et puisse ainsi reconstruire l’espérance.

Vénézuela : une victoire au goût très amer

Source de ces deux articles : http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008... et http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008...#

Romain Migus

Les élections régionales et municipales de ce dimanche 23 novembre au Venezuela se sont déroulées de façon paisible. Dès quatre heures du matin, au son des trompettes et des feux d'artifices, les Vénézuéliens ont commencé à se masser devant les bureaux de vote pour un scrutin électoral qui allait durer jusqu'à 9 h du soir. Vers 23 h 30, la présidente du Centre national électoral pouvait annoncer les premiers résultats qui allaient par la suite s'annoncer irréversibles.

26/11/2008

Confirmation du camp chaviste et baptême plutôt réussi pour le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV)

Les chiffres au niveau national sont sans appel. Le PSUV remporte 233 mairies (80% des Municipios) et 17 Etats régionaux sur les 22 qui étaient en jeu lors de cette élection. Le camp chaviste a obtenu 5.073.774 voix contre 3.948.912 pour l'opposition (53,45% contre 41.65%). La participation était de 65%. Du jamais vu au Venezuela pour des élections régionales et municipales si l'on tient compte du fait que le nombre d'électeur a augmenté de prés de 8 millions en 8 ans !

On peut déjà noter que l'opposition perd 555.442 voix par rapport au référendum sur la proposition de Réforme Constitutionnelle de l'année passée. En revanche, les chavistes augmentent eux de 694.342 voix. Et encore, ces résultats ne tiennent pas compte des nombreuses voix (451.131 pour être précis) qui ont été captées par des candidats ayant appartenu au camp chaviste et qui avaient décidé pour ces élections de faire cavalier seul, contre les candidats du PSUV.

Tous les Etats ruraux ont été remporté par le PSUV ainsi que des Etats industriels comme Aragua, Bolivar et dans une certaine mesure Anzoátegui (où PDVSA a une forte implantation). La grande majorité des capitales des Etats régionaux a été remporté (18 sur 22).

Les partis politiques qui avaient appuyés Chavez et s'étaient retournés contre lui (comme c'est le cas pour Podemos) ou avaient présenté des candidats contre les candidats du PSUV (comme le parti Patrie Pour Tous - PPT) ont été balayés, perdant ainsi toute leur représentations au niveau régional et la grande majorité du peu de mairies qu'ils contrôlaient. Tant les chavistes que l'opposition leur ont fait payer leur manque de clarté idéologique. Exception faite du Parti Communiste Vénézuélien dont la claire affirmation à son idéologie marxiste-léniniste ne lui a fait ni perdre ni gagner de sièges. Pour sa première confrontation réelle en tant que Parti Politique, le PSUV a remporté son pari.

Et pourtant cette victoire quantitative ne doit pas être un élément pour se voiler la face: la Révolution Bolivarienne a sérieusement été ébranlé dans des Etats stratégiques.


L'opposition remporte des victoires déterminantes.

L'opposition au processus révolutionnaire remporte les Etats du Zulia, de Carabobo, de Nueva Esparta, du Táchira, de Miranda, ainsi que la Mairie de la grande Caracas.


Nueva Esparta et Táchira ont une importance stratégique. Le premier est un ensemble d'îles dont l'île Marguerite est la plus importante. C'est le plus petit Etat du Venezuela mais il revêt un caractère très important pour son insularité et sa proximité avec les frontières maritimes du Venezuela avec les îles des Antilles. Cette position stratégique est renforcée par la présence de la IV flotte des Etats-Unis dans la mer des Caraïbes. Le gouverneur élu (un membre du parti Accion Democratica) l'a déjà été pendant 10 ans. Il est réélu pour 4 ans.

La perte de l'Etat du Táchira pourrait avoir des conséquences désastreuses. Frontalier avec la Colombie, c'est un des deux Etats (avec le Zulia contrôlé aussi par l'opposition) par lequel transite toute la contrebande venant du pays voisin. Plus grave encore c'est un Etat occupé militairement de manière partielle par la Colombie à travers ses organisations paramilitaires (1) . Comme d'une part, celles-ci ont réglé le problème de l'insécurité au moyen de la terreur fasciste et de couvre-feux imposés à la population et que d'autre part l'insécurité est l'axe central du nouveau gouverneur (issu du parti COPEI), on peut légitimement craindre une expansion de ce problème et une violation croissante de la souveraineté du territoire vénézuélien par un corps d'armée étranger. Notons aussi qu'avec le maintien du Zulia dans le camp de l'opposition, les deux Etats régionaux qui entretiennent les relations les plus importantes avec le voisin colombien maintiendront désormais une proximité idéologique. L'étau se resserre sur le Venezuela bolivarien.

Les Etats Nueva Estparta et Tachira sont des pertes stratégiques mais ne constituent pas les revers les plus importants pour la Révolution Bolivarienne lors de ces élections régionales et municipales. Les Etats du Zulia, de Miranda, et de Carabobo sont les Etats les plus peuplés du Venezuela, n'étant dépassés en nombre que par la mairie de la grande Caracas également aux mains de l'opposition. Ce sont des Etats très riches qui concentrent une bonne partie de l'industrie vénézuélienne.

Dans le cas du Zulia, on pense bien sur à l'industrie pétrolière mais aussi aux tentatives difficiles de réformes agraires bloquées par Manuel Rosales durant 8 ans, politique que continuera son dauphin, le gouverneur Pablo Perez.

L'Etat du Carabobo compte sur son territoire de très nombreuses industries privées (nationales et internationales) qui en font le poumon industriel du pays, et possède le deuxième port de marchandises du Venezuela (Puerto Cabello).

Quant à l'Etat du Miranda, il englobe quatre mairies de Caracas sur cinq, dont la mairie qui dispose des ressources les plus importantes par habitant de toute l'Amérique Latine (Chacao – fief de l'opposition). Si l'on ajoute à cela que les quatre mairies de Caracas qui dépendent de l'Etat du Miranda ont toutes été gagnées par l'opposition, on comprend aisément comment la grande mairie qui chapeaute les cinq mairies qui constituent Caracas soit passée elle aussi à l'opposition.

Si nous insistons sur la richesse de ces Etats régionaux, c'est pour souligner l'importance des ressources dont disposeront les gouverneurs d'opposition à travers les impôts régionaux. De plus, la Constitution vénézuélienne oblige par ses articles 167 et 179, l'Etat central à financer les Etats régionaux et les Municipios à hauteur de 20% de ses rentrées fiscales. 70% de ce montant est réparti en fonction de la population des Etats régionaux. Autrement dit, comme les Etats les plus peuplés ont été gagnés par l'opposition, le gouvernement bolivarien va devoir financer les prochaines campagnes que les partis d'opposition mèneront contre lui. Cette manne financière (répartition de l'assiette fiscale de l'Etat pour les régions de l'opposition et impôts régionaux) ne manqueront pas d'avoir des répercussions sur les prochaines campagnes nationales ainsi que sur le renforcement de la structure des partis d'opposition.

Comment en est-on arrivé là ? Le Peuple aurait-il abandonné Chavez comme s'empressent à le souligner certains employés des entreprises de communication transnationales ?


Le discours et les faits

A regarder les résultats de plus prés (2) , on se rend compte que les résultats des bureaux de vote des quartiers populaires de tous les Etats régionaux ou mairies gagnés par l'opposition (et surtout Caracas) démentent les affirmations de certains media transnationaux. Le chavisme y gagne largement mais avec un faible taux de participation. En revanche, les quartiers de classe moyenne, où vit une population moins nombreuse ont fait le plein de vote pour l'opposition. Exemple type, la mairie de Baruta dans Caracas, où vit une population de classe moyenne a enregistré une différence de 94.868 voix en faveur de l'opposition plaçant le candidat de l'opposition en tête avec 83.08%.

Ces chiffres doivent selon nous s'interpréter de la même manière: selon l'espace entre le discours et les faits. Faire coller les actes avec les discours dans le cas de la classe moyenne, et faire coller les discours aux actes dans le cas des classes populaires.

Dans le cas des classes moyennes, le gouvernement bolivarien est certainement celui qui a le plus fait pour protéger le peu de propriétés de cette classe sociale. Aide aux crédits immobiliers, suppression de la TVA sur les vente d'automobiles, politique de crédit pour monter (ou renforcer) leurs commerces. Des cliniques publiques ont été construites dans leur quartier, des marchés alimentaires publics à prix réduits se tiennent dans leurs quartiers, des écoles bolivariennes publiques accueillent leurs enfants. Les prix des écoles privées ont été congelés par le gouvernement leur permettant ainsi d'avoir une alternative aux écoles bolivariennes…etc. Mais surtout, le gouvernement a assuré une stabilité du système bancaire qui leur a permis d'épargner en toute tranquillité (3). Malgré les réalisations faites pour les classes moyennes par le gouvernement bolivarien, celles-ci se maintiennent dans une haine antichaviste largement exploitée par les media. Il ne s'agit pourtant pas d'oligarques ni de propriétaires de moyen de production. Parfois, la frontière qui sépare la grande majorité des classes moyennes (basses et moyennes) de certaines classes populaires est plus liée à des questions d'espaces urbains qu'à des conditions économiques réellement différentes. Il conviendrait certainement pour le gouvernement et le PSUV d'apaiser la rhétorique contre les classes moyennes, ou tout au moins de la mettre en adéquation avec la politique avantageuse qu'ils mènent pour cette classe sociale.

De la même manière, si les classes populaires ont largement voté pour le PSUV, elles l'ont faites dans une faible mobilisation. Là aussi, il convient de faire coller les actes et les réalisations sociales à la rhétorique socialiste du Pouvoir Populaire et de l'amélioration des conditions de vie. Les défaites du PSUV s'expliquent par des mauvaises gestions locales et régionales (pourtant réalisées par des militaires très proches de Chavez qui avaient même participé aux coups d'Etat de 1992). Plus que d'appuyer la loyauté au chef de l'Etat, les électeurs ont préféré sanctionner l'incompétence en matière de gestion publique, notamment pour ce qui traite de la sécurité, du logement, de la collecte des ordures, des transports, etc… Problème qui selon de nombreux instituts de sondages vénézuéliens arrivent en tête des préoccupations des habitants des grandes villes devant l'emploi !

En bref, le discours politique devra désormais marcher de pair avec la réalité du processus pour reconquérir les électeurs perdus des classes moyennes et populaires.


Une victoire de la démocratie ?

