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01/07/2008

Discours d'une jeune fille de 12 ans à l'ONU

 

http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg

si seulement ça pouvait changer quelque chose...

 tchad6.jpg
"Il y a beaucoup d'enfants livrés à eux-même dans les rues de N'Djaména.
(...) des décharges où des enfants récupèrent ce qu'ils peuvent pour quelques centimes d'euro par jour."
http://www.zescoop.com/tchad/page1.htm
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"La drogue est le dénominateur commun de tous les enfants de la rue au Guatemala : 90% d’entre eux se droguent. Les petites filles et les adolescentes abandonnées à la rue se droguent. Pourquoi ? Parce que la drogue leur paraît un palliatif à leurs problèmes : c’est ce qui leur donne la force de mendier, de vaincre le sommeil, de couper la faim, de surmonter la peur des violences de la rue et de se défendre. Elles recherchent dans les drogues quelque chose qui va les aider pour tout. Elles ne se rendent pas compte de la forte accoutumance à ces produits (solvants industriels, colle, alcool, médicaments, crack), qui, à un moment donné, les mènera jusqu’à la mort."
http://alexandre.tiphagne.free.fr/enftrag.html
sante1.jpg
Bamako, Mali
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Manille, Philippines (photo Michaël Sztanke)
IMG_4472.jpg
 Pnom Penh, Cambodge

10:13 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (3)

28/06/2008

NUMÉRO 29

NOUVEAUX DELITS
Revue de poésie vive et dérivés

237n&b.JPG©jlmi

Juillet 2008




Comment ne pas s'essouffler en faisant une revue de poésie ?

Entre les bons sentiments de départ : lire tous les textes, répondre rapidement à toutes et à tous, entretenir de vraies relations avec les auteurs, publiés ou pas, les lecteurs, les abonnés et aussi les autres revues, les innombrables sites de poésie et ce qui est faisable en vérité, il y a ce fossé nommé désillusion ou expérience, selon qu'on l'envisage.
Il faudrait y passer TOUT son temps. Un temps non salarié, bien entendu, puisque il s'agit de passion et non d'un emploi.
Et même en y passant tout son temps, la technologie informatique fait que x auteurs peuvent envoyer x poèmes en même temps, sans compter ceux qui les envoient par courrier. Moi pour suivre, c'est-à-dire lire attentivement et répondre, mais aussi entretenir des relations avec tout le monde, n'étant pas une machine, ça me prend beaucoup plus de temps. Et voilà que x nouveaux auteurs ont envoyé x nouveaux textes et les premiers auteurs m'écrivent pour savoir ce qu'il advient des x textes qu'ils m'ont envoyé il y a x temps. Certains, rares heureusement, s'impatientent un peu trop, en deviennent désagréables, évidemment ce sont eux qui passent à la trappe les premiers. Et voilà comment une passion, un plaisir peuvent se transformer en corvée parce qu'ils provoquent de la frustration, la machine n'ayant aucun état d'âme et beaucoup d'auteurs s'imaginant être uniques, ne pensent finalement qu'à eux-mêmes et à leur but : être publiés. Ils oublient trop souvent qu'ils
sont un parmi x autres. Que certains ne donnent plus de nouvelles une fois qu'ils ont reçu leur exemplaire, que la plupart ne s'abonnent pas à la revue etc.. ça je ne m'en plaindrais pas, après tout personne ne m'oblige à faire une revue. Non, mon problème c'est plutôt de réaliser combien cela devient envahissant, au point que moi qui me voudrais aussi poète, je n'ai plus le temps de m'occuper de mon propre travail d'écriture, sans parler du reste. Alors comment faire ? Finalement c'est comme dans la vie, vient un moment où l'on doit faire un tri, et surtout où l'on fait ce qu'on peut et tant pis pour ceux qui ne sont pas contents car après tout personne ne les oblige à contacter une revue.
Ce qui compte à mes yeux, c'est de ne pas renoncer par épuisement, et j'assume donc d'être injuste par nécessité. Répondre à certains, plus qu'à d'autres, selon des affinités réelles qui se créent, lire certains plus que d'autres, faire passer machin avant bidule, continuer la revue en y passant moins de temps mais toujours avec autant de plaisir, alors pardonnez-moi si je réponds moins souvent ou moins longuement, ou même si je ne réponds pas du tout à vos diverses sollicitations et puis. n'oubliez pas que moi aussi je suis une poète qui voudrait bien être publiée, et si tous les poètes faisaient leur revue, ce ne serait pas si mal, chacun connaitrait les deux côtés du miroir.
Sur ce, j'espère que vous apprécierez ce numéro. J'y ai mis des amis et des causes qui me sont chères.

CG

ps : Nouveaux Délits a 5 ans !

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AU SOMMAIRE


Délit de cour à cour : un extrait de Dialogue au bout des vagues de Gérald
Bloncourt (Haïti/Paris)

Délit mapuche : poèmes de Salvador Mariman (Chili/Usa)

Délit d'un voleur de feu : poèmes extraits de L'amour à l'heure bleue suivi
de N'invitez pas un poète à vos fêtes de Yann Orveillon (Finistère)

Délit du fond des tripes : un extrait d'A défaut de martyrs, nouveau recueil
de Marc Sastre (Hte-Garonne)

Délits d'(in)citations pour ceux qui ne lisent que dans les coins.
Vous trouverez encore le bulletin de complicité au fond en sortant.



Illustrateur invité :
Jean-Louis Millet (Val de Marne)
jlmillet@free.fr

«  Né en 1946 à Paris dans le quartier chargé d'histoire populaire de la Bastille où j'ai ensuite vécu 20 ans. Au sortir de la guerre, ce coin alors pauvre de la capitale, au passé révolté, était un melting pot des races, des ethnies et des religions et vivait un peu comme un village rendu cohérent et solidaire par sa précarité même. Là, j'ai été ''perfusé'' à l'humanisme de la tolérance cosmopolite. Ceci était tout à fait en phase avec la pensée camusienne à laquelle je souscrivais : lutter contre toutes les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain. Plus tard, j'ai spiritualisé l'ensemble avec des éléments de la pensée mahayana d'un zen soto occidentalisé. Autodidacte curieux, j'ai été chimiste puis marketeur et enfin directeur de la communication. Durant ce parcours, je suis allé aux USA, en Israël, au Japon, à Taïwan. Dans les relations sociales, j'ai développé une activité associative multiple en science et en sports. Côté détente, j'enchaîne depuis toujours les bouffées de passion : Préhistoire, Basket (joueur), Folk song (guitariste), Chine, Minéraux et Fossiles (chercheur/collectionneur), photographie, Protohistoire/ les Celtes, Japon, Bonsaï (collectionneur), Bouddhisme(s), Art asiatique, Religions, Ecriture (nouvelles), Poésie (haïkaï et vers libres), Art contemporain (peinture, sculpture, vidéo), avec au milieu de tout çà, des voyages : Italie, Allemagne, Belgique, Pays Bas, Espagne, UK, Antilles, Thaïlande, Afrique du Sud. et toujours en filigrane, la lecture, toutes les lectures. Tout n'est-il pas dans les livres.Ces passions sont aujourd'hui rassemblées dans un site sur Internet : http://www.zen-evasion.com »




http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/




Nous sommes restés peu nombreux à refuser de croire qu'il faille être fourbe pour avoir raison,
et cela ne veut pas dire que nous autres soyons les fous, même s'il est vrai que nous sommes très seuls.
Cesare Battisti






044n&b.jpgSUTURE

lunes de cire
écho des frontières
tracées au khôl
nuit émaciée
aux éclats
de soufre

la langue des anges
dérange les nerfs
prend la douleur
trois fois nouée

mots souillés
paupières éparpillées
aux portes

langues humaines
langue de la soif
première
obstinée

rapprocher les lèvres
recoudre le mot
la plaie
le meurtre
par un baiser
ou le silence

Cathy Garcia - 2007




 

27/06/2008

Spécial Colombie

Des associations paysannes font appel à votre solidarité pour les protéger

Les médias ne parlent en général que des FARC. Oubliant de dire que le régime en place a déplacé quatre millions de paysans colombiens. Dont les terres sont convoitées par NOS multinationales.

A Bogota, fin juillet, le tribunal des peuples jugera Nestlé, Coca Cola, Anglo American, Repsol, Carrefour, Santander, Rio Tinto, etc.
Des délégations de paysans colombiens viennent de nous rendre visite en Europe. Elles vous invitent et font appel à votre solidarité pour les protéger. Voici pourquoi...

MICHEL COLLON & INVESTIG'ACTION

Teofilo Acuña - « Les multinationales minières chassent nos paysans de leurs terres »
Mais il n'y a pas que les sociétés minières : « Quand vous donnez de l'argent à Coca Cola, il faut savoir que les milices de cette société tuent des paysans. »
Vous êtes invités à rencontrer les associations paysannes et assister au Tribunal des peuples qui jugera les multinationales. Vous contribuerez à protéger ces paysans.

VIDEO DE VANESSA STOJILKOVIC:

http://fr.youtube.com/watch?v=FdzigiDBWPU

Edgar Páez - Nestlé : des parapoliciers suisses aux paramilitaires colombiens
En Suisse, Nestlé espionne attaque. En Colombie, elle pourchasse et tue des syndicalistes.

Paysans de Rio Cimitarra - « Uribe criminalise les associations paysannes »
Aidez à libérer Miguel et Andres

José Gregorio - Réservoirs pleins, assiettes vides
Un film qui lance le débat concret sur les agissements de nos multinationales

José Gregorio - Manger ou conduire ? Les agrocarburants déplacent des millions de Colombiens
"Partez, sinon nous traiterons avec vos veuves!" Signé Monsanto etc...


TROIS TEXTES DE REFERENCE POUR COMPRENDRE LA COLOMBIE :
François Houtart - N'oublions pas les quatre millions de personnes déplacées en Colombie
Le cofondateur du Forum Social Mondial a été enquêter sur place

Hernando Calvez Ospina - Portrait du président Uribe
Passé de drogue, présent de terreur, futur de guerre ?

Jean - Luc Melenchon - Bruit de bottes et rideau de fumée en Amérique latine
Ce que nos médias ne disent pas sur "notre ami"

Allez sur : www.michelcollon.info

25/06/2008

Où sera la prochaine poubelle nucléaire ?

Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 820 associations

Alerte aux déchets radioactifs :
l'Etat recherche un nouveau site d’enfouissement
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/alerte-dechets....

Demandez la liste des 3115 communes menacées par une poubelle nucléaire.

A vos téléphones, fax et mails pour exiger la “transparence” !


L'Etat recherche un site d'enfouissement de déchets nucléaires. Vingt départements (Ardennes, Aube, Aveyron, Cher, Eure, Indre, Lot, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Seine-Maritime, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges) sont menacés, pour un total de 3115 communes.

La liste de ces communes n'a pas été révélée alors que les documents diffusés par le Ministère de l'écologie, l’Andra et l’Autorité de sûreté nucléaire parlent d'un projet mené "dans la plus grande transparence" !


Demandez cette liste aux trois organismes ci-dessous par téléphone, fax et mail.
N’hésitez pas à reprendre la "lettre type" à la fin de ce mail.

Merci de poursuivre cette action tant que nous n’aurons pas obtenu cette liste.


- Autorité de sûreté nucléaire
Tel : 01.40.19.86.00 ou 01 40 19 86 61 ; Fax : 01 40 19 86 69
Internet :  http://www.asn.fr/sections/main/nous-contacter <http://www.asn.fr/sections/main/nous-contacter>

- Ministère de l'écologie :
Tel : Cabinet de JL Borloo : 01 40 81 72 36  - Cabinet de N Kosciusko-Morizet  : 01 40 81 77 87
Internet : http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_... <http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3...

- Andra :
Tel : 01 46 11 80 00 ou 01 46 11 82 94 - Fax : 01.46.11.82.25
Internet : webcom@andra.fr <mailto:webcom@andra.fr>



LETTRE TYPE (à faxer, mailer, ou pour une demande téléphonique)

Madame, Monsieur,

L'Etat français, qui impose depuis des décennies le nucléaire dans notre pays, entend se débarrasser d'une grande quantité de déchets radioactifs en les enfouissant quelque part en France. Les documents diffusés début juin 2008 par les autorités (Ministère de l'écologie, Agence nationale des déchets radioactifs, Autorité de sûreté nucléaire) parlent d'un projet organisé "dans la plus grande transparence".
Or, c'est grâce au Réseau "Sortir du nucléaire" que la carte de France des zones menacées est rendue publique. Mais la liste des 3115 communes menacées reste encore secrète. Je vous demande donc de mettre en application vos promesses de "transparence" en rendant immédiatement publique la liste des 3115 communes concernées.
Par ailleurs, certains des déchets concernés proviennent du démantèlement de réacteurs arrêtés. C'est clairement une tentative de passage en force alors que le Réseau "Sortir du nucléaire" demande un Débat public sur la question du démantèlement. Nous vous prions de faire en sorte que ce Débat ait lieu, sous l'égide de la Commission nationale du débat public, avant d'envisager quelque option que ce soit pour les déchets issus des installations démantelées.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à mon profond attachement à la protection de l'environnement et à la démocratie.

Date :
NOM - Prénom :
Ville :


Plus d’infos sur : http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/alerte-dechets....

Reportage France Sud du 23 juin 2008 http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=actualite...