Les porte-parole des partis politiques, du Centre National Electoral, les élus et observateurs se sont tous accordés pour dire que la grande gagnante de ces élections, au delà des résultats, fut la Démocratie. Est-ce si sûr ?

Nous pensons qu'il s'agit surtout d'une victoire quant à l'acceptation du système électoral par les vénézuéliens. Mais qu'en est-il alors de la fameuse démocratie participative et protagonique ? N'est-elle plus digne de définir elle aussi le contenu de la Démocratie vénézuélienne ?

De plus, si l'on s'attarde sur la journée électorale, en effet, on ne trouve plus les fraudes régulières qui étaient commises avant l'arrivée de Chavez au pouvoir mais certains aspects d'un système démocratique représentatif parfait tiennent de l'absurde. La loi électorale vénézuélienne stipule que les bureaux de vote ne peuvent fermer tant qu'il y a un électeur dans la file d'attente. Les résultats serrés vers la fin de la journée électorale ont échauffé les esprits. Pour ne citer que deux exemples, on a pu voir ainsi des militants de Manuel Rosales dans le Zulia vider les hôpitaux dans les dernières minutes pour emmener à voter des personnes en fauteuils roulant ou carrément sur des brancards. Il y a en effet du progrès dans les pratiques. Avant, ils faisaient voter les morts, aujourd'hui ils font bénéficier aux invalides de leur droit de vote à la dernière minute…
Ces pratiques électoralistes ont pu être vu aussi dans le camp chaviste. A Caracas, les militants du PSUV se chargèrent de faire descendre des collines ceux qui n'avaient pas encore voté dans les derniers instants. Du coup, au lieu de fermer à 16h, beaucoup de bureaux de vote fermèrent avec le dernier électeur aux alentours de 21h. Rien à dire sur les méthodes (après tout, chaque parti pouvait ou vider les hôpitaux ou faire une campagne basé sur le remords), il s'agit de militantisme. Mais pour ce qui est de la démocratie en tant que telle, cela ressemble plus à un cirque qu'à des décisions prises par des citoyens rationnelles. Le système représentatif ne peut à lui seul être garant de la démocratie. De plus, là où l'opposition n'a pas gagné mais n'a pas non plus été écrasé, on a vu se dérouler des manifestations violentes pour contester les résultats comme ce fut le cas dans l'Etat du Barinas ou dans la ville de Maracay. Autrement dit, lorsque le résultat ne les favorise pas, les militants de l'opposition n'acceptent toujours pas le système de démocratie représentative vénézuélien.

D'autre part, les Etats-Unis ont investi dans cette campagne électorale plus de 4.7 millions de dollars pour l'année 2008 (4) . Depuis maintenant dix ans, en toute illégalité l'agence du département d'Etat (USAID) et la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED) ont déversé plus de 50 millions de dollars aux partis politiques d'opposition, chaînes de télévision commerciales, ONGs d'opposition, association, etc… Ces deux dernières années, l'accent a été mis sur les étudiants et les personnes des classes populaires notamment avec la création de dizaines d'association à Petare, le grand quartier populaire de l'est de Caracas…. Le travail a bien fonctionné. Peut-on alors parler de Démocratie lorsque un Etat étranger investit des dizaines de millions de dollars pour corrompre les électeurs vénézuéliens afin qu'ils choisissent des candidats favorables à leurs intérêts ? Pour parler de réussite démocratique, il faudrait d'abord respecter les règlements préalables aux conditions qui assurent le bon déroulement de la démocratie. Le gouvernement bolivarien est ici le seul coupable de cette ingérence pour ne pas avoir encore expulsé les agences étasuniennes, qui depuis plus de 6 ans, sont basées à Caracas pour financer l'opposition, les étudiants de droite, des mouvements ultralibéraux dans les barrios, etc. Les exemples chilien ou nicaraguayen, yougoslave ou ukrainien montrent bien que ces politiques sont souvent couronnées de succès.

Consécration de la démocratie vénézuélienne, nous dis-t-on. Qui a donc été élu ?

Dans le Zulia, Manuel Rosales, qui au nom de tous les gouverneurs du Venezuela, avait ratifié le coup d'Etat d'avril 2002 a été élu à Maracaibo et a réussi à placer un pantin à ses ordres comme gouverneur de l'Etat.

Dans l'Etat du Miranda a été élu Capriles Radonski. Celui-là même qui main dans la main avec les terroristes tortionnaires d'extrême droite, Salvador Romani et Henry Lopez Sisco, avaient donné l'assaut à l'ambassade de Cuba, le 12 avril 2002. Le monde du fascisme est assez petit puisque Lopez Sisco était un ancien collègue des terroristes Posada Cariles et Orlando Bosh; et ancien responsable de la sécurité de l'Etat du Zulia dirigé par…Manuel Rosales. Comme si ses relations amicales ne suffisaient pas, lorsqu'il était à la tête de la mairie de Baruta, Capriles Radonski a signé des accords de coopération entre sa police municipale et le FBI étasunien. Entre le FBI et les pires fascistes du continent, on peut deviner les lignes de sa nouvelle politique sécuritaire.

Antonio Ledezma, nouveau maire de la grande mairie de Caracas, est un grand démocrate…
En 2002, il participe au Coup d'Etat et au sabotage économique qui le suivi. En 2004, il fait parti des groupuscules fascistes qui contestent la légitimité du résultat au referendum révocatoire. Il est membre fondateur du Commando Nationale de la Résistance, collectif d'extrême droite prônant la violence et la non-reconnaissance du gouvernement bolivarien. En 2005, il est l'un des promoteurs du boycott des élections législatives. En 2007, il fut le promoteur de la "marche sans retour", qui initiait une série de manifestations une semaine avant le référendum sur la proposition de réforme partielle de la Constitution. La consigne donnée aux manifestants était de "faire des provisions et de se préparer" parce qu'ils n'accepteraient jamais la dictature. Il fallait évidemment comprendre une possible victoire du OUI au référendum.

Dans l'Etat du Carabobo, le gouverneur élu, Henrique Salas Feo est le fils de Henrique Salas Römer. Le papa est un patriarche de la région, multimillionaire, et ancien candidat contre Chavez aux élections de 1998. Le 7 mai 2008, il affirmait dans les colonnes du journal El Universal, que l'autonomie est une alternative au gouvernement de Chavez et déclarait: "Ainsi, les revenus pétroliers ne passeront plus par le pouvoir central et iront directement aux régions." (5) Sans commentaires.
En bon chef de seigneurie féodale, il a légué sa succession à son fils non sans donner le ton de la politique à suivre.

Voila donc le visage de quelques uns des nouveaux "démocrates" qui dirigeront certains des Etats les plus importants du Venezuela. Le fascisme étant comme la toux, difficile d'occulter, dés le mardi 25 novembre des actes d'intimidations et de violences contre les institutions nationales étaient perpétrées par les militants d'opposition. Principale cible: les missions d'éducations, Barrio Adentro et les médecins cubains, les sièges des Conseils Communaux, les Universités crées par le gouvernement bolivarien… Leur but est d'interdire l'accès des différentes initiatives impulsés par le Peuple et le gouvernement aux installations dépendant des régions ou des mairies qu'ils contrôlent (6) . Toutes ces actions se sont déroulées….a peine 36 heures après la victoire de ces membres de l'opposition.
Ils leur restent 35040 heures de gestion avant la prochaine élection.

"On vit tranquille aussi dans les cachots, en-est ce assez pour s'y trouver bien" répondait Rousseau à Hobbes…

[1] Voir Romain Migus, "Venezuela: Conclusion d'une année déterminante", Voltaire, http://www.voltairenet.org/article158266.html
 ou encore Jorge Chavez Morales, "Offensive paramilitaire au Venezuela", Bellaciao, http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32272,%20...

[2] Voir sur le site du Centre National Electoral: http://www.cne.gov.ve/divulgacion_regionales_2008/

[3] Voir Romain Migus & Ernesto J. Navarro, "Le Communisme de Chavez est en train de nous tuer", Le Grand Soir, http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3911&...
(Cet article a plus de deux ans mais la situation n'a guère changé).

[4] Eva Golinger, "La Injerencia ganó las elecciones venezolanas", YVKE Mundial, http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?15264


[5] Reyes Theis, "Salas Römer propone proyecto de autonomías como alternativa", El Universal, 07/05/08.

[6] Voir http://www.aporrea.org/oposicion/n124634.html

L'ingérence a gagné les élections au Venezuela

Eva Golinger

Des années de travail pour pénétrer des communautés et financer des projets et programmes prétendument démocratiques et à vision antisocialiste ont réussi à remettre ces communautés dans les mains de l'opposition.

C’est le cas de Petare (commune de Sucre, Etat de Miranda ), de Catia (commune de Libertador, Caracas) et d'autres où se concentre la grande majorité de la population de Caracas et de Miranda. Une stratégie à but séparatiste et l'infiltration des paramilitaires à Zulia et Táchira ont réussi à assurer à une opposition subordonnée à l'agenda de Washington et aux objectifs du Plan Colombie qui infestent la région, le contrôle de ces territoires tellement importants pour la sécurité de l'État.

Il ne s'agit pas seulement des 4,7 millions de dollars investis par l'Agence Internationale du développement des États-Unis (USAID), par la National Endowment for Democracy (NED) et ses agences affiliées dans la campagne pour les élections régionales du 23 novembre 2008. Il s’agit également des 50 millions de dollars accordés et utilisés depuis 2000, avec l’aide d’ experts du Nord, pour construire une base solide de l'opposition. En effet, celle-ci a commencé, à partir de 2004, à avoir pour objectif la pénétration des communautés liées au chavisme ainsi que des secteurs étudiants.

Toutefois, on ne peut ni écarter ni ignorer la responsabilité de certains dirigeants qui ont utilisé la révolution et la bonne foi du Président Chávez pour obtenir le pouvoir puis pour en abuser, avec des pratiques corrompues et nuisibles envers les populations qu'ils représentaient.
Mais la campagne médiatique qui accuse le chavisme de l'insécurité et de la corruption dans le pays, surtout dans la capitale Caracas, a eu un fort impact. Et les gouvernements régionaux et nationaux n'ont pas répondu avec une efficacité suffisante. Malheureusement, les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes ont la mémoire courte et ont oublié comment gouvernait Antonio Ledezma, quand il était maire de Secteur fédéral en 1993 et qu’il interdisait toute manifestation ou protestation dans la ville. Ils ont aussi oublié pourquoi Ledezma a été un des responsables de la détérioration des services publics de la ville, comme de son infrastructure.
De fait, lors des élections de 2000 et 2004, ce sont des dirigeants pro-Chavez qui ont hérité d'une capitale en ruine totale, avec un centre historique presque détruit, des rues et avenues pleines de trous et de façades détériorées par l’oubli et l’abandon. Est-il possible que le maire même, qui a été responsable de la destruction de la ville 15 ans auparavant, puisse la sauver à présent? Seul le temps le dira, toutefois la probabilité est faible et la courte et triste mémoire des habitants de Caracas leur fera regretter cette décision impulsive.