15:22 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

17/06/2008

André Gorz : penser le travail au XXIème siècle

Mise en ligne d’un numéro web en accès libre de la revue Les périphériques vous parlent consacré à André Gorz, disparu l’automne dernier. Ce numéro a été rédigé, entre autres, à partir des échanges du 15 mars dernier à l’occasion d’un hommage au philosophe que notre revue avait organisé à Paris en co-production avec la Cité européenne des Récollets, intitulé André Gorz : penser le travail au XXIème siècle.

consultez ce numéro en cliquant directement sur le lien suivant :
http://www.lesperipheriques.org/article.php3?id_article=550


Les périphériques vous parlent
B. P. 62 - 75462 Paris Cedex 10
www.lesperipheriques.org
01 40 05 05 67

16/06/2008

Les Enfants d'Arna

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Documentaire de Juliano Mer Khamis - 2004 - 55 mn

Excellent documentaire. L'un des meilleurs sur la question palestinienne.
C’est l’histoire d’une israélienne (juive) et de son fils (précisément le réalisateur du film Juliano Mer-Khamis, né aussi d’un père palestinien) qui montent un atelier-théatre avec des enfants du camp de réfugiés de Jenine dans les années 90.
Ces enfants sont comme tous les autres, ils aspirent à une vie normale, ils sont pleins de vie et de rêves. Le problème, c’est qu’ils vivent sous l’occupation d’une armée israélienne qui ne fait pas de détails. Ils grandiront et évolueront dans cet environnement jusqu’à devenir des résistants, et presque tous être tués. Le grand mérite du film est de les montrer à différents âges et étapes de leur vie et donc de suivre leur évolution.
Ce film a obtenu plusieurs prix : Meilleur documentaire, Festival de film de Tribeca, New York 2004 Prix Fipresci du meilleur documentaire, Hot Docs, Toronto 2004, Prix du jeune public et Mention spéciale, Visions du Réel, Nyon 2004.

Lumumba

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Film de Raoul Peck - 1999 - 1 h 56 mn

C'est un film-hommage au très charismatique Patrice Lumumba, dirigeant du Mouvement National du Congo, héros de son indépendance (1961) et - à trente-six ans à peine - premier chef de gouvernement du nouvel État indépendant.
A partir des années 60, souffle sur le continent africain, le vent de la décolonisation. Sauf que les serments d’indépendance promise par le Roi des Belges, Léopold II, se dissipent rapidement dans un bain de sang. Le rêve s’écroule et les luttes fratricides prennent le pas sur la domination coloniale. Raoul Peck retranscrit dans ce film les déchirements d’un homme amoureux de son peuple et de son pays. Lumumba est écartelé entre ses convictions et la dure réalité du pouvoir ; les alliances belliqueuses, les complots et les manipulations. Les idéaux de ce jeune homme autodidacte se flétrissent à mesure que le Congo s’achemine vers l’indépendance mais “On ne fait pas une révolution à moitié”.
La voix de Lumumba résonne encore comme une prédiction : “L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera, du nord au sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité”.

Massoud l'Afghan

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Une vallée contre un empire
Documentaires de Christophe de Ponfilly - 1989 / 1981 - 1 h 30 mn / 52 mn

Ahmad Shah Massoud, portrait d'un résistant que l'Occident n'a pas su écouter, mort pour la liberté.
Alors que les troupes soviétiques sont entrées en Afghanistan en décembre 1979, Christophe de Ponfilly et Jérôme Bony réalisent leur premier reportage clandestin dans la vallée du Panjshir. Une vallée contre un empire témoigne du début de la lutte d'un jeune commandant, Amah Shah Massoud. En 1981, qui aurait pu prévoir que les paysans afghans tiendraient tête à l'armée soviétique? Massoud, jeune chef de la guérilla installée au nord-est de Kaboul, dans la vallée du Panjshir, était sûr de la victoire. On le verra organiser son dispositif pour durer. Ce résistant infatigable croyait en la justice de sa cause. Tourné clandestinement en super 8, ce document a été le premier à témoigner des débuts du combat de Massoud.

Tuez-les Tous !

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Rwanda : Histoire d'un génocide "sans importance"
Documentaire de Hazan, Glucksmann et Mezerette - 2003 - 1 h 38 mn

En 1994, pendant trois mois, devant les caméras du monde entier et dans une indifférence quasi générale de la communauté internationale, le Rwanda bascule dans l’horreur. L’armée Hutu, aidée de miliciens et de civils, va massacrer un million de Tutsi en une centaines de jours, soit près de 10.000 personne par jour. Le génocide fut savamment orchestré et organisé et s’est nourri de la passivité de tous.
Trois jeunes réalisateurs français, troublés par le rôle ambigu de la France, ont décidé de mener l’enquête, à la fois au Rwanda et en Europe, pour tenter de comprendre, froidement, les mécanismes qui ont permis la réalisation du dernier génocide du XXe siècle. Investigations, mise en perspective historique, interviews des acteurs et des rescapés de cette tragédie dressent le sombre tableau de l’enchaînement des faits et mettent l’accent sur la passivité de la communauté internationale dans cette affaire.
Les documentaires sur le génocide au Rwanda ne sont pas nombreux, celui-là en plus de marquer dans l'histoire ce drame, ose poser les questions qui dérangent sur la responsabilité occidentale et principalement française et le rôle de ses manigances politiques dans ce sombre épisodes de l'Histoire de l'humanité.

Escadrons de la Mort

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l'Ecole Française
Documentaire - 2003 - 60 mn

Pendant les années de plomb en Amérique du Sud (70 - 80), ce continent était ravagé par les massacres et la répression féroces des dictateurs militaires. Ces dictatures installées ou appuyées par les Etats-Unis au nom de la lutte contre le communisme multiplient les exactions, les tortures, et sèment la tyrannie.
Mais les Etats-Unis n'étaient pas seuls à soutenir ces dictatures, des militaires français furent envoyés par le gouvernement français en Amérique du Sud avec une mission : former les tortionnaires sud-américains aux techniques déjà expérimentées par la France en Algérie ou en Indochine.