Les Etats les plus stratégiques et peuplés du pays, comme Carabobo, Miranda, Táchira et Zulia et la plus grande commune de Caracas, ont été livrés à ceux qui, pendant les sept dernières années, ont été responsables de multiples attentats contre la démocratie, y compris de coups d'Etat comme celui d’avril 2002. Car les nouveaux élus font partie des principaux dirigeants du coup d’Etat, commedu sabotage économique qui a presque détruit le pays et son industrie pétrolière en 2002 et 2003, comme également des nombreuses manifestations et actions de déstabilisation qui ont usé la patience de la société vénézuélienne. Pourquoi, alors, ces importantes régions du pays ont-elles rendu à nouveau le pouvoir au « golpismo », au putchisme?

La réponse est simple et complexe à la fois : la révolution n’a pas pris assez au sérieux l'importance et l'impact de la subversion, de même que celle de l'ingérence des agences étrangères dans le pays.
Il ne s’agit pas seulement du financement des partis politiques de l'opposition (par l’étranger, ndt), ce qui doit être interdit fermement par la loi. Il s’agit aussi du réseau complexe de différents acteurs, organismes, façades et agences qui ont réussi à s'infiltrer dans les rangs du chavisme pour en éloigner des partis politiques comme Podemos et PPT, pourtant auparavant tout à fait en faveur de la révolution. Ce réseau, que j'appelle la « toile d'araignée impériale », pénètre aussi les communautés et les quartiers où il promeut des projets et des programmes alternatifs à ceux proposés par le Président Chávez, projets qui peuvent être plus attrayants à court terme et apporter alors une satisfaction instantanée à des secteurs nécessiteux.
Les agences étrangères, comme l'USAID et la NED déjà citées, et d'autres, comme Freedom House, l'Institut Démocrate National (NDI), l'Institut Républicain International (IRI), la Fondation Konrad Adenaeur (Allemagne), FAES (Espagne), FOCAL (Canada), Friedrich Ebert Ztiftung (FEZ, Allemagne) entre autres, travaillent depuis des années au Venezuela. Elles conseillent et financent des partis comme Primero Justicia, Un Nuevo Tiempo et Podemos, les aident à construire des plates-formes et des stratégies politiques correspondant aux nécessités et aux désirs du peuple. Mais elles ont un agenda occulte qui promeut une vision néolibérale et antisocialiste. Rappelez-vous que nous sommes dans la « bataille des idées » et dans cette « guerre sans terrain » où toutes les armes possibles sont utilisées contre l'ennemi.

Ces agences ont aussi fait un travail extrêmement efficace auprès des ONG et des mouvements ou groupes d’étudiants de droite, comme Súmate, Cedice, Hagamos Democracia, Sinergia, Movimiento Estudiantil "Manos Blancas" et d'autres, qui, avec cette aide, ont réussi à conquérir des espaces parfois oubliés ou du moins dans lesquels la révolution ne s’était pas assez investie.
On ne doit pas sous-estimer la capacité et l'efficacité de l'ingérence étrangère et sa poigne impériale.
Sa stratégie de « promotion de la démocratie » dans des pays comme le Venezuela est plus dangereuse qu'une invasion militaire. Car elle est difficile à détecter et se dissimule de façon presque parfaite, par exemple auprès d'ONG et de programmes dont les noms et les missions apparaissent comme nobles et qui prétendent aider les communautés et améliorer le pays. Mais qui en réalité cherchent à le déstabiliser et à mettre en oeuvre un programme contraire aux intérêts souverains du peuple. Son réseau est immense et elle se manifeste dans la société vénézuélienne à travers les médias.
Les beaux discours de porte-parole comme Yon Goicochea essaient de tromper le peuple avec des mots et des phrases poétiques et agréables, de même que les publicités des défenseurs de droits humains comme Human Rights Watch, la Société Interaméricaine de Presse ou la Commission de droits humains de l'Organisation d'États américains (OEA). Cette dernière est l'ingérence la plus dangereuse pour la Révolution bolivarienne. Son réseau mortel se répand dans le pays avec les résultats du 23 novembre. Le peuple et le gouvernement doivent au plus vite réagir pour neutraliser cette menace envers son développement futur.

Le fait que le nouveau Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) ait gagné dans 17 gouvernements provinciaux avec presque 6 millions de voix, constitue un pas important pour la consolidation de la révolution. Il montre aussi l’engagement révolutionnaire d'une majorité de Vénézuéliens. Toutefois, la victoire stratégique des forces adverses ne peut être ni niée ni sous-estimée, et sa reconquête de pouvoirs régionaux doit servir à réveiller le peuple révolutionnaire et le gouvernement vénézuélien. Faute de quoi, l’opposition risquerait d’utiliser ces espaces pour introduire et promouvoir sa vision antisocialiste et individualiste cachée sous une façade de « démocratie et liberté ». Et elle ouvrirait encore plus les portes de ces régions au grand réseau impérial. La zone frontalière est en grave danger. La media luna ( demi-lune, région en forme de croissant de lune et regroupant richesses et opposition, ndt ) est consolidée encore plus avec Táchira et Zulia entre les mains de la droite et des adversaires réactionnaires du pays.

Il est temps de prendre des décisions fermes pour combattre l'ingérence des agences étrangères dans le pays. Si on ne les neutralise pas maintenant, elles réussiront à s’introduire tellement en profondeur dans le pays qu'on ne pourra jamais les en sortir.



Eva Golinger est avocate, auteur des livres « Code Chávez: La Guerre de Washington contre le Venezuela » et « La toile d'araignée impériale: encyclopédie d'ingérence et subversion » qui vient d'être publié au Venezuela en novembre 2008.
evagolinger@gmail.com

 

 

01/12/2008

Grand frère

1111243-1418817.jpg

les opérations des forces de l'ordre au sein des établissements scolaires

 


podcast
La FCPE

du Gers condamne les opérations des forces de l'ordre au sein des établissements scolaires

 

 


 mercredi 26 novembre 2008
 
Quelques jours à peine après la révélation du scandale des conditions dans lesquelles s'est déroulée la semaine dernière une opération anti-drogue au sein du Centre de  Formation des Apprentis de la Chambre de Métiers de Pavie (Gers), les parents d'élèves sont outrés d'apprendre qu'au même moment se menait une opération similaire dans un  collège du département, celui de Marciac.
 
Cette fois encore, le comportement des militaires est révoltant, attesté par de nombreux témoignages croisés et concordants. Entrée dans les classes sans prévenir, simple avertissement lancé à la cantonade : « Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique ! », entrée du  chien qui s'acharne sur les affaires scolaires et les vêtements de certains élèves, sortie de ces élèves dans le couloir, fouille au corps de gamines de 13 ans ! Commentaires  insultants : « On dirait qu'lle na pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier ! On ne sait jamais... ».
 
Les enseignants sont, semble-t-il, restés pétrifiés et muets de stupéfaction et les élèves de 4e et 3e, visés par l'opération, en sortent traumatisés.
 
Même sils comprennent l'existence nécessaire d'opérations anti-drogue, les parents d'élèves FCPE du Gers estiment que l'École ne doit pas en être le théâtre. Ils sont une nouvelle fois révoltés par la dérive répressive et liberticide de l'état policier que risque de devenir la France. Les descentes des forces de police et de gendarmerie dans les établissements scolaires rappellent des temps sordides que tous espéraient avoir oubliés depuis plus de 60 ans.
 
Avec de tels comportements schizophrènes, la République française est en train de se tirer une balle dans le pied : d'un côté, elle prétend éduquer ses futurs citoyens dans ses écoles aux frontispices desquels s'affiche encore la devise « Liberté Egalité Fraternité » ; de l'autre, elle fait investir ces mêmes lieux par ses forces de l'Ordre ( ?) aux attitudes franchement agressives et irrespectueuses envers des enfants victimes, terrorisés par ceux-là-mêmes qui sont sensés les défendre ; des enfants bafoués dans leurs droits les plus élémentaires et traumatisés.
 
La France voudrait créer des générations de rebelles aux représentants de la loi quelle ne s'y prendrait pas autrement.
 
 C'est pourquoi, les parents d'élèves FCPE du Gers appellent solennellement le Préfet et le Procureur de la République à faire cesser immédiatement ces opérations indignes de
 notre Etat de Droit, défenseur jusque à présent des libertés individuelles et respectueux de la Déclaration Universelle des Droits de l'enfant.
 
 Ils appellent également tous les citoyens attachés aux valeurs de la République, toutes les associations rattachées à l'École, toutes les organisations démocratiques, les hommes
 politiques et les responsables institutionnels à s'opposer fermement à ces méthodes infamantes.

 

 

FSU et FCPE « vigilantes » sur les contrôles antidrogue

Les deux associations de parents d'élèves, FSU et FCPE, affirment, dans des communiqués de presse, rester « vigilantes » sur la manière dont sont menés les contrôles antidrogue et la prévention de lutte contre la drogue dans les établissements scolaires du département.

Rappelons que la semaine dernière, des gendarmes ont mené une « opération antidrogue » au Centre de formation des apprentis et au lycée de Mirande. Certains élèves et professeurs s'étaient avoués choqués par la venue des militaires et des chiens spécialisés dans la recherche de stupéfiants dans les classes.