The revolution will not be televised

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Coup d'état contre Chavez
Documentaire de Kim Bartley et Donnacha O'Briain - 2004 - 1 h 15 mn

Le documentaire Coup d'état contre Chavez ou The revolution will not be televised ou encore Chavez, the film, réalisé par Kim Bartley et Donnacha O'Briain, a été tourné alors que les deux réalisatrices préparaient un documentaire sur le président Hugo Chávez au Venezuela. Elles se trouvaient à l'intérieur du palais présidentiel quand fut déclenché, le 11 avril 2002, le coup d'état conduit par les propriétaires des chaînes privées, les cadres de la compagnie pétrolière du Venezuela, ainsi qu'une poignée de dirigeants militaires avec le soutien, entre autres, des États-Unis, de l’Espagne, de la Colombie et du Salvador.
Le film présente la chronologie du putsch et la mobilisation des millions de Vénézuéliens qui entraîna le retour au pouvoir d'Hugo Chavez 48h après le début du coup grâce à la garde présidentielle

Afrique 50

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Documentaire de René Vautier - 1950 - 17 mn

Résistant maquisard, militant communiste et cinéaste engagé, René Vautier était un précurseur du cinéma militant. En 1950, il filme "Afrique 50", premier film anticolonialiste en France, et le présente en dépit de la censure française qui lui confisque une grande partie des ses bobines. Dans ce court documentaire, Vautier se consacre aux conditions de vie dans les villages des colonies françaises d'Afrique occidentale.
Le film fut - évidemment - saisi et interdit et René Vautier emprisonne.
"Je suis parti pour la Ligue de l'enseignement, où certains avaient senti la nécessité d'apporter des images neuves venant d'Afrique après le discours de De Gaulle: " La France se donne pour tâche d'amener les populations dont elle s'occupe à se gérer elles-mêmes ". On se disait: " Il faut voir." Je suis parti, pas plus anticolonialiste que ça, et c'est là-bas, voyant les choses et discutant avec les gens que, sympathisant à leurs côtés au vieux sens grec " souffrir avec ", je m'apercevais qu'effectivement le gars ne pouvaient pas me donner grand chose, n'ayant eux-mêmes pas de quoi manger. Là, se fait la cassure avec ceux qui vis à vis des autres sont des nantis. Ils vous apparaissent de l'autre côté d'une barrière que vous avez franchie. Et vous êtes avec d'autres, qui s'accrochent aussi à vous pour vous dire " parles en notre nom; fais-nous connaître ". Une confiance à ne pas trahir, qui fait aussi la joie de vivre. Effectivement, autour de tous ces ennuis avec Afrique 50, j'ai vécu dans la joie", raconte Vautier.

Ressources humaines

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Film de Laurent cantet - 1999 - 1 h 30 mn

Écrit et tourné avec des amateurs (chômeurs, cadres et syndicalistes), filmé dans unez usine en activité, Ressources humaines pose une question centrale : comment trouver sa place dans un monde du travail en pleine recomposition ?
Tout frais émoulu d'une grande école de commerce, un fils d'ouvrier revient effectuer son stage de fin d'études dans le service des Ressources Humaines de l'usine où travaille son père. Il y est chargé de réfléchir à l'application de la réduction du temps de travail à trente-cinq heures hebdomadaires. Mettant à profit ses connaissances, il s'attelle à la tâche avec le plus grand soin de l'intérêt général. Jusqu'au jour où il apprend que son père pourrait être une des victimes d'un nouveau plan social.

Le Bien Commun

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L'assaut final
Documentaire de Caroline Poliquin - 2002 - 52 mn

Dieu a créé le monde en sept jours. Aujourd’hui, l’homme d’affaires tout-puissant veut le vendre en sept jours afin de proclamer le Marché Total.
Ce documentaire est une enquête rigoureuse sur l’érosion de la notion de bien commun dans un contexte économique qui voit l’augmentation des privatisations et la généralisation des brevets et droits d’exploitation. Que ce soit au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, en France, au Brésil ou en Inde, les biens les plus essentiels à la vie sont devenus de simples marchandises : L’eau, la santé, les gènes humains et végétaux, les connaissances anciennes et nouvelles, plus rien aujourd’hui ne semble pouvoir échapper au destin de marchandise, et demain, ces biens communs ne seront-ils donc accessibles qu’aux plus offrants ?

Zoos humains

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Documentaire de Pascal Blanchard et Éric Deroo - 2004 - 52 mn

Les zoos humains, symboles inavouables de l'époque coloniale et du passage du XIXe au XXe siècle, ont été totalement refoulés de notre histoire et de la mémoire collective. Ils ont pourtant existé, et c'est par dizaines de millions (400 millions selon les estimations les plus basses) que les Européens et les Américains sont venus découvrir, pour la première fois, le "sauvage"... dans des zoos, des foires, des expositions officielles, des exhibitions ethnographiques et coloniales ou sur la scène des cabarets.
L'Occident a inventé le sauvage. Beaucoup plus, l'Europe et l'Amérique l'ont exhibé, l'ont montré, dans des zoos, des expositions ou des scènes de music-hall pour convaincre les populations blanches de leur évidente et définitive supériorité sur le monde. Telle est l'histoire des zoos Humains. la télé réalité aujourd'hui n'est pas autre chose. Et, le succès est au rendez-vous. Sachant jouer de cette demande voyeuriste, les impresarios d'hier et les producteurs d'aujourd'hui livrent en pâture des corps. Hier pour fabriquer de la race, aujourd'hui des modèles.
Une histoire inavouable ? Le documentaire se présente comme un voyage, comme une enquête autour des derniers vestiges d'une histoire que l'on a préféré oublier. Comme si, en rendant le corps, les restes de la Vénus Hottentote à l'Afrique du Sud en 2002, la France avait tourné définitivement cette page honteuse. Les pressions, interdictions de tournage et autres événements tout au long de la réalisation du film montrent bien la difficulté à regarder en face cette histoire.

La loi de la jungle

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Chronique d'une zone de non droit : la Guyane française
Documentaire de Philippe lafaix - 2003 - 52 mn

Prix du documentaire Festival international du film de l'environnement - Paris. Prix du meilleur film pour les droits de l'homme CinéEco - Portugal, alors pourquoi cet excellent documentaire n'a été retenu par aucune grande chaîne ? sans doute parce qu'il a été mis "sur liste noire" comme le dit L'Humanité, sans doute qu'il dérange.
Des frontières passoires dans une forêt équatoriale incontrôlable.
Une ruée vers l'or qui dégénère en Far-west tropical.
Des ressortissants brésiliens réduits en esclavage sur des sites d'orpaillage clandestins.
Les témoignages exclusifs de quatre survivants atrocement torturés.
Le premier procès en France depuis la guerre 39-45 pour tortures et actes de barbarie attribué à une organisation.
Des forêts et fleuves partout éventrés. Une contamination massive par le mercure (12 tonnes par an!) de toute la région (le pays des mille fleuves!) qui décime les guyanais dont les derniers amérindiens français.
Et tout cela se passe dans le plus grand département Français : la Guyane française!
Un documentaire d'une force exceptionnelle, un constat lucide et un véritable pavé dans la mare.