La FSU vigilante

La FSU se dit « satisfaite et vigilante » : « L'inspecteur d'académie et le colonel de gendarmerie se sont rencontrés pour une remise à plat des dispositifs de lutte contre la drogue dans les établissements scolaires du département. Ils ont décidé de stopper les interventions prochainement prévues à l'intérieur des établissements. Elles vont être remplacées par des actions de prévention préparées avec les équipes éducatives, qui pourront inclure une démonstration du travail des chiens sur un mannequin. »

la FCPE plus virulent

La FCPE se montre plus virulente. « Si c'était vraiment le cas, la FCPE du Gers se déclarerait soulagée que son appel ait été si vite entendu. Cependant, la FCPE a quelques raisons d'être dubitative et craint que ces '' opérations de sensibilisation et de prévention '' ne servent qu'à masquer la poursuite insidieuse des contrôles répressifs. »

Par ailleurs, la FCPE du Gers adresse un avertissement solennel aux chefs d'établissements scolaires : puisqu'ils se déclarent sans cesse seuls maîtres à bord, les parents ne pourront que les considérer comme seuls responsables de problèmes, incidents ou dérapages lors d'éventuels contrôles à venir, malgré les annonces du jour. »

Auteur : G.R

29/11/2008

Uppercut en scène

uppercut_affiche1_myspace.jpg

13:56 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

28/11/2008

Bulletin électronique de Survival International (France)

Enews 27 novembre 2008

INDE : Un braconnier abattu par les Jarawa - interview exclusive 
Deux jours après que des Jarawa aient attaqué un groupe de braconniers dont l'un d'entre eux a été tué et deux autres blessés, Survival a diffusé une interview exclusive de membres de cette tribu isolée.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3956

BRESIL : Des indiens isolés exposés à un 'réel risque de génocide'
Selon un fonctionnaire brésilien, les derniers survivants d'un groupe d'Indiens isolés d'Amazonie seront victimes d'un génocide s'il n'est pas mis fin à l'exploitation forestière illégale et l'élevage de bétail sur leur territoire.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3945

PARAGUAY : Les Indiens isolés fuient la déforestation
Les derniers Indiens isolés d'Amérique du Sud en dehors du bassin amazonien ont été aperçus, apparemment en train de fuir devant la destruction massive de leur forêt.
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/actu/3927

PARIS : Rappel Ciné-débat à la Filmothèque du Quartier latin
Lundi 1er décembre à 20h
Projection du film "Le voyage perpétuel" d'Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, 78 mn.
En présence de Dominique Samson Normand de Chambourg, chercheur à l'Inalco
Pour en savoir plus: http://www.survivalfrance.org/agir/agenda/371
La programmation 2009 est en ligne! Rendez-vous à la rubrique Agenda: http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

CATALOGUE 2009:
Broderies mexicaines, poupées du Laos, artisanat wichi, bijoux touareg ou amazoniens: il y a des cadeaux pour tous les âges !
A noter encore, une production exclusive pour Survival : des porte-bonheur évenk venant tout droit de Sibérie orientale.
Sans oublier nos articles aux couleurs de Survival: T-shirt 100% bio, calendriers, agenda, cartes de voeux...
Comme toujours nos articles sont issus du commerce équitable et solidaire et leur vente finance les campagnes que nous menons en faveur des peuples indigènes parmi les plus menacés au monde.
Rendez-vous sur le site de notre catalogue 2009 : http://www.survivalfrance.org/shopping/

------------------------------------------------------------------------------------------
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org

Déchets nucléaires : "Il y a suffisamment de communes candidates"

Enviro2b - 27/11/08 - interview de Bruno Cahen, directeur sûreté, qualité et environnement de l’Andra

Bruno Cahen, directeur sûreté, qualité et environnement de l’Andra, l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. L'Andra vient de clore la première étape d'un long processus qui permettra d'ouvrir, à horizon 2019, le premier centre français de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL).

Quelle est tout d'abord la nature des déchets concernés par cet appel à candidatures ?

A l’origine, il y a la loi du 28 juin 2006, relative aux déchets radioactifs, qui impose à l’Andra de rechercher un site pour implanter un stockage des déchets de faible activité (graphique, radifères), c’est-à-dire qui ne sont pas très radioactifs, mais qui sont en revanche à vie longue, car il faut très longtemps pour que la radioactivité diminue.

Il existe 4 catégories de déchets radioactifs : très faible activité, faible activité, moyenne activité et haute activité. Par ailleurs, nous distinguons les déchets à vie courte, dont la radioactivité est divisée par deux en moins de trente ans, et ceux à vie longue, dont une partie de la radioactivité met plus de trente ans à être divisée par deux, comme par exemple l’uranium naturel, dont la durée de vie se compte en milliards d’années.

Vous avez pré-sélectionné  3.115 communes sur 36.000 en France. Comment avez-vous fait votre choix ?

Nous ne les avons pas choisi au hasard. L’Andra a demandé au BRGM (NDLR : Bureau de recherches géologiques et minières) de nous indiquer quelles étaient les communes qui disposaient d’un sol contenant une couche d’argile, épaisse de plus de 50 m, loin de zones sismiques ou fracturées. C’est la raison de ce premier ciblage.

Quelles sont parmi ces communes, celles qui ont répondu favorablement à votre appel à candidatures ?

Je n’ai pas le droit de vous donner de chiffres car c’est le ministère qui choisira et non l’Andra. Nous fournissons donc les informations au cabinet de Jean-Louis Borloo qui les communiquera. La seule chose que je peux dire c’est qu’il y a suffisamment de communes candidates, de plusieurs départements, pour qu’on ait le choix et qu’on puisse proposer plusieurs variantes.

Que répondez-vous aux écologistes qui vous accusent d’avoir déjà choisi le site ?

Si on avait déjà choisi le site, croyez-vous qu’on se serait amusé à lancer un appel à candidatures ? Tout cela coûte du temps et de l’argent. Nous n’avons pas envie de faire perdre du temps aux maires, et nous n’avons pas envie d’en perdre nous-même.

Pourquoi le processus de lancement de ce site FAVL est aussi long ?

Il faut savoir que la plupart des déchets concernés existent déjà et sont déjà entreposés dans leur site de fabrication historique. Mais, il y a deux raisons pour expliquer cette durée difficilement compressible.

Tout d’abord, nous avons décidé de ne pas y aller en force. La procédure d’appel à candidatures prend du temps, environ 6 mois. Ensuite, l’Andra se donne jusqu’en 2010 pour faire les prospections sur site, et laisser le temps du débat public. A la fin de cette phase de prospections, nous rendons les résultats de notre travail qui confirmera si la couche géologique est bonne. Si c’est le cas, le conseil municipal décidera s’il souhaite accueillir véritablement le site FAVL.

Le site définitif ne sera pas connu avant 2011. A cette date, nous nous donnons deux ans pour déposer un dossier de demande d’autorisation de création du stockage. C’est le temps nécessaire pour continuer nos études d’ingénierie, nos travaux sur la caractérisation des déchets. Car un stockage de ce type, c’est plus qu’un simple trou, c’est un peu plus compliqué que ça.

Il y a ensuite des délais incompressibles. Ce type de stockage est considéré comme une installation nucléaire de base, avec des procédures assez longues. D’autre part, s’agissant d’un site assez technologique, il faut prendre en compte un temps de construction, et également un temps de test avant de démarrer, qui lui aussi est long. C’est à peu près comme une centrale nucléaire, même si cela paraît moins compliqué.

Nous travaillons sur des échelles de temps très longues. L’Andra souhaite assurer la durée du stockage sur 10.000 ans, comme demandé par l’Autorité de sûreté nucléaire. Nous ne pouvons donc pas de nous rater sur l’ingénierie et la compréhension scientifique avant de démarrer.

En quoi ce site FAVL est-il une installation technologique ?

Trois raisons à cela. Tout d’abord, le colis de déchets lui-même. Il faut bien le connaître et savoir la manière dont il va évoluer dans le temps. Cela veut dire qu’il faut optimiser son design. Ce sont les producteurs du déchet comme EDF, Areva, ou le CEA qui travaillent avec nous, en considérant que nous avons certaines exigences: qu’il résiste aux chutes, etc…

Ce sont les producteurs des déchets qui se chargeront du conditionnement ?

A priori oui. Il y a encore quelques points en discussion mais le plus simple et le plus efficace, c’est que le producteur du déchet qui l’a encore en vrac chez lui, le conditionne et nous l’envoie. Pour les déchets à vie courte que nous réceptionnons sur notre site, la plupart arrivent conditionnés, mais nous conditionnons certains d’entre eux directement sur place. Il y a des variantes.

Le colis doit donc être performant pour pouvoir protéger les personnes qui travaillent, l’environnement et le public, pendant toute la phase où il va être transporté et stocké, ce qu’on appelle l’exploitation du stockage. Mais plus que ça, une fois que le stockage est fermé, ce colis doit aussi éviter que l’eau arrive trop vite sur le déchet, même si elle arrivera un jour. Par ailleurs, le colis doit freiner la sortie des substances radioactives, et la rendre aussi lente que possible. Tout ça sur des périodes de plusieurs centaines d’années.

Après, il y a l’ouvrage autour. Encore une fois, c’est pas d’un trou dans lequel on jetterait les colis dedans. Ce n’est pas une décharge. C’est une installation qui doit permettre de conserver les colis en bon état, de freiner l’arrivée d’eau le plus longtemps possible mais également d’éviter l’intrusion humaine accidentelle.

Enfin, il faut que la géologie soit suffisamment adaptée. C’est-à-dire qu’il faut que le site soit suffisamment profond, dans une couche d’argile suffisamment épaisse et suffisamment imperméable, pour éviter que l’eau arrive, qu’elle circule très lentement et pour que la radioactivité qui va décroître sur place.

Le but du stockage c’est que le maximum de radioactivité disparaisse avant de sortir du site. Même très lentement, avec les phénomènes de diffusion, une partie peut sortir. Mais cette radioactivité doit sortir le moins possible et le plus tard possible, sur des échelles de temps très longue, 10.000 ans, 100.000 ans voire au-delà.

Ces déchets seront stockés à quelle profondeur ?

Il y a deux types de déchets, les radifères et les graphiques pour lesquels les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. Par exemple, les graphiques contiennent une substance radioactive, le chlore dit 36, qui est relativement soluble, et qui doit donc être un peu plus profond.

Aujourd’hui, sans être définitif, la profondeur sera de quelques dizaines de mètres et en tout cas, moins de 200 mètres. Tout simplement parce que cela ne sert à rien d’aller au-delà. Il existe un stockage géologique profond à une profondeur de 500 mètres qu’on étudie également, mais pour les déchets de haute et de moyenne activité à vie longue.

Quel volume représenteront ces déchets ?

Les déchets de graphique sont les déchets issus des réacteurs de première génération, tous arrêtés aujourd’hui. Ils représenteront un volume de 100.000 m3 une fois intégrés dans un colis de stockage, une sorte de grosse boîte en béton de 10 m3. Cela représente 22.000 tonnes de déchets bruts.