 

Les Glaneurs et la Glaneuse

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Documentaire d'Agnès Varda - 1999 - 1 h 22 mn
Grand Prix du Festival international du film sur les droits de l'Homme Oneworld 2001, Prix du public au Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias de Montréal - 2000, Prix du Meilleur documentaire européen aux European Film Awards

« J'ai passé un an à le faire un documentaire sur ceux qui dans notre société vivent de nos déchets et de nos restes. Puisqu'on est dans une société de gâchis, il y a des gens qui vivent de ce qu'ils trouvent dans les poubelles. Parmi ceux-là, j'ai rencontré des gens formidables, qui ont une vision de la société. Ils ne sont pas misérabilistes, mais simplement miséreux. Ils ont compris que devant un tel gaspillage, il faut en profiter en quelque sorte, tout en dénonçant ce que cela veut dire. Je peux vous dire que ce film " les glaneurs " a circulé un peu partout en France et dans le monde entier. Il pose partout le même problème. Ce n'est pas celui de l'économie durable, du commerce équitable, c'est celui d'une société organisée autour du fric, " du plus gagné " une surproduction, une surconsommation, sur-déchets donc gâchis. Les combats sont à tous les niveaux. On peut essayer de freiner " l'esquintage " systématique des ressources naturelles. On peut faire un document sur les archis-pauvres d'Afrique du Sud, d'Inde ou d'Amérique du Sud. Ce qui m'a intéressée c'est dire " voilà, je vis en France, c'est un pays civilisé, "culturé", riche et il y a des gens qui vivent de nos poubelles ! " Cela a secoué plus d'un Français de voir ça. On ne recycle pas les exclus. Il y a une sorte d'allégorie dans le fait qu'ils deviennent " ceux que l'on met à la poubelle. " Ils n'ont pas besoin seulement de nourriture et d'argent, ils ont besoin de s'exprimer. Certains ont pu le faire dans mon film. Je me rendais compte à quel point la misère de partage existe. Chacun doit savoir qu'il est responsable de son voisin. Je crois beaucoup en l'engagement personnel. Par mon travail de cinéaste, je m'engage personnellement. Je suis une résistante ! » - Agnès Varda

LA MORT DE MATIAS KATRILEO (chant funèbre).

 Poèsie Weicha.
 par XIMENA GAUTIER GREVE, Weicha Ültüfe.

Il y a des hommes qui portent la convoitise
de dominer d'autres hommes dans le sang.

Ils transforment la nature en brevets
déposés, esclavage et servitude.
Obtenir des domaines est leur but
pour exploiter terre, eau, ciel, air, bois:
occupent les pays des indiens sans défense,
les forces spéciales attaquent
à la mitraille, bombes, gazes.
Leurs chars grimpent sur les champs
des mapuche et des grives envahissant
anéantissant donnant l'assaut rossant
Ils empoignent des grandes mères,
femmes vénérées aux blanches tresses
qui portent l'Histoire de la spoliation mapuche
sous la griffe du huinca dans les rides.
Ils jettent leurs vieux corps douloureux
aux pieds nus sur le sol du blindé qui accélère
on entend les cris impuissants.
Un petit fils court derrière
jusqu'à tomber d’épuisement.

Matías Katrileo, jeune faucon véloce
dans l'Araucanie dévastée traversant les champs.

Je t'ai trouvé dans un passage du crépuscule
progressant, ancienne légitimité
appelé par les espaces du Wallmapu (45)
des siècles de destruction et outrage
parmi ton coeur et tes lèvres
vitesse de la passion, du tourbillon,
tu assailles, tu apparais entre bombes et menaces
ton corps lisse d'étudiant à côté des autres
disposé à récupérer les terres usurpées
des enrichissements nouvelle conquête du système.

Les sbires de l'infamie arrivent
par les champs fanés et pelés
des boucliers protègent leur couardise
gilets pare-balle, casques verts
pour déloger la vie, le corps du mapuche.
La fusillade tombe sur les boleadoras
les grenades sur les gorges ouvertes
la haine de l'incendie éclaire les huttes.

Ta chemisette blanche luit et ondoie
devant les héritiers de la tyrannie sanguinaire
Pinochet maudit de la planète
avec la femme Bachelet se donnent la main.
Et tu tombes mort criblé sur les terrains usurpés.

Tu sais lamgen (46) bien-aimé
que je me suis perdue dans les espaces.
Tu sais que pour moi tu es
la flamme éternelle de l'Université.
Matías Katrileo, étudiant mapuche
l'intelligence fine des allées de peupliers
susurre de la brise parmi les ronces,
leçon de tes libres neufs mais usés
des pages noircies miroitant dans tes yeux.

Weichafe (47) Matias Katrileo
je ne peux accepter les balles
qui te tuèrent par traîtrise.
Tu étais le démocrate des champs et ravins.

Je serre les buccins contre mon oreille
vestibules et clôtures qui apportent l'écho
de ta bouche des pommeraies qui foudroie.
Le rire du pétrel dévore les pleurs.

GLOSSAIRE:
(45) WALLMAPU, territoires ancestraux des indiens mapuche.
(46) LAMGEN, frère (pour une femme)
(47) WEICHAFE, héros

Cette œuvre est inscrite à la SACEM, France 
©Copyright 2008 by Ximena Gautier Greve.*


Mathias Catrileo Quezada, éudiant mapuche de l'université de la Frontera de Temuco, âgé de 22 ans est mort le 3 janvier 2008, assassiné par la police chilienne lors d'une occupation de terres et au milieu de violents incidents. 

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649.jpgXimena Gautier Greve. Poétesse franco-chilienne d'origine indienne (mapuche) et française. A publié à Santiago deux libres, le premier en 1958 "Poemas de Ruta", préfacé par le poète chilien JUVENCIO VALLE et le deuxième en 1962, "Dagaug, exaltation d'une adolescente" préfacé par le critique littéraire JUAN DE LUIGI et en prolégomènes un article du poète ARMANDO SALAS GAMARRA ( "El Sol", Cuzco, Pérou), un commentaire de HOMERO BASCUÑAN (Revue "Atenea" de l'Université du Chili, Santiago). et un exorde du poète argentin ALFONSO SOLA GONZALEZ. Plusieurs livres inédits de poésies dont "Duerme Pablo" (1964) préfacé par JUANA DE IBARBURU, poétesse uruguayenne. A offert plusieurs récitals de poésies à Santiago, à Buenos Aires et à Mendoza. A participé aux "Foires d'Art Populaire" de Santiago, au Parc "Forestal" devant les bords du fleuve Mapocho,  avec MANUEL ROJAS, PABLO NERUDA, MARIO FERRERO, NICANOR PARRA, JOSE MIGUEL VICUÑA, RAUL MELLADO, VICTOR MANUEL REINOSO et beaucoup d'autres écrivains encore. En 1973, fuyant la persécution et la barbarie déchaînée au Chili par Pinochet, je prends le refuge politique en France et je m'établis à Paris. Ma poésie, auparavant intimiste, exprime alors la souffrance de l'exil. Le poète RAUL MELLADO, ancien secrétaire poétique de PABLO NERUDA, publie quelques poésies à moi dans "LA HOJA VERDE", pamphlet poétique de résistance qui survit pendant la Dictature et après la mort du tyran. Dans l'actualité, je continue mon travail poétique parallèlement à mon activité professionnelle.