Ensuite, viennent les déchets radifères issus de l’industrie, de la chimie type Rhodia. Il s’agit là de résidus du traitement du minerai qui ont concentré la radioactivité naturelle. Il y a aussi des résidus du traitement d’uranium du CEA, actuellement entreposés dans les sols, et puis les déchets issus de sites pollués de l’industrie du radium. Il faut savoir qu’au début du siècle, on considérait que le radium possédait des tas de vertus pour la santé et a donc été exploité industriellement. Selon les hypothèses, ces déchets radifères représentent entre 30 et 60.000 tonnes.

Globalement, le site devrait contenir environ 200.000 m3 de déchets, dits historiques, qui ne sont plus produits aujourd’hui. Le but c’est de recenser tous les déchets susceptibles d’être stockés sur ce site avant de lancer définitivement le projet.

Quel est l’intérêt pour une commune d’accueillir ces déchets ?

C’est d’accueillir de l’activité, des emplois. Il y a une phase de construction, mais aussi une phase d’exploitation et de surveillance. Il y a aussi un engagements des producteurs d’assurer un accompagnement économique.

L’idée générale, c’est que ces déchets sont pour la plupart issus de choses qui ont bénéficié à tous les Français, notamment avec la première génération d’électricité. C’est aussi un peu le poids de l’histoire avec l’industrie du radium. Tout le monde sait aujourd’hui que le radium c’est pas très bon pour la santé, mais à l’époque, on ne le savait pas.

Il s’agit pour la commune accueillante du site FAVL de participer à la résolution d’un problème national. C’est du développement durable. On ne peut pas laisser ces déchets dispersés sur le territoire.

Que répondez-vous aux craintes suscitées par l’arrivée de ces déchets dans une commune ?

Nous essayons de répondre au maximum aux questions qui nous sont posées. Nous sommes à la disposition des élus et des communes favorables ou défavorables à ce projet. Par ailleurs, nous expliquons ce que sont ces déchets, comment on choisit le site et comment on va le construire et l’exploiter, sans que cela présente de risques ni pour les personnes qui vont y travailler, ni pour la population, ni pour l’environnement pendant l’exploitation et la période de surveillance, une fois que le stockage sera fermé et qu’on le surveillera pendant plusieurs siècles, en principe 300 ans.

A l’international, ce type de site FAVL existe-t-il déjà dans le monde ?

C’est une première. Récemment, les Etats-Unis viennent d’être autorisés à construire centre de déchets radifères. En matière de stockage de déchets radioactifs, la France est plutôt en avance, dans tous les types de déchets d’ailleurs.

Pour les déchets de très faible activité, nous avons un centre. Maintenant l’Espagne en a un depuis cette année, et petit à petit, ça démarre. Pour les déchets de faible et de moyenne activité à vie courte, c’est à dire essentiellement les déchets issus de l’exploitation des centrales nucléaires, nous sommes plusieurs pays à en posséder désormais, la France ayant construit un centre depuis très longtemps, plus de trente dans La Manche.

Que répondez-vous à Roland Desbordes, de la Criirad, qui s’inquiètent des déchets radioactifs entreposés depuis longtemps notamment au Tricastin ?

Il n’y a pas de stockage de déchets au Tricastin. Il existe effectivement un entreposage ancien de déchets sous une butte de terre. Il n’y a rien de secret, c’est connu, cette butte de Pierrelatte est référencée depuis 1994 dans l’inventaire national des déchets et des matières radioactives, que nous tenons à jour tous les 3 ans.

En raison d’une pollution chimique, cette butte de Pierrelatte est décrite dans l’inventaire Basias qui liste les sites pollués, et qui dépend du ministère de l’écologie. Cet entreposage est donc connu et suivi par l’exploitant et par l’autorité de sûreté. Il me semble d’ailleurs avoir vu une déclaration d’Anne Lauvergeon qui évoquait la reprise de ces déchets.

Quelle est la position de l’Andra face à ce type d’entreposage « sauvage » de déchets radioactifs ?

Nous avons la mission de stocker tous les déchets radioactifs en France dans un centre spécialement conçu pour ne présenter aucun risque, c’est-à-dire très en dessous des seuils réglementaires. Les déchets étrangers ne peuvent pas être stockés en France, ils peuvent être simplement traités et renvoyés.

Tous les déchets radioactifs sont stockés par l’Andra sauf les déchets historiques qui ne sont pas stockés mais entreposés en principe provisoirement sur leurs sites de production.

La nuance entre stockage et entreposage est subtile, car c’est souvent du provisoire qui dure…

Admettons la critique, mais c’est pas si facile de trouver un site et construire un stockage, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Il faut déjà qu’il y ait un mandat pour le faire. C’est la loi de 2006 qui nous a chargé de cette mission. Après on peut regretter tout ce qu’on veut.

C’est finalement assez récent qu’on se préoccupe de ces déchets radioactifs ?

Refaisons très rapidement l’histoire de la gestion des déchets radioactifs dans le monde et en France. Jusque dans les années 60, au tout début du nucléaire, les déchets banals de faible activité étaient entreposés sur place avec un peu de terre par-dessus, et les déchets plus radioactifs étaient mis dans des fûts ou des blocs de bitume, et envoyés en mer, immergés très précisément, dans la Manche, dans l’Atlantique, etc. plutôt dans des fosses. A cette époque, tout le monde le faisait, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis…

Cela a été interdit par les conventions internationales. A la suite de cette interdiction, en France, les déchets dont la radioactivité décroissait assez vite ont été stockés au centre de la Manche, le premier centre français, exploité par l’Andra depuis toujours, même si à l’époque, il s’agissait d’un département du CEA. L’Andra est officiellement née par une loi en 1991, avec le principe d’une indépendance vis-à-vis des producteurs et la mission de stocker tous les déchets radioactifs.

En 1991, l’Andra ne disposait que d’un site, donc dans la Manche. Lorsqu’il a fermé, nous avons ouvert celui de l’Aube, mais uniquement pour les déchets de faible ou moyenne activité à vie courte, ce qui représentent en flux continu, les volumes les plus importants. C’était l’urgence et le centre de l’Aube devrait être exploité pendant encore 50 ans.

Le centre de déchets de très faible activité, principalement issus du démantèlement plus quelques déchets d’exploitation, a ouvert en 2004. Ce qu’il nous reste à compléter maintenant, c’est le stockage des déchets de moyenne activité et de haute activité à vie longue, donc très radioactifs, les plus dangereux. C’est le laboratoire de recherche souterrain en Meuse / Haute-Marne qui s’en charge et nous allons définir en 2009 une zone plus restreinte, puis en 2013 un site, et enfin le stockage en 2025 de ces déchets. Le calendrier est fixé par la loi et l’Andra dispose donc depuis 2006 d’une feuille de route claire.

Et donc pour boucler la boucle, il manque encore la 4e filière de stockage, pour les déchets de faible activité à vie longue, donc essentiellement un stock de déchets historiques. Pour l’heure, effectivement, tous ces déchets sont actuellement entreposés, soit en vrac, soit conditionnés sur les sites de production.

Y-a-t-il selon vous urgence à stocker correctement ces déchets ?

C’est pas moi qui décide cela, c’est l’autorité de sûreté nucléaire qui elle-même a dit qu’il y avait urgence à trouver rapidement une solution pour les déchets de graphite. Mais rapidement ne veut pas dire se précipiter, prendre n’importe quel site, faire un trou et tout mettre dedans, car on ne ferait que reporter le problème de quelques années.

Il y a urgence à chercher la solution et à la mettre en place au plus vite, c’est-à-dire en 2019, au regard des procédures et du processus d’avancement du projet. En parallèle, on étudie cependant des solutions pour recevoir ces déchets et les entreposer sur le futur site de stockage avant cette date, si nécessaire.

En attendant, ces déchets entreposés sur les sites de production sont suivis par le producteur et contrôlés par l’autorité de sûreté nucléaire. Ils ne présentent pas de risque pour les populations locales.

Pour finir, pouvez-vous nous éclairer sur les volumes de déchets de ces 4 filières de stockage ?

En gros, aujourd’hui, pour les déchets de très faible activité, le centre de l’Aube est prévu pour 650.000 m3. Il reste 550.000 m3 de disponible, pour donc environ 100.000 m3 de déchets déjà stockés. Le flux annuel de déchets qu’on stocke, c’est à peu près 25.000 m3 par an. On en a donc encore pour environ 20 ans. Ce ne sera donc pas suffisant pour le démantèlement de la dernière centrale, il faudra donc l’agrandir ou le moderniser, car 20 ans, c’est pas l’éternité.

Pour les déchets de faible et de moyenne activité à vie courte, donc principalement les déchets d’exploitation des centrales et des autres installations, le centre de la Manche est plein avec un peu plus de 600.000 m3 stockés. Le centre de l’Aube qui lui a succédé est prévu pour un million de m3, ce qui permet de couvrir toutes les installations actuelles. Ce centre est à 21% de remplissage, c’est-à-dire 210.000 m3. Le flux annuel est de 15.000 m3 par an, on a donc 50 ans devant nous.

Concernant les deux futurs stockages qui n’existent pas encore, le centre FAVL représentera un flux annuel très faible, autour d’une centaine de m3 par an mais un stock historique quasiment de 200.000 m3. Le projet prévoit un volume compris entre 135.000 et 235.000 m3 de manière à stocker tous les déchets déjà existants, plus les déchets futurs. Ce centre devrait être exploité pendant 20 à 30 ans en raison des déchets historiques.

Enfin, les déchets de moyenne et haute activité à vie longue, principalement les déchets de maintenance, quelques déchets de démantèlement, et surtout les déchets de recyclage des combustibles usés des réacteurs nucléaires, représentent globalement 99% de la radioactivité totale. En revanche, en volume, à terme, pour l’ensemble du parc nucléaire existant, cela représente seulement 80.000 m3 de déchets de moyenne activité et 8.000 m3 de déchets de haute activité.

Ces déchets, les plus radioactifs, principalement les colis de déchets vitrifiés, sont entreposés actuellement à La Hague, en attendant qu’ils refroidissent. Nous ne pourrons les stocker au futur centre en Meuse / Haute-Marne qu'après 40 à 60 ans de refroidissement.

09:56 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

27/11/2008

Lettre ouverte des parents des inculpés du 11 novembre

Lorsque la cacophonie s'accorde pour traîner dans la boue une poignée de jeunes emmurés, il est très difficile de trouver le ton juste qui fasse cesser le vacarme; laisser place à plus de vérité.

Certains médias se sont empressés d'accréditer la thèse affirmée par la ministre de l'intérieur dans sa conférence de presse, alors que les perquisitions étaient en cours :

Les personnes arrêtées étaient d'emblée condamnées.

Personne n'aura pu rater l'épisode de "police-réalité" que nous avons tous subi la semaine passée. L'angoisse, la peur, les pleurs nous ont submergé et continuent à le faire. Mais ce qui nous a le plus blessés, le plus anéanti, ce sont les marées de mensonges déversées. Aujourd'hui ce sont nos enfants, demain ce pourrait être les vôtres.

Abasourdis, nous le sommes encore, paralysés nous ne le sommes plus. Les quelques évidences qui suivent tentent de rétablir la vérité et de faire taire la vindicte.

Les interpellés ont à l'évidence bénéficié d'un traitement spécial, enfermés pendant 96 heures, cela devait faire d'eux des personnes hors normes. La police les suspecte d'être trop organisés, de vouloir localement subvenir à leurs besoins élémentaires, d'avoir dans un village repris une épicerie qui fermait, d'avoir cultivé des terres abandonnées, d'avoir organisé le ravitaillement en nourriture des personnes agées des alentours. Nos enfants ont été qualifiés de radicaux. Radical, dans le dictionnaire, signifie prendre le problème à la racine. A Tarnac, ils plantaient des carottes sans chef ni leader. Ils pensent que la vie, l'intelligence et les décisions sont plus joyeuses lorsqu'elles sont collectives.

Nous sommes bien obligés de dire à Michelle Alliot Marie que si la simple lecture du livre "L'insurrection qui vient" du Comité Invisible fait d'une personne un terroriste, à force d'en parler elle risque de bientôt avoir à en dénombrer des milliers sur son territoire. Ce livre, pour qui prend le temps de le lire, n'est pas un "bréviaire terroriste", mais un essai politique qui tente d'ouvrir de nouvelles perspectives.

Aujourd'hui, des financiers responsables de la plus grosse crise économique mondiale de ces 80 dernières années gardent leur liberté de mouvement, ne manquant pas de plonger dans la misère des millions de personnes, alors que nos enfants, eux, uniquement soupçonnés d'avoir débranchés quelques trains, sont enfermés et encourent jusqu' à 20 ans de prison.

L'opération policière la plus impressionante n'aura pas été de braquer cagoulé un nourrisson de neuf mois en plein sommeil mais plutôt de parvenir à faire croire que la volonté de changer un monde si parfait ne pouvait émaner que de la tête de détraqués mentaux, assassins en puissance.

Lorsque les portes claquent, nous avons peur que ce soient les cagoules qui surgissent. Lorsque les portent s'ouvrent, nous rêvons de voir nos enfants revenir.

Que devient la présomption d'innocence?

Nous demandons qu'ils soient libérés durant le temps de l'enquête et que soient evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.

Les parents d'Aria, Benjamin, Bertrand, Elsa, Gabrielle, Julien, Mathieu,Yldune

 

 

 

PS: Nous tenons à saluer et à remercier les habitants de Tarnac qui préfèrent croire ce qu'ils vivent que ce qu'ils voient à la télé.

 

www.comite-visible.info

www.soutien11novembre.org

Pour ceux qui veulent plus d'informations:

"Terroristes d’ultra-gauche" : Comment justice et presse prennent le train de la police

PAR Claude-Marie Vadrot, Politis.fr
mercredi 19 novembre 2008

 

Après les sabotages de lignes TGV le 8 novembre dernier, neuf personnes, bien vite présentées comme des "anarchistes d’ultra-gauche" par les médias et la police, ont été placées en garde à vue. Mais aucun élément n’est venu prouver leur culpabilité et de nombreuses questions restent en suspens.

A lire sur le même sujet, publié dans Politis du 20 novembre et disponible en accès libre : Présumés coupables

Dimanche 16 novembre, neuf membres présumés d’une « cellule invisible » qualifiée « d’ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome » par la ministre de l’Intérieur, ont été mis en examen pour « destructions en réunion en relation avec une entreprise terroriste ». Quatre d’entre-eux ont été mis en liberté sous contrôle judiciaire et cinq incarcérés. Sans qu’il existe, en l’état actuel de l’enquête, la moindre preuve qu’ils aient de près ou de loin participé aux actes de malveillance qui avaient perturbé une semaine plus tôt le trafic des TGV Nord, Est et Sud-Est. Ce qui n’a pas empêché la plupart des médias de répéter les vraies-fausses informations répandues par les policiers pour accréditer l’existence d’un « groupe de terroristes », basé à Tarnac en Corrèze, en train de préparer des sabotages. Quelques informations méritent pourtant d’être examinées de plus près, d’autant qu’elles n’ont pas été répercutées par la presse.

Le groupe cellule invisible existe-t-il ?
Pour la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) et pour la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la réponse est positive depuis au moins sept mois, depuis qu’elles ont reçu instructions de « trouver des terroristes français ». Mais ce groupe n’a jamais existé comme structure et le mot choisi à dessein par la police et la justice pour les désigner n’a été inspiré que par la signature collective d’un livre, « L’insurrection qui vient » (éditions La Fabrique). Livre théorique plutôt fumeux qui n’a rien d’un « manuel de sabotage ». Il n’a fait l’objet d’aucune procédure depuis sa parution, le 22 mars 2007, et reste en vente libre pour 7 euros. Une seule réalité : une partie des résidents de Tarnac participaient systématiquement à des manifestations depuis leur installation progressive en 2002.

Le rôle des services spéciaux américains
Le couple « principal » des accusés aurait été repéré en janvier 2008 dans une manifestation organisée devant le bureau de recrutement de l’armée américaine qui se trouve depuis des années sur Times Square, à Manhattan. Ni la première ni la dernière des manifestations dans ce lieu symbolique de New York. Quelques jours plus tard, le couple aurait été interpellé avant la frontière canadienne pour « défaut de papiers ». Premier mystère : ce serait bien la première fois, depuis septembre 2001, que des policiers américains laissent filer des étrangers avec des papiers suspects. Deuxième incohérence : dans leurs premières distillations « d’informations » aux journalistes, les policiers français expliquent que ce couple était soupçonné d’avoir participé à une dégradation du bureau de recrutement. Jusqu’à ce que l’on apprenne que « l’attentat » a eu lieu en avril, Julien et Yldune étant à cette époque revenu en France depuis des mois. La version officielle française dit pourtant que les services spéciaux américains ont (auraient) signalé le couple deux jours après « l’attentat ».

Un groupe sous surveillance ?
Oui. Selon nos informations, au moins depuis deux ans et demi, comme la plupart des groupes ou des individus participant régulièrement à des manifestations. La mise en fiche particulière, avec suivi par des officiers de police, des manifestants considérés comme « actifs » ou « récidivistes » a été ordonnée le 25 mars 2006 par Nicolas Sarkozy lors d’une réunion au ministère de l’Intérieur, au lendemain des premières manifestation anti-CPE. Michèle Alliot-Marie a pris le relais en étendant le système de suivi.

Le groupe était-il infiltré ?
La question se pose : à en croire ceux qui ont approché des membres du groupe, dans le XXe à Paris et en Corrèze, il n’aurait jamais été question, au delà des discours, du moindre passage à l’acte. Si la pose des fers à béton sur des caténaires est prouvée, ce qui n’est pas encore le cas, il se dit dans l’entourage du groupe que parmi les personnes relâchées (il y a eu 21 interpellation le 9 novembre au matin) figurerait un personnage qui a beaucoup insisté, il y a trois mois, pour un passage de la théorie à la pratique, idée qui rencontrait des résistances. L’histoire des milieux anarchistes est riche d’inflitrations-provocations dans lesquelles la police n’intervient qu’après l’acte illégal « suggéré ». Soupçons à rapprocher d’un témoignage accusateur sous X (anonymat donc garanti) fait « spontanément » jeudi dernier par un membre du « groupe » dans une brigade de gendarmerie du Puy-de-Dôme.

La ministre de l’Intérieur réinvente le délit d’opinion
Le 13 novembre, un représentant du Parquet de Paris a déclaré : « Les éléments recueillis ne permettent pas de les présenter comme coupables, le délit d’opinion n’est pas criminalisé en France ». Le procureur de Paris, sur instructions, a estimé le contraire. Au début de l’enquête, le 8 au matin, les gendarmes ont annoncé disposer d’empreintes et de traces ADN. Dimanche, elles n’existaient plus. Les mises en examen, comme l’expliquent les avocats, ont donc été essentiellement faites sur des présomptions puisqu’en l’état actuel de l’enquête, il n’existe aucune preuve. Mais il est vrai que des policiers ont confié aux journalistes à propos de Julien : « Vous savez, il est très intelligent ». Ce qui constitue sans aucun doute une circonstance aggravante.

 