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Elikura Chihuailaf Nahuelpan Et Leonel Lienlaf

 La poesie mapuche ou l'identité revendiquée

par Diomena Carvajal

Dans un lointain pays nommé le Chili, il était une fois un peuple fier et courageux qui ne voulait pas se soumettre. C’est ainsi que nous devrions commencer cette présentation littéraire, comme un conte raconté aux enfants, les jours d’hiver au coin du feu, ou bien le soir, pour les endormir en rêvant aux lointains exploits des courageux indiens.


Elikura Chihuailaf Nahuelpan et Leonel Lienlaf font partie de cette lignée de mapuches dits «pacifiés», mais jamais vaincus. Il nous faudrait remonter un peu dans l’histoire de la conquête du Chili, pour trouver peut-être une explication, afin de comprendre le parcours de ces deux poètes exceptionnels. Et nous garderons ce dernier qualificatif pour parler d’eux, car exceptionnels ils le sont tant comme personnes que comme symboles d’une identité jamais reniée et toujours revendiquée.

Elikura Chihuailaf Nahuelpan:  Le Poète Bleu

Elikura Chihuailaf naquit en 1952, dans une petite ville du sud du Chili appelée Quechurewe, au sein d’une famille d’indiens cultivateurs. Dans sa « Lettre confidentielle aux chiliens» («Recado confidencial a los chilenos») dont le site «Letras» [1] a publié quelques extraits, il dit: «Je n’ai pas la prétention de croire que peut-être vous me connaissez déjà et qu’il vous intéresse de savoir qui est celui qui vous adresse cette lettre où je raconte un peu de ma vie, et où je raconte ma diversité mapuche…» et il ajoute «dans ma culture les prénoms expriment un désir partagé des parents : Elikura, signifie «pierre transparente», Chihuailaf, est «brume qui s’étend sur un lac» et Nahuelpan «tigre et puma».

Très jeune il fréquente l’école de son village, au sein de sa communauté. Il raconte le choc ressenti lorsqu’il découvre les livres : «J’ai connu les livres qui me montraient d’autres cultures, une autre façon de vivre et aussi ils me montraient les «araucanos». Il s ‘agissait de livres qui me parlaient, qui nous parlaient de choses qui n’avaient aucun lien avec notre vie quotidienne, au sein de la communauté…» et il continue «mon intérêt pour aborder les livres est dû peut-être au fait de les savoir «autres», c’est ce qui me poussa à vouloir en savoir plus sur cette autre chose».

Quand ses parents se voient contraints d’émigrer vers une autre ville plus au sud, il entre comme interne au lycée de Temuco : «Le lycée se trouvait sur une colline, la colline Ñielol («L’œil ou le maître de la Caverne…»), bordé par une grande avenue de châtaignier, éternellement dressés au cœur d’un automne, lui aussi, éternel, semblable à celui où j’ai commencé à écrire» […]. «En écrivant, je pensais que je pouvais parler avec les autres des expériences qui me paraissaient plus proches, à force d’être éloignées, de ces choses qui me parlaient fort : les voix de mon enfance. Des voix où le ruisseau qui coule dans les bois commence à nous révéler les mystères de la vie et de la mort : l’arrivée de l’eau et de l’esprit sous la lune cendrée (l’automne, mon extérieur-intérieur; mon intérieur-extérieur). Et le ruisseau qui grossit peu à peu en nous communiquant sa musique, son arôme, sa brillance, son langage. Puis, la tristesse du temps comme celui où l’ on dirait que la vie va finir comme un corps qui se dessèche en Eté, le corps qui reste vide sous la lune des fruits abondants…»

Il est interne au lycée de Temuco, en apprenant des choses qui ne parlaient pratiquement pas de son monde à lui, des choses qui lui étaient complètement étrangères, tandis qu’il rêve des bois où habite sa communauté et se souvient des narrations de ses parents et de ses grands-parents.

Depuis les temps lointains de la conquête le peuple mapuche s’est réfugié dans l’oralité. Le récit des exploits de guerriers où les esprits de la nature, sont toujours présents. C’est une façon de communiquer leur culture pour qu’elle refuse de mourir, pour qu’elle ne meure pas.

«[…] Près du feu j’entendais chanter ma tante Jacinta et j’écoutais les récits et les devinettes des gens. Un poète n’existerait pas s’il ne s’alimentait de la mémoire d’une famille, de celle qui appartient à sa propre culture et pour moi cette culture là était belle, parce qu’il y avait beaucoup de tendresse» […] Il ajoute: «Mon expression écrite n’arrive pas à atteindre l’immensité de cette mémoire qui ne demande qu’à être écrite…».

Elikura Chihuailaf est fier de son bilinguisme, sa grand-mère ne lui racontait des histoires que dans sa langue vernaculaire, la langue de ses ancêtres le «mapuzungun». Son grand-père parlait l’espagnol avec difficulté et il disait que s’ils avaient su le parler davantage ils n’auraient pas été dépossédés.  Ses parents ne parlaient que le mapuzungun lorsqu’ils débarquèrent à Temuco, pour y étudier et s’intégrer, et aussitôt installés ils réussirent à organiser un groupe d’étudiants, le «Newentuain» («Soyons forts!»), c’était vers les années 30. Par la suite, une fois mariés, ils envoyèrent leurs enfants pour qu’ils se forment et viennent grossir le contingent des maîtres et des maîtresses des écoles rurales afin d’instruire les enfants de leurs communautés. En somme une vie entière dédiée à la conservation de leur patrimoine culturel, n’excluant pas pour autant l’apport que l’Etat leur offrait [2]. Elikura réussit un diplôme de médecin obstétricien, dont il ne s’est jamais servi, parce que, dit-il: «je m’appelle « pierre transparente» et la pierre est le cœur qui doit être poli avec l’eau de l’esprit. Alors celui qui veut être transparent, doit travailler avec les mots…».

Traducteur de Neruda dans sa langue vernaculaire, il commente à son propos : On dit que Neruda a dit «La Araucana» [3] c’est bien, c’est un poème qui sent bon ; les mapuches vont mal, ils sentent la race vaincue et les usurpateurs sont impatients d’oublier, d’oublier tout…»

L’œuvre de Neruda a été traduite dans une centaine de langues, quelques unes de ces langues sont peu connues, mais, hélas, le poète n’a pas eu le bonheur de connaître une traduction en mapuzungun, maintenant c’est chose faite. Elikura Chihuailaf pénètre au plus profond des racines des mots employés par Neruda. Il y trouve «une compénétration avec la nature, l’amour des animaux, le respect à la vie dans tous ses domaines, la reconnaissance du patrimoine moral légué par ses aînés…» [4]

Elikura reçoit en 1994 le Prix de la meilleure œuvre éditée, décerné par «El Consejo del libro» («Le Conseil du livre»), pour son livre «Sueños azules y contrasueños » («Rêves bleus et contre-rêves») re-édité en 2000.