Les neuf de Tarnac
>
> *Quand Mathieu B., 27 ans, se souvient de son arrestation, il a cette image, à la fois drôle et amère, d'hommes encagoulés de la police antiterroriste cherchant /"des explosifs dans les pots de confiture de/ (sa) /mère"/. Etudiant il y a encore peu en mastère de sociologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il fait partie des neuf jeunes arrêtés le 11 novembre et mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste"./ Cinq d'entre eux -/"le noyau dur",/ pour le parquet - doivent, en plus, répondre du chef d'accusation de /"dégradations en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d'action terroriste"/, les fameux sabotages de caténaires de la SNCF.*
*Ce n'est pas le cas de Mathieu. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, comme trois autres, après quatre jours de garde à vue. Des heures et des heures d'interrogatoire dont il retient ceci : "On est ton pote. On va te foutre en taule. On est d'accord avec toi. Tu as de la merde dans le cerveau parce que tu as lu des livres. On va aller te chercher un sandwich. Tu reverras jamais ton fils."/ Lorsque nous l'avons contacté, il a demandé un peu de temps pour réfléchir parce que /"ce type d'expérience est assez difficile à relater"./*
Comme lui, la plupart des neuf interpellés sont des étudiants brillants ultradiplômés. Tous fichés pour leur appartenance, selon les mots de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, à /"l'ultragauche, mouvance anarcho-autonome"./ Julien Coupat - présenté par la police comme le chef de file et dont le nom a été mis en avant -, 34 ans, a fait une grande école de commerce, l'Essec, puis un DEA, avant d'enchaîner un début de doctorat à l'EHESS en histoire et civilisation. Au dire de son père, il envisageait de se lancer bientôt dans des études de médecine. Son amie, Yldune L., 25 ans, fille d'universitaire, a eu la mention très bien à son master d'archéologie. Benjamin R., 30 ans, a fait Sciences Po Rennes et a passé un an à l'université d'Edimbourg en sociologie du développement et responsabilité environnementale. A Rouen, Les plus jeunes, Elsa H., 23 ans, et Bertrand D., 22 ans, sont respectivement en première année de master d'anglais et en licence de sociologie. Trois se distinguent : Gabrielle H., 29 ans, inscrite depuis septembre dans une école d'infirmières, Manon G., 25 ans, musicienne, premier prix de clarinette dans son conservatoire, et Aria T., 26 ans, qui a longtemps joué le rôle d'une ado un peu rebelle dans une sitcom populaire en Suisse, /Les Pique-Meurons/. Aucun n'est en rupture familiale. Les parents, dirigeant de laboratoire pharmaceutique, médecin, ingénieur, universitaire, prof ou de la classe moyenne, continuaient à les voir régulièrement. Yldune, l'étudiante en archéologie, incarcérée depuis sa mise en examen le 15 novembre, habitait encore chez son père et sa mère. Pas de rupture donc. Mais tous avaient décidé de vivre selon des canons différents de ceux de leur milieu, à l'écart de la société marchande.
Un jour de 2003, en quête d'une ferme /"pas trop chère",/ Julien Coupat débarque dans le bureau de Jean Plazanet, alors maire communiste de Tarnac, un village de 335 habitants sur le plateau de Millevaches, en Corrèze. L'affaire est vite conclue : une bâtisse, des dépendances, 40 hectares. Le Goutailloux. /"Ensuite, j'ai vu arriver un groupe de jeunes, très sympas, serviables",/ raconte avec enthousiasme Jean Plazanet. Ils reprennent l'épicerie du hameau. La gérance est confiée à Benjamin R., qui a l'expérience de l'animation d'un lieu de vie alternatif pour avoir fait fonctionner un squat - l'Ekluserie - à Rennes. C'est le plus écolo de la bande. Entre 16 et 19 ans, il a travaillé bénévolement dans des associations de protection du gibier d'eau, des rapaces et des loutres. Il a brièvement présidé la fédération des Jeunes Verts européens.
A Tarnac, le groupe élève des moutons, des poules, des canards, ravitaille les personnes âgées alentour. /"Je ne crois pas me tromper en disant que l'un des buts était de se donner les moyens matériels et affectifs de fuir la frénésie métropolitaine pour élaborer des formes de partage",/ dit Mathieu B.
Ils fuient le travail salarié, rejettent le système capitaliste et l'hyperconsommation. Sans concessions, ils bannissent les téléphones portables. Par refus de la sujétion, plaident-ils. Par souci de clandestinité, pense la police. Leur radicalité est dans leurs écrits, leurs lectures, leurs comportements, estiment amis et réseaux. Elle s'est traduite en actes, soupçonnent les enquêteurs qui les surveillaient depuis le printemps et affirment avoir vu deux d'entre eux à proximité d'une des caténaires endommagées la nuit du 8 novembre. Des /"projets d'attentats consommés", a estimé le procureur de Paris, Jean-Claude Marin.
"Je suis un communiste, du temps de la Commune de Paris",/ a dit un jour Julien Coupat à son père. Les neuf se réservent de longues heures
pour la lecture et l'écriture. Mais bougent aussi beaucoup. Certains font des milliers de kilomètres pour visiter des squats politiques, participer à des contre-rassemblements à l'occasion de G8 ou de sommets européens. Le 3 novembre, plusieurs se sont retrouvés à Vichy lors de la réunion des ministres de l'intégration des Vingt-Sept.
Autant de manifestations qui se sont soldées par des heurts avec la police.
Julien Coupat ne réside pas à demeure à Tarnac, où est née la petite fille qu'il a eue avec Gabrielle H., il y a trois ans. A Paris, il fréquente les milieux intellectuels. Il a tissé des vrais liens avec le philosophe italien Giorgio Agamben, rencontré lors d'un séminaire. Ils jouent de temps à autre au football, le philosophe l'a aidé au moment du lancement de la revue/Tiqqun/ en lui trouvant un imprimeur en Italie. Julien Coupat était membre du comité de rédaction de cette publication éphémère influencée par le situationnisme.
"Il est de la mouvance postsituationniste avec le langage qui va avec, c'est un très bon connaisseur de Guy Debord",/souligne Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS. /"C'était un étudiant brillant, quelqu'un d'extrêmement gentil",/poursuit le sociologue qui l'a distingué sommément dans la préface de son livre /Le Nouvel Esprit du capitalisme/ (avec Eve Chiapello, Gallimard 1999). /"Le genre de type qui en sait plus que ses profs,/ assure Eric Hazan, son ami depuis six ans./Pour lui, les modes d'action et les mots du passé sont à laisser tomber. Ce n'est pas un philosophe spéculatif."/ Cet éditeur parisien a publié /L'insurrection qui vient/ (éd. La Fabrique, 2007), un ouvrage signé "Comité invisible", qui excite la curiosité policière depuis plusieurs mois. Le style relève de la littérature "situ" fascinée par l'émeute. Il y est évoqué le sabotage des voies de TGV pour bloquer la machine économique et créer un état de chaos /"régénérateur"/. Julien Coupat est désigné comme l'auteur principal du livre. Le parquet de Paris lui attribue le rôle de penseur et de dirigeant d'un groupe terroriste. A ce titre, il encourt vingt ans de prison.
"Julien m'a dit : "Moi je veux vivre dans la frugalité"/, confie son père, un ancien médecin qui a cofondé un laboratoire pharmaceutique, aujourd'hui à la retraite. /Il aurait pu devenir directeur financier de Barclay's."/ Mais ce fils unique qui vit avec 1 000 euros par mois a tourné le dos à l'univers très cossu où il a grandi, dans les Hauts-de-Seine. /"Quelque part, cela a dû être un formidable accélérateur de sa réflexion",/ réfléchit le père à haute voix, au milieu des riches demeures nichées dans une sorte d'enclave boisée. M. Coupat, qui a découvert Tarnac il y a un an, a acheté la maison jouxtant l'épicerie. Il a également acquis pour son fils, dans le 20e arrondissement de Paris, un ancien atelier d'artisan de 50 m2 qui devait héberger un futur projet de journal militant. Indûment présenté dans la presse comme un loft luxueux, il servait pour l'heure de refuge à Julien et Yldune.
Effondrés, choqués par l'étiquette /"terroristes",/ les parents tentent de faire face, tétanisés à l'idée de /"trahir"/ leurs enfants par une phrase maladroite, un mot de trop. En une semaine, ils ont dû tout apprendre : les avocats, les couloirs du palais, la pression des médias. La mère de Gabrielle H. a passé 72 heures en garde à vue.
Celle d'Yldune revit en permanence la scène de sa fille tirée du lit, menottée, et tremblant si fort que les policiers ont appelé SOS-Médecins. A l'association d'archéologie dont elle est membre depuis huit ans, on s'offusque que des "pinces de forge", saisies lors des perquisitions, puissent être retenues comme des pièces à charge pour le sabotage des voies ferroviaires. /"C'est une spécialiste du néolithique et du coulage du bronze, on l'a vue des dizaines de fois manier ces pinces pour ses recherches !",/ s'insurge un ami.
"J'ai lu tous les textes de Julien, je n'y ai jamais trouvé le moindre appel à homicide ou violence contre un individu, je suis révolté par tout ça",/ proteste le journaliste et chercheur Olivier Pascault, ancien condisciple de l'EHESS. Pour Giorgio Agamben, /"on ne va pas les traiter comme les Brigades rouges, ça n'a rien à voir ! On cherche le terrorisme et on finit par le construire, tout ça pour répandre la peur chez les jeunes gens"/. Les avocats Irène Terrel, Steeve Montagne, Cédric Alepée, Dominique Vallès, dénoncent une incrimination terroriste "démesurée", la "faiblesse" des dossiers et rappellent l'absence de casier judiciaire de leurs jeunes clients.
A l'intérieur de l'atelier du 20^e arrondissement, tout est figé, humide, en désordre. Sur la porte en contreplaqué, d'une écriture un peu enfantine, est inscrit : /"Ceci est ma maison, éphémère comme les précédentes. Les objets sont à la place que je leur ai désigné. Demain
je déménagerai et ils me suivront. D'eux ou de moi qui est le plus exilé ?"/ Un peu plus loin :/"Je suis comme un soldat qui ne porte pas
d'uniforme, qui a choisi de ne pas combattre mais qui se bat toute la nuit pour d'autres causes."/

A la presse, aux revues, aux syndicalistes & aux militants des droits de l'homme de tous les horizons. Dans la nuit, dimanche 16 novembre 2008.

JULIEN COUPAT N'EST PAS UN « TERRORISTE »