En 1977 il publie «El invierno y su imagen» («L’hiver et son image »), puis vinrent en 1988, «El país de la memoria» («Le pays de la mémoire»), en 1993 «Otros poemas azules» («D’autres poèmes bleus»), en 1994 «Sueños azules y contrasueños» («Rêves bleus et contre-rêves»).

Voici un échantillon de ses poèmes en mapuzungun:


Ñi pewma mew gvman

Ka Mapu mvlepun gvmaken
ñi Pewma mew
rofvlenew ti pu wechun wenu
ñi pu mawizantu mew
Mvte alvtuwlay ti rvpv
pu lamgen, pu peñi
ka witralen mvlen tvfachi Ko
mew, pifiñ
Kvpalelmu chi tamvn Kalifv
Kawel wirafkvlen wiñotuan
Kamapu kvpan, welu ñi kvmel
kaley ñi piwke
Eymvn mew ta choyvgen
Femgechi zuguafiñ taiñ ayin
pu Che.

 

Dans mes Rêves


Loin de ma terre je regrette
quand dans mes rêves
les sommets de mes montagnes
m’embrassent
La mer n’est pas si grande
mes sœurs, mes frères
et je suis debout sur ces eaux
je vous dis,
envoyez-moi votre cheval bleu
je reviendrai en galopant
Je viens de loin
mais mon cœur resplendit
Je suis votre fils, donc
Je parlerai ainsi
à notre Peuple
Aimé


 

Kalley Pewma Mew


Welu ñichaw egu tañi laku egu–
Lonko lechi lof

mew – welu kvme az zuwam
pukintu keygu

Pvchikonagen chi zugu avtram
kaken welu

ayekan chi pu kom zugu no

Welu feymu kvme kimlu ti
vlkantu trokiwvn

Fillantv pvram niel chi mogen,
welu pvchike

makan zugu no


 

Rêve Bleu


Je parle de la mémoire de mon enfance
et non d’une société idyllique

Là-bas, il me semble, j’appris ce qu’était poésie

les grandeurs de la vie quotidienne
mais surtout ses détails

l’étincellement du feu, des yeux,
des mains.

Assis sur les genoux de ma grand-mère
j’écoutais les premières histoires
des arbres
et des pierres qui dialoguent  entre elles,
avec les animaux et avec les gens

NOTAS:

[1] [http://www.letras.s5.com/elicura05122.htm]
[2] Le Chili s’est longtemps targué d’être l’une des premières et plus durables démocraties du continent latino-américain… jusqu’à l’avènement de la dictature de Pinochet, et l’école obligatoire et gratuite était un de ses fleurons.
[3] Première poésie épique écrite sur le peuple araucan, par le soldat poète conquistador Ercilla.
[4] Edition Pehuén. Chile, 2000.
_________________________________________
©   Diomenia Carvajal

LA CASA DE ASTERIÓN
ISSN:  0124 - 9282

Revista Trimestral de Estudios Literarios
Volumen VI – Número 21
Abril-Mayo-Junio 2005

DEPARTAMENTO DE IDIOMAS
FACULTAD DE CIENCIAS HUMANAS - FACULTAD DE EDUCACIÓN
UNIVERSIDAD DEL ATLÁNTICO
Barranquilla - Colombia

Source :

Pour la libération d’Elena Varela López (Chili)

Chili | 6.06.2008
Une documentariste emprisonnée depuis un mois : Reporters sans frontières écrit à la présidente Michelle Bachelet


A l’attention de
Madame Michelle Bachelet
Présidente de la République du Chili
Palais de la Moneda, Santiago
Madame la Présidente,

Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite attirer votre attention sur le sort d’Elena Varela López, détenue depuis le 7 mai 2008 et actuellement incarcérée à la prison de Rancagua. Cinéaste et productrice, Elena Varela est engagée depuis plus de trois ans dans un vaste projet documentaire - Newen Mapuche - consacré au peuple mapuche et à ses revendications territoriales, pour lequel elle a reçu des fonds d’instituts audiovisuels rattachés au ministère de la Culture.

Le 7 mai, Elena Varela López et cinq autres personnes, réputées pour leur ancienne appartenance au Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), ont été arrêtées pour leur participation présumée à deux hold-up commis en 2005 dans les localités de Loncoche et Machalí, ce dernier s’étant soldé par la mort de quatre personnes. Entre autres charges, les prévenus sont également soupçonnés d’avoir reçu un entraînement de la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) dans le but de conduire les actions armées qui leur sont imputées. Leur inculpation leur a été formellement notifiée le 22 mai par la juge de Rancagua, Andrea Urbina. Les enquêteurs disent avoir mis la main sur du matériel de combat au domicile d’Elena Varela López, tenue pour la commanditaire de ces hold-up.

Il ne nous appartient pas d’influer sur le cours de la procédure. Certains aspects de cette affaire nous paraissent néanmoins troublants, à commencer par la confiscation du matériel utilisé ou enregistré par Elena Varela López dans le cadre de son travail documentaire. En quoi la rétention de ce matériel s’impose-t-elle dans une enquête portant sur des faits sans aucun rapport avec les activités de cinéaste de la prévenue ? Il est également permis de se demander comment une personne, accusée d’aussi lourdes charges et qu’on pouvait croire recherchée, a pu bénéficier d’une allocation financière de l’État pour réaliser un film. Enfin, Elena Varela López était localisée depuis trois ans en Araucanie. Son arrestation paraît bien tardive. Au Chili comme dans d’autres pays, nombreux sont ceux que son histoire a émus et mobilisés.

Reporters sans frontières note également que le thème, sensible, de la situation des Mapuches expose à des risques les journalistes ou documentaristes qui voudraient s’y consacrer. En 2004 et 2005, le directeur de la revue mapuche Azkintuwe, Pedro Cayuqueo Millaqueo, avait été arrêté à deux reprises, après avoir dénoncé les spoliations de terres dont il estime victime son peuple. Le 17 mars dernier, Christophe Cyril Harrison et Paul Rossj, deux documentaristes français, ont été brièvement détenus à Collipulli, accusés d’avoir provoqué un incendie qu’ils filmaient et d’”appartenir à l’ETA”. Le 3 mai, le scénario s’est répété pour deux cinéastes italiens, Giuseppe Gabriele et Dario Ioseffi, eux aussi qualifiés de “terroristes” avant d’être expulsés.

La question mapuche s’assimile-t-elle à un sujet tabou, synonyme d’entrave à la liberté de la presse ? Nous souhaitons que les journalistes, chiliens ou étrangers, obtiennent la garantie de travailler en toute sécurité en Araucanie. Nous souhaitons également que la justice apporte les éclaircissements nécessaires dans le dossier Elena Varela.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette lettre, je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma très haute considération.
Robert Ménard
Secrétaire général

      Reporters sans frontières défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde. L'organisation compte neuf sections nationales (Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Espagne, France, Italie, Suède et Suisse), des représentations à Bangkok, Londres, New York, Tokyo et Washington, et plus de 120 correspondants dans le monde.      

 © Reporters sans frontières 2008

Source : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27350

 

Document - Chili. Intimidation / Harcèlement. Elena Varela López
ACTION URGENTE

DOCUMENT PUBLIC Index AI : AMR 22/001/2008 – ÉFAI
3 juin 2008

AU 154/08 Intimidation / Harcèlement

 

Chili Elena Varela López (f), réalisatrice de documentaires
La réalisatrice de documentaires Elena Varela López est détenue à la prison de Rancagua, une ville située au centre du Chili. Elle tourne actuellement un film pour lequel elle fait des recherches depuis quatre ans, consacré au conflit qui oppose les compagnies d'exploitation forestière et le peuple indigène mapuche du Chili au sujet de l'utilisation des terres. Amnesty International pense que les autorités l'ont arrêtée dans le but d'interrompre son enquête sur ce conflit et de l'intimider, de même que les Mapuches.

Elena Varela López a été arrêtée le 7 mai par des policiers à son domicile, dans la région de Novena, à environ 620 kilomètres au sud de son lieu de détention actuel. Elle a été inculpée d'« association illicite dans l'intention de commettre une infraction ».

La police a saisi plusieurs effets personnels à son domicile, notamment des cassettes vidéo, du matériel audio, des appareils photo, des téléphones portables et des costumes dont elle avait besoin pour tourner son documentaire. En outre, les agents qui l'ont arrêtée ont également saisi les recherches qu'elle avait effectuées, ainsi que des documents relatifs au financement du film par le Fonds national audiovisuel, un organisme gouvernemental.Amnesty International craint que ces informations ne soient utilisées par les forces de sécurité chiliennes afin d'intimider et de harceler les militants mapuches et les personnes qui ont contribué à ces recherches en apportant leur avis.

Depuis mars 2008, les autorités ont arrêté trois réalisateurs de documentaires qui ont dénoncé le conflit entre les compagnies d'exploitation forestière et les Mapuches.

INFORMATIONS GÉNÉRALES
La communauté mapuche est reconnue comme un des peuples indigènes du Chili, en vertu de la loi chilienne de 1993 sur les indigènes. D'après ce texte, ces peuples sont« les descendants de groupes humains présents sur le territoire national depuis l'époque précolombienne, qui conservent des caractéristiques ethniques et culturelles propres, la terre étant pour eux l'élément central qui fonde leur existence et leur culture ».

L'utilisation des terres est au cœur du conflit entre les Mapuches et le gouvernement chilien, qui dure depuis plus de dix ans. Dans un rapport soumis en 2003 à la suite de sa mission au Chili, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones a notamment recommandé qu'en plus de l'octroi des titres de propriété sur des terres privées, les territoires ancestraux des communautés indigènes comportant des ressources collectives soient restitués.

Amnesty International a signalé des mauvais traitements et des actes de harcèlement dont les Mapuches ont été victimes aux mains de la police chilienne et dénoncé publiquement le recours des autorités à la législation antiterroriste contre les membres de communautés indigènes qui luttent pour le respect de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales (voir par exemple l'AU 121/06, AMR 22/001/2006, 5 mai 2006). En mars 2008, le Comité des droits de l'homme des Nations unies s'est inquiété de l'utilisation de la législation antiterroriste contre des Mapuches ayant participé à des activités de revendication du droit à la terre des populations indigènes.Le 21 mai 2008, le Chili a été élu membre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour un mandat de trois ans. En tant que tel, cet État doit montrer sa volonté de respecter les droits humains, à la fois au plan international et au plan national, et de coopérer pleinement avec le Conseil.

ACTION RECOMMANDÉE : dans les appels que vous ferez parvenir le plus vite possible aux destinataires mentionnés ci-après (en espagnol ou dans votre propre langue) :
- déclarez-vous préoccupé par l'arrestation d'Elena Varela López, qui semble être une tentative visant à l'intimider, de même que les militants mapuches ;
- exhortez les autorités à assurer la sécurité de tous les militants mapuches et de toutes les personnes nommées sur les documents de recherche saisis par la police ;
- faites-leur remarquer l'inquiétude exprimée par le Comité des droits de l'homme des Nations unies au sujet de l'utilisation de la législation antiterroriste contre des membres de la communauté mapuche, et engagez le Chili, en tant que nouveau membre du Conseil des droits de l'homme, à respecter les droits humains de tous les citoyens.
APPELS À :
Présidente de la République :
Señora Presidenta de la República de Chile
Sra. Michelle Bachelet
Presidencia de la República
Palacio de la Moneda
Santiago, Chili
Fax : + 56 2 690 4958
Formule d'appel : Señora Presidenta de la República de Chile, / Madame la Présidente de la République,

Ministre de l'Intérieur :
Señor Ministro del Interior
Sr. Edmundo Pérez Yoma
Ministerio del Interior
Palacio de la Moneda
Santiago, Chili
Fax : + 56 2 699 2165
Formule d'appel : Señor Ministro, / Monsieur le Ministre,

Ministre de la Culture :
Señora Ministra Presidenta del Consejo Nacional de la Cultura y las Artes
Sra. Paulina Urrutia Fernández
Consejo Nacional de la Cultura y las Artes
Fray Camilo Henríquez 262,
Santiago, Chili
Fax : + 56 2 665 0803
Formule d'appel : Señora Ministra, / Madame la Ministre,

COPIES À :
Directeur national de la Corporation nationale de développement autochtone (CONADI) :
Señor Wilson Reyes Araya
Director Nacional de Corporación Nacional de Desarrollo Indígena- Conadi
Ahumada 48, piso 10
Santiago, Chili
Fax : + 56 2 6721879

ainsi qu'aux représentants diplomatiques du Chili dans votre pays.

PRIÈRE D'INTERVENIR IMMÉDIATEMENT. APRÈS LE 15 JUILLET 2008, VÉRIFIEZ AUPRÈS DE VOTRE SECTION S'IL FAUT ENCORE INTERVENIR. MERCI

source : http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AMR22/001/2008/fr...