A l'heure où j'écris ce présent texte, Julien Coupat vient d'être écroué après 96 heures de garde à vue passées dans les services de la Brigade
antiterroriste.
Julien Coupat est mon ancien compagnon de séminaire, à l'EHESS. Il a suivi le séminaire « histoire de la pensée allemande » et soutenu brillamment un DEA autour des écrits de Guy Debord. Nous avons conduit quelques activités communes, dont de nombreuses réflexions et échanges de textes en vue de co-fonder ensemble une revue. Nous avons arpenté la rue Mouffetard à maintes reprises avec les yeux & les mains ouvertes vers la liberté, la désaliénation et l'action pour le progrès.
La revue Tiqqun est née sans moi. Des désaccords pratiques et d'existence nous séparaient. Républicain et nourrissant des analyses me portant à stimuler les actions collectives dans et pour le peuple dans la lutte des classes pour organiser l'union de luttes des classes populaires, nous n'avons pas poursuivi nos relations fraternelles mais le respect mutuel dans nos travaux a demeuré. Nous avons tout de même mis sur pied ensemble un atelier au cours d'un Congrès Marx International à Nanterre. L'orientation intellectuelle et partisane de Julien Coupat l'a mené dans les franges de la radicalité scripturaire.
Ni plus, ni moins. Toujours amical avec ses semblables, d'une gentillesse remarquable, les écrits de Julien Coupat sont certes radicaux mais qu'on nous comprenne bien : entre des écrits et les actions, il y a un monde qu'il n'a certainement pas franchi. Du ciel des idées au cieux de l'action, la béance est un drame grossi aujourd'hui par la procurature. Il est devenu le pion d'un jeu imbécile qui en révoltera plus d'un : l'hypertrophie du vocabulaire de la sanction.
Julien Coupat n'est pas un prolétaire mais un bourgeois entré en critique ; il y en a, il en faut ! Individualiste, Julien Coupat n'est pas républicain au sens strict. Il ne méconnaît pourtant pas les idéaux et espérances de l'esprit de la Révolution française, de la Révolution de 1848 et la Commune de 1871 et les milliers de déportés et fusillés, femmes, enfants et vieillards au cours de la répression sanglante orchestrée par Versailles. En rupture de ban avec les idées communes des si gentils mouvements politiques claniques et groupusculaires qui n'ont d'autres vues que de se satisfaire de la haute opinion qu'ils ont  d'eux-mêmes, cela fait-il de julien Coupat un « terroriste » ? Non,  trois non.
Julien Coupat a mené ses travaux honorablement avec tout le sérieux que je lui connais. Excellente plume littéraire, je peux ne pas être en
accord avec ses analyses, orientations théoriques et politiques. Loin de là. Reconnaissons-le pourtant parmi les intellectuels engagés qui n'a
jamais fait défaut à l'humanité : nulle tentation et nul appel à l'homicide ne transparaissent dans l'ensemble de ses écrits. Je le sais, nul appel au meurtre ne se lira jamais sous sa plume, malgré les épreuves du jour et de la nuit en enfermé. Il a par la suite fait paraître des livres collectifs, signant Théorie de la jeune fille et Bloom aux Editions Mille & Une nuits sous des noms d'emprunts. Ses textes provenaient tous de la revue Tiqqun. Il a ensuite préfacé un recueil de textes de Blanqui paru aux Editions de La Fabrique. Il a de même été l'une des plumes principales du Comité Invisible popularisant L'insurrection qui vient, toujours aux Editions de La Fabrique, texte éponyme d'une réalité en marche.
Cela fait-il de Julien Coupat un « terroriste » ? Non, trois non.
Que reproche-t-on à Julien Coupat ? D'écrire librement ?
De qui est-il le bouc émissaire ? D'une certaine idée de la liberté intellectuelle sous contrôle ?
De quoi est-il le bouc émissaire ? D'une paranoïa instrumentale de la part d'un Ministère aux ordres des dérives répressives du droit pénal européen pour criminaliser toutes orientations politiques et critiques de l'ordre anarchiste du règne de la marchandise capitaliste ?
Nous ne nous étendrons pas ici (ce n'est pas le moment, laissons travailler ses avocats) sur la procédure judiciaire qui frappe Julien Coupat et ses camarades sinon pour exprimer notre aversion pour cette exagération des qualifications pénales et ses mesures tournées vers l'incarcération. Hypertrophier des faits, quels qu'il soient, entraîne des dérives liberticides pour tous. Citoyens, soyez-en conscients !
L'esprit de Versailles ne doit pas passer !

Julien Coupat a-t-il ou pas commis les actes qu'on lui reproche ?
Qu'importe. Ce n'est ici pas le problème de ce présent texte. Il ne nous appartient pas de juger, même si justice est rendue « au  
nom du peuple français ». La justice passera. Elle doit examiner les faits dans la sérénité. Et nous appelons à la sérénité des juges, enquêteurs et journalistes qui rendront compte de l'agitation médiatique décelable à l'instant. Nous appelons à leur examen des faits sans autre souci républicain que de clarifier une situation hors des délirantes accusations de terrorisme.

En effet, le peuple, sujet du droit, n'est pas et ne sera pas le bourreau des seules idées, même celles qui sont contraire à ses intérêts propres dans l'union réelle de sa classe appauvrie, en vue de son émancipation intégrale. Le peuple n'est pas et ne sera pas le bourreau d'actes de potaches pas encore prouvés sinon l'existence de quelques livres, quelques tracts, un baudrier d'escalade et des objets que tout à chacun peut posséder chez lui pour bricoler. Le bricolage n'est-il pas le loisir favori des français, comme nous l'assène la presse depuis quelque temps ?
La disproportion des qualifications pénales à l'encontre de Julien Coupat (« entreprise terroriste ») nous fait craindre des dérives judiciaires ultérieures. Des interpellés la semaine dernière, certains l'ont été parce qu'ils possédaient, dans leurs bibliothèques très fournies, L'insurrection qui vient (Ed. La Fabrique).
Que tous ceux qui possèdent J'irai cracher sur vos tombes de V. Sullivan alias B. Vian, un exemplaire de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 (pour rappel, elle appelle au renversement des gouvernements n'allant plus dans le sens de l'intérêt du peuple), ou encore L'insurgé de Jules Vallès se rendent en ce cas à la Brigade antiterroriste de suite.
Moi & toi & vous, nous pouvons tous du jour au lendemain subir quelque accusation que ce soit sous prétexte de nous faire sentir le poids de la répression au nom d'une lecture anti-républicaine du droit. La lecture du droit doit rester mesurée. En toutes circonstances. Pas d'exception en l'Etat de droit… à moins que le masque ne tombe définitivement !

Julien Coupat n'est pas un terroriste.
Julien Coupat n'est pas et n'a jamais été le chef d'un gang.
Julien Coupat doit être dégagé des chefs de terrorisme.
Julien Coupat menotté écrira… encore & encore.
Solidarité avec Julien Coupat & ses amis, y compris s'ils ont commis des excès que nous ne jugerons pas même si nous ne les acceptons pas… mais certainement pas ceux de « terrorisme ». Pour le reste & les suites, nous agirons et communiquerons en conséquence.

Olivier Pascault
Chercheur & Journaliste + Place aux fous,
Philosophie & musiques, disciplines de l'indiscipline, radio libertaire, Comité Visible pour le droit de la défense de Julien Coupat & ses camarades

Ecrire à : place-aux-fous(arobase)voila.fr

Voici le texte de la pétition initiée par Eric Hazan et La Fabrique (éditions : http://www.lafabrique.fr) au sujet de l¹affaire des neuf inculpations de la semaine dernière (les soi-disant "terroristes" du Comité Invisible).
Il est possible de la signer en renvoyant votre nom et votre qualité (profession ou absence de profession, statut ou absence de statut) à
l'adresse suivante : lafabrique@lafabrique.fr

PÉTITION

Une opération récente, largement médiatisée, a permis d¹arrêter et d'inculper neuf personnes, en mettant en oeuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l'inconsistance de l¹accusation de sabotage des caténaires, l'affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, «  le but de leur entreprise est bien d'atteindre les institutions de l'État, et de parvenir par la violence  je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise  à troubler l'ordre politique, économique et social ». La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n'existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L'inculpation pour «association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste » est plus que vague : qu¹est-ce au juste qu¹une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l'intention ?  
Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu'il peut s'appliquer à pratiquement n¹importe quoi  et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d¹exception.
Les personnes inculpées n¹ont pas été choisies au hasard, mais parce qu'elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des
manifestations  dernièrement, celle de Vichy, où s¹est tenu le peu honorable sommet européen sur l¹immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans
la région, où un comité de soutien s'est organisé dès leur arrestation. Ce qu'ils cherchaient, ce n'est ni l'anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole.
Finalement, l¹absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.
En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu'à quel point allons-nous accepter que l'antiterrorisme permette n'importe quand d'inculper n'importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d¹expression ?
Les lois d¹exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ?
Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ?
La réponse à ces questions, c'est à nous de la donner, et d'abord en demandant l'arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l'exemple..

10:21 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

24/11/2008

Champagne ?

CHAMPAGNE_'rayonnante'.jpg

08:56 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Hommage à Mahmoud Darwich

Hommage au poète

Mahmoud DARWICH

 

Samedi 6 décembre 2008 de 15h à 20h

 

FORUM de la RENAISSANCE

1,Allée Marc Saint-Saëns-Toulouse

(200m de la station métro Basso-Cambo)

 

Présentation de l’œuvre de Mahmoud Darwich

Lecture de poèmes  et de textes

Témoignages, Projection de vidéos

Musique et Calligraphie arabe

 

Avec la participation de:

Farouk MARDAM BEY

Directeur de la collection « Sindbad » chez Actes Sud,

Conseiller culturel à l’Institut du monde arabe,

Auteur notamment d’une Anthologie de la poésie arabe contemporaine.

Saïd BENJELLOUN

Directeur de l’UFR de Langues arabes à UTM, calligraphe

Habib SAMRAKANDI

Directeur de la revue Horizons Maghrébins

 

Abdellatif EL YAGOUBI

Calligraphe et musicien

Samir ARABI

 

des poètes

 

Gilbert BAQUE

Philippe BERTHAUT

Abdelmadjid KAOUAH

Serge PEY

 

des comédiens

 

Danielle CATALA

Ivan MORANE

 

19h00   Clôture conviviale avec dégustation de mets palestiniens,

préparés par le restaurant SINBAD.

Participation: 3 € sur inscription

au 05 61 44 16 32 ou par mél à librairie.renaissance@wanadoo.fr

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 


Librairie de la RENAISSANCE

1, allée Marc Saint Saëns

BP 73657

31036 TOULOUSE CEDEX1

Téléphone: 05 61 44 16 32

Télécopie: 05 62 14 10 07

Courriel: librairie.renaissance@wanadoo.fr

 

 

08:54 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2008

Ciné-débat Survival : Le voyage perpétuel

lundi 1er décembre à 20h
Le voyage perpétuel
d'Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, 78 mn.
En présence de Dominique Samson Normand de Chambourg, chercheur à l'Inalco

La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.

Révélés en France en 2001 avec Les sept chants de la toundra, les deux cinéastes finlandais réalisent ensemble depuis vingt ans de nombreux films qui chroniquent l'histoire et la vie quotidienne des divers peuples de la Sibérie, du Groenland, du Nord du Canada et de la Scandinavie. Usant des formes documentaires comme de celles de la fiction ou de l'animation leurs films constituent une oeuvre à la fois poétique et politique, dont le style singulier est habité de l'imaginaire de ces peuples du Grand Nord. Tourné en noir et blanc, ce long poème élégiaque chante la lente disparition des Nenets du Grand Nord sibérien à travers celle de leur langue, de leur culture. Mais, en parsemant ce lamento cinématographique de signes appartenant à la mythologie nenet, les réalisateurs impriment pour nous sur l'écran l'éternité et l'universalité de ce mythe de la création du monde.

La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65

Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

------------------------------------------------------------------------------------------
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